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  • ruedespuces n°26

               

             Janvier 2021

  • Editorial

    Doit-on se réjouir de cette nouvelle année qui commence ? Doit-on espérer qu'elle fasse oublier la dernière ? Faut-il se souhaiter la bonne année ou, sachant que nos vœux pour 2020 n'ont pas eu le succès escompté, doit-on par superstition s'exempter de se conformer à la tradition ? Comme nous ne sommes pas superstitieux, toute l'équipe de « ruedespuces » souhaite à nos lectrices et à nos lecteurs une année 2021 démasquée, décovidée, conviviale, sans barrière, vaccinée et en bonne santé.

    En attendant, c'est l'hiver. le froid, le masque, le bonnet, les lunettes embuées que l'on enlève chez le boulanger car on est dans le brouillard, mais sans elles, impossible de distinguer les pièces dans le porte monnaie... Heureusement, les boulangères sont patientes ! Je sais, il y a des choses plus graves. Mais vivement le printemps, ou même l'automne, si d'ici là on peut à nouveau sauter les (gestes) barrières, se rencontrer, aller au bistro etc...

    Dans le dernier numéro de décembre, nous avons publié un article sur le roman « Tousinte »*, étonnés d'y lire que dans les années 1800 une population d'une centaine d'habitants peuplait ce hameau alors qu'il n'y a plus aujourd'hui que 2 maisons et 3 personnes, Jean-Claude Ribeyre est allé chercher dans les archives et en a profité pour regarder l'évolution des populations dans les Hautes Boutières, et à Arcens, Gilbert Verdier avait fait de même pour Saint-Martin et le Cheylard, Quant à Alain Amsellem, il s'est penché sur la fiscalité saint-martinoise. Un nouveau contributeur nous propose un roman de politique fiction qui se passerait dans notre région. Nous le publierons par épisode. D'autre part, vous trouverez dans ce numéro un article sur les difficultés qu'apportent les nouvelles techniques télévisuelles, un sur des prévisions pour 2021, un autre sur le bonheur de vivre en Ardèche et enfin, si tout cela ne vous a pas plu, vous pourrez apprendre à jurer.

     

    Bonne lecture

     

    François Champelovier

    * Photo qui doit dater de 1947 ou 1948, à Saint-Martin, envoyée par Monique Mahinc auteure de "Tousinte"

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  • Et si le monde de demain n’était pas du tout à la hauteur de nos espérances ?

    « L’espérance est une vertu héroïque. On croit qu’il est facile d’espérer. Mais n’espèrent que ceux qui ont eu le courage de désespérer des illusions et des mensonges où ils trouvaient une sécurité qu’ils prenaient faussement pour de l’espérance. »bernanos.jpg

                                                               Bernanos - La Liberté pour quoi faire ?

     

     

     

    PREAMBULE

     

     

    Le monde d’avant a disparu, pas d’un seul coup, mais très vite quand même. En l’espace d’une petite dizaine d’année de 2022 à 2030 tous les repères et le confort de la vie telle que nous la connaissions ont disparu. Bien sûr il y avait eu des signes avant-coureurs depuis 2015 l’attentat de Charlie puis le Bataclan, les gilets jaunes, les Black-bloc sans parler de la manif pour tous. A tout ce délitement de notre république est venu s’ajouter le dérèglement climatique et les changements sociétaux qu’il a engendré et qui ont fait exploser la quasi-totalité des démocraties occidentales.

    Le durcissement législatif contre le terrorisme, contre les pandémies, a enclenché le phénomène d’action, puis de sur réaction, de perte progressive des libertés individuelles, que le peuple soumis aux peurs et aux mensonges véhiculés par les réseaux sociaux, a bien volontiers abandonné dans une quête sécuritaire. Nous étions devenus mous et fragiles, et la liberté ne nous paraissait pas aussi importante qu’une vie confortable sécurisée garantie par un état providence toujours plus présent et toujours plus généreux. Les riches avaient oublié que l’argent ne se mange pas, que la finance internationale était un montage fragile basé sur la confiance, et que l’enrichissement d’une caste ne peut pas durer éternellement, il y a des cycles et ils sont inexorables. Les classes moyennes devant l’enrichissement des classes supérieures avaient le sentiment de s’appauvrir et en voulait à cet état providence qui ne leur assurait plus une place sociale de qualité, et qui avait bloqué le fameux ascenseur social. Quant aux pauvres, qui étaient relativement riches par rapport au reste du monde, ils ont perdu leur générosité et leur solidarité, Ils ne se battaient plus pour l’amélioration de leur situation générale mais pour que l’état providence rééquilibre de manière encore plus efficace les ressources disponibles en piquant aux riches, non plus dans une démarche d’équité mais dans une démarche de jalousie.  Une fois les extrêmes au pouvoir, à partir de 2027, les phénomènes action réaction ont très vite pris le dessus. Les législations répressives, dites Laïques, que l’extrême droite a mis en place, nous ont renvoyées au 15ème siècle et aux guerres de religion, mais cette fois ce n'étaient pas deux groupes religieux qui s’affrontaient mais cinq ou six sans compter que dans chaque courant il y avait des factions importantes. Chaque courant soutenu ouvertement ou en sous-main par de grandes puissances étrangères trop contentes de déstabiliser la France laïque et par son intermédiaire l’Europe majoritairement séculière.

    La Guerre civile était inévitable, et la France de 2030 ressemblait étrangement au Liban de la fin du 20ième siècle et à la France sous l’occupation de 1940 à 1942. Une France déchirée et coupée en deux

    Louis Lévêque