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Idées à la con

         RENDRE LA SYNDICALISATION OBLIGATOIRE

Une nouveauté ! Présentée par un obscur député macroniste, cette proposition mérite une belle médaille d'or de la bêtise. Outre le fait qu'on aimerait connaître les faits d'armes du citoyen Taché (c'est son nom) en matière de syndicalisme, elle va à l'encontre de ce que fut -et reste parfois encore- celui-ci (1). Pour répondre à la baisse de la syndicalisation en France (mais pas seulement), il faut s'interroger sur ses causes. Elles sont essentiellement de deux ordres:



1)L'émiettement du paysage syndical français:plusieurs centrales s'affrontent et se concurrencent (souvent en vain): CGT, CFDT, FO, UNSA, FSU, SUD...Loin de favoriser la syndicalisation, cet éparpillement rebute les salariés, alors que les revendications sont souvent les mêmes, et nuit en conséquence à l'efficacité du mouvement syndical.



2)Mais le plus grave est sans doute l'affadissemnt des syndicats (d'aucuns diront même la domestication), qui ont oublié ce que comportait le syndicalisme des origines: défense des intérêts matériels immédiats des salariés, certes, mais aussi contestation d'un mode de production déshumanisant, et partant, recherche d'un type de société basée sur des rapports sociaux plus fraternels. Aujourd'hui, on a l'impression que l'activité syndicale se résume à défendre (souvent fort mal d'ailleurs) des acquis essentiellement financiers.



Alors, non , on ne réglera pas le problème du syndicalisme avec une mesure-gadget. Le mal est plus profond (2). Pour en venir à bout, il faudra du temps, de la patience et de la volonté: il n'y a pas d'autre issue.



  (1)Les pionniers du syndicalisme doivent se retourner dans leurs tombes, eux pour qui l'adhésion  à un tel groupement était un acte volontaire, conscient et souvent ...risqué!



   (2)On pourrait aussi citer comme causes de désyndicalisation: le rétrécissement de la démocratie interne, ou encore une professionnalisation à outrance (pléthore de permanents) au détriment du militantisme de terrain.




                                                         Gilbert VERDIER




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