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Epopée à la Condamine

MESSIEURS LES GENDARMES
JE NE SUIS PAS UN DELINQUANT
JE VOULAIS JUSTE ME BAIGNER
SOUS LE PONT DE LA CONDAMINE.

Voici le récit humoristique
de mon action héroïque
contre le "grand capital"
en Ardèche.

1) LE CADRE DU DELIT.
Le lieu dit la Condamine est un gouffre situé sur la rivière Eyrieux
en aval du village de Saint-Martin de Valamas. Une belle étendue
d'eau, sous un pont de pierre qui mène au lieu-dit "Riotord". propice
à la baignade où à toutes les époques le enfants du village sont venus
nager.
On y accède par une petit sentier ombragé bordé de buis sauvages d'un
vert tendre prenant sur la route qui mène au lieu-dit. Ce petit chemin
descendant sur une cinquantaine de mètres jusqu'à la rivière.
C'est un endroit idyllique et assez vaste où des pins parasols
odorants protègent les familles du soleil, où une petite plage de
sable doré, bordant les galets permet aux tout-jeunes enfants de
s'amuser, de tremper les pieds dans l'eau et de jouer, la pente douce
de la berge le permettant. Cette étendue d'eau d'une cinquantaine de
mètres de long sur une bonne largeur de rivière dix ou douze mètres
environ permet aux bons nageurs de faire des longueurs à contre
courant.
Les jeunes gens se retrouvent pour être ensembles et s'assoient sur
les grands rochers plats sous l'arche du pont pour discuter ou écouter
de la musique sans gêner les baigneurs ou les familles.
Les pêcheurs à la ligne peuvent passer l'après midi à l'ombre du pont
pour taquiner le poisson blanc ou la truite au bas de gouffre là où le
cours de la rivière s'accélère.
Les jeunes gens plus hardis peuvent plonger des rochers en face de la
plage en variant les hauteurs de leurs plongeons suivant leur audace
et leurs progrès.
Où, au soir venu, quelquefois des petits groupes peuvent organiser des
feux de camp pour regarder ensemble tomber la nuit sur la montagne et
le Château de Rochebonne qu'on voit bien de l'endroit, chanter et
jouer de la guitare dans ce lieu loin de toute habitation où le bruit
ne gêne personne. A toutes les époques jeunes gens et jeunes filles du
village sont venus se rencontrer et faire les projets que je vous
laisse imaginer.
Bref, un endroit idyllique dont le cadre a un côté méditerranéen et
fait penser à certaines plages de l'Ile de Porquerolles (avec la
montagne en plus).


2) L'HISTORIQUE DU LIEU
De tous temps les gens du village ont profité de l'endroit. Cependant,
Il y a une bonne dizaine d'années, ces lieux ont été brutalement
enclos par des gros filins métalliques, des barrières, des grillages
et du fil barbelé interdisant à tous de continuer à y venir. Il ne
manque, à présent plus qu'un mirador et des chiens policiers pour
qu'on se croie revenu à une autre époque et dans un autre pays .
Allez voir par vous même. ça fait froid dans le dos et dès lors
personne n'y est plus venu s'y tremper.


3) LE DÉROULEMENT DU DRAME.
vendredi 9 août 2019 - Une chaleur accablante à Saint-Martin de Valamas.
Je suis venu passer quelques jours dans mon village. Depuis la veille
une pollution de la rivière Eysse où je vais me baigner d'habitude a
provoqué une interdiction de baignade de la part de la mairie.
(remarque : une pollution n'arrive JAMAIS dans ces eaux vives, claires
et limpides). Il a fallu que ça tombe sur moi ce jour là !
Avec mon ami Michel Debard nous décidons donc, pour lutter contre la
chaleur d'aller nous baigner dans un gouffre "La Condamine" décrit
précédemment. où nous avons nos habitudes depuis au moins soixante
ans.
Nous prenons donc une voiture pour nous y rendre.
Une centaine de mètres en bas du pont nous rencontrons un groupe de
randonneurs (8 ou 9 personnes), qui visitent la région par la "dolce
via", sacs à dos, chaussures de marche qui sont en train de remonter
du bord de la rivière et nous disent "allez en dessous, vous pourrez
vous baigner, le propriétaire nous a autorisés ici, il nous a interdit
d'aller plus haut, mais ici c'est bon".
Un peu interloqués par le fait qu'il faille demander une autorisation
pour se baigner dans l'Eyrieux, nous leur disons "merci on va aller
voir, bonne route les amis".
Et nous remontons la rivière en marchant sur les galets du bord de l'eau.
Arrivés en vue du pont, nous entendons crier.
- "partez d'ici c'est interdit"
C'est un homme d'un certain âge qui se tient sur le pont et que nous
ne distinguons pas bien avec la distance.
Moi : Qui est-ce qui crie ?
L'homme du pont : Je vous ai dit de partir !
Nous continuons à remonter la rivière.
L'homme du pont : vous n'avez pas le droit d'être là, vous êtes chez moi !
Moi : Mais on est sur la rivière !
L'homme du pont : je vous ai dit de partir !
Moi : Mais on fait rien de mal on veut juste se baigner
L'homme du pont : je suis propriétaire des terrains des deux côtés de
la rivière, c'est tout à moi vous n'avez pas le droit d'être là.
ET C'EST ALORS QUE MA VIE A BASCULE,
avec un courage dont je ne me serais jamais senti capable et une
audace folle, moi qui suis un citoyen exemplaire et assez pusillanime
je suis devenu soudainement Bonaparte au Pont d'Arcole, le Chevalier
d'Assas "à moi Auvergne voilà l'ennemi", Jeanne d'Arc boutant
l'Anglais hors de France, Bayard, Du Guesclin, Jean Moulin, et j'ai
répondu :
- On bougera pas !
A partir de là les choses se sont envenimées :
L'homme du pont : Je vais descendre !
Moi : Viens descend !
(avec l'héroisme d'un Nicolas Sarkozy disant à un syndicaliste qui le
haranguait) "descend, viens le dire ici"
L'homme du pont : Je vais appeler les gendarmes !
Moi : Vas-y, appelle les !
L'homme s'absente un moment et on se dit que c'était du pipeau et
qu'il a lâché l'affaire.
Tout ça sous un soleil de plomb qui nous écrase et deux poneys qui
divaguent au bord de la rivière et viennent nous mordiller les jambes
- p… ils nous font mal ces cons.
L'homme revient : j'ai appelé les gendarmes, ils arrivent.
Nous, n'en croyant pas un mot - On les attends.
L'homme s'absente un moment. : - ils arrivent du Cheylard !
Moi : il leur faut combien de temps ?
L'homme du pont : un quart d'heure
Moi : On attendra...
Et après 5 minutes je reprends : Bah dis donc, ils sont pas rapides,
c'est pas police secours.
Et alors à notre grande stupéfaction, une voiture de gendarme arrive.
Les gendarmes parlent un moment sur le pont avec l'homme et nous disent :
- montez nous voir !
Nous : On peut pas c'est tout clôturé !
(Ici une petite digression pour dire que les gendarmes étaient très
sympas, cools et très embêtés.)
Et finissent pas nous enjoindre :
 - Allez, il faudrait que vous redescendiez la rivière, le monsieur a
eu des ennuis par le passé et la baignade est interdite !
Comme nous étions harassés de chaleur, que les poneys continuaient à
nous mordiller et que la situation était sans issue, qu'on n'était
plus dans l'épopée mais dans le ridicule, nous avons obtempéré. Non
sans avoir une dernière fois questionné le gendarme à distance :
- Vous êtes bien emm… avec cette histoire ?
Et avons pris son absence de réponse pour un acquiescement à notre question.
En reprenant notre voiture et en repartant nous les avons cherchés
pour parler avec eux de la situation, mais ils étaient déjà partis.
Moralité de l'histoire : nous avons été nous baigner au plan d'eau de
La Chapelle sous Chanéac à 7 kilomètres de là, les gendarmes étaient
venus du Cheylard (9 kilomètres). Tout ça n'est pas bon pour le bilan
carbone de l'opération, les particules fines émises, le gaspillage
d'énergies fossiles et n'arrange pas la pollution de l'air.

4) LA SUITE INÉLUCTABLE DE L'AFFAIRE :
Comme maintenant l'exaction est actée par le probable rapport de
gendarmerie qui a du être fait pour justifier le transport des
militaires sur le lieu du délit, toutes les instances vont être
obligées de se déterminer et de nous apporter des réponses devant une
situation qui est un trouble manifeste à l'ordre public.
a) - La maire du village devra dire le droit : Peut on empêcher le
passage au bord d'une rivière et décréter unilatéralement que la
baignade est interdite à certains endroits ?
b) la société de pêche locale dire si l'on peut empêcher à ses membres
titulaires du permis et en ayant acquitté les droits de pêcher où ils
veulent sur les rivières de leur zone d'influence.
c) La SPA dire s'il est normal qu'on laisse des poneys seuls au bord
d'une rivière l'Eyrieux, où des crues soudaines et violentes peuvent
les mettre en danger. S'il est courant que ces animaux en plein soleil
portent des mors qui les empêchent de brouter.
d) l'office du tourisme devra prendre position morale et dire s'il est
normal et commercial que des touristes ou des cyclistes remontant la
dolce via et qui voudraient se rafraîchir soient accueillis par des
menaces et qu'on leur signifie des interdictions de baignade de façon
comminatoire.
e) Et quelle est la position des clubs de marcheurs comme "les chemins
oubliés" découvrant qu'on a barré des chemins qu'ils pourraient
emprunter avec des barbelés, et c'est ici le cas.

4) LES RAISONS DE NOTRE REVOLTE DE PETIT PEUPLE :
Le toponyme de l'endroit : La Condamine remonte au Moyen âge, se
retrouve partout en  France et signifie "les bonnes terres près du
château". Ces terres dépendaient à l'époque du Château de Rochebonne.
En ce temps là, les seigneurs interdisaient aux serfs de pêcher ou de
chasser sur leurs terres. Des faits punis par des sentences cruelles
pouvant aller jusqu'à la pendaison.
Les nobles locaux ayant depuis disparu, les terres ont été achetées
après la révolution française par de grands bourgeois, devenant riches
propriétaires terriens, comme dans le cas qui nous préoccupe, Ces
capitalistes ont ainsi substitué aux pouvoirs de la noblesse le
pouvoir de l'argent qui veut accaparer les riches terres agricoles et
en priver la plèbe dont nous faisons, hélas, partie. Et par là même
nous interdire l'accès à leurs terres au milieu desquelles coule une
rivière.

5) SUIVANT QUE VOUS SEREZ PUISSANTS OU MISERABLES…
Comme l'a écrit La Fontaine il y a trois siècles, rien n'a donc changé.
C'est ainsi qu'en 2019 un riche propriétaire peut décréter que la
baignade est interdite, convoquer à sa guise les gendarmes vers sa
maison et sans avoir à leur présenter ses papiers d'identité ni leur
produire ses titres de propriété être appuyé par la force publique
pour chasser les importuns de ses terres.
Une petite suggestion au propriétaire - qui n'en aura cure :
construire une tour de guet sur ses terres pour repérer l'envahisseur
remontant la vallée de l'Eyrieux et, sur le pont rétablir un octroi
pour faire payer le passage.

tour de guet.jpg

* Je veux ici dire que j'ai le plus grand respect pour les gendarmes,
et que c'est à regret que je les cite dans cette affaire de
"cornecul". Les gendarmes sont le pilier de notre démocratie et les
garants du bien vivre ensemble. C'est dommage que dans ce cas d'espèce
on les ait appelés pour un motif aussi futile alors qu'ils ont
sûrement bien d'autres affaires plus importantes à régler.

6) LES SUITES A DONNER À L'AFFAIRE : RIEN
Comme je ne veux pas me lancer dans une guerre de cent ans, ni rejouer
"la guerre des boutons" après en avoir passé l'âge depuis 60 ans, ni
prendre la tête d'une croisade, je vais en rester là.
Parce que mon ami Michel et moi avons d'autres choses à faire de nos
vies, à commencer par s'occuper de nos familles, de nos épouses de nos
enfants et de nos petits enfants.
Donc :
- Je ne lancerai pas un "bashing" sur les réseaux sociaux ou une info
sur cette appropriation indue du bien commun qu'est une rivière
pourrait vite devenir virale et énerver les gens.
- Je ne mettrai pas à contribution quelque ami gilet jaune, qui
sachant comment faire pour lever les barrières d'autoroutes n'aurait
probablement aucun mal à dégager le passage vers la rivière.
- N'en parlerai pas à quelque mienne connaissance de Notre Dame des
Landes de peur qu'il vienne faire de l'endroit une ZAD avec ses
compagnons.
- N'écrirai pas à Jules Edouard Moustic de la télé pour lui donner une
idée de sketch pour l'émission "Groland".
- Ne donnerai pas l'info à mes ami jean Libon et Marco Lamensch de
peur qu'ils ne viennent tourner une séquence pour leur émission de
télé "Strip Tease" et que ça fasse du tort au village.

7) JE SUIS MAINTENANT DEVENU UN DÉLINQUANT.
ET J'ASSUMERAI SEUL LES CONSÉQUENCES DE MON ACTE.
Et pour cela je vais marquer ci après mon adresse et mon téléphone. Si
je suis en tort et reconnu coupable je répondrai donc devant la
justice des conséquences de mes actes me rendrai à toute convocation
de la gendarmerie ou du tribunal. Coupable d'envahissement de
propriété, il est très probable que j'aie à croupir quelque temps sur
la paille humide d'un cachot au Cheylard ou à Privas. Mais pour autant
je continuerai la lutte sous une autre forme contre les grands
propriétaires terriens Ardéchois. Je résisterai et manifesterai mon
indignation en chantant aux geoliers du fonds de ma cellule la célèbre
chanson de Daniel Pelisse qui sera mon chant des partisans à moi "ah
non non non je ne suis pas un voyou". et j'enchaînerai par  "le
déserteur" " "si vous me poursuivez, prévenez vos gendarmes que je
serai sans armes, etc…" finalement non, on va laisser tomber le
dernier vers de la chanson !

grille.jpg

8) EPILOGUE PROVISOIRE.
La fuite du temps faisant son oeuvre, d'ici quelques années, peut-être
plus rapidement qu'on ne pense, les deux délinquants ci-nommés
n'auront plus la résistance physique pour envisager de nager 50 mètres
d'un seul trait. Le grand propriétaire terrien, de son côté,
l'occasion de mettre un pied devant l'autre pour venir crier sur les
envahisseurs en maillot de bain et les familles du haut du pont.
L'affaire se règlera donc tout naturellement par absence de
protagonistes. (Qui auraient quasiment déjà l'âge d'être ensembles
dans un Ehpad et jouer aux cartes au lieu de se chamailler). A ce
moment là vous pourrez venir profiter pleinement du charme du lieu,
et, j'en suis sûr vous me remercierez de vous l'avoir fait connaître,
tellement on y est bien, seul ou en famille.
Voilà donc ma livraison épistolaire pour aujourd'hui, je me suis un
moment pris, en racontant cette lamentable histoire pour l'écrivain
René Fallet (je vous recommande de lire "les vieux de la vieille") -
La prochaine fois j'écris un livre qui s'appellera "Clochemerle", je
tourne un film qui s'appellera "le gendarme de Saint-Tropez. Et je
compose une chanson que j'appellerai "le temps ne fait rien à
l'affaire".
Une aventure comme celle-là valait bien le coup d'être racontée, ça
nous aura diverti un moment, et en plus elle est vraie !

Georges Vérat
8, rue du Garail
07310 Saint-Martin de Valamas
04 72 25 53 69
E-mail : 
georgesverat.medley@gmail.com
PS : si vous voulez m'envoyer des remarques, sur notre délinquance
territoriale faites le en utiisant mon adresse e-mail.
Si vous avez à faire des commentaires sur la Condamine, ce charmant
endroit, vous pouvez les mettre sur le journal "Rue des puces". Merci
de ne pas mettre de propos grossiers et outrageants à l'encontre des
protagonistes.

La condamine quelques années avant.jpg

Commentaires

  • qu'est-ce que URL ci-dessus ?
    j'y ai mis mon adresse, est-ce pour ça que mon commentaire ne vous est pas parvenu ?
    je disais qu'il état agréable de lire Régis Duchamp et Georges Vérat dans cette prose si élaborée ; j'apprécie ruedespuces

  • Je ferai l'avocat du diable , mais il faut aussi rappeler que la propriété est un bien à tout un chacun , seule l'eau est la propriété de l’état , par voie de conséquence les berges demeurent à celui à qui elles appartiennent comme appartient la maison et jardin de chaque individu .
    aux dire du texte et si j'extrapole je pourrai aller me baigner dans la piscine de mon voisin en toute quiétude..ou prendre une douche dans sa salle de bain.
    Je ne suis pas certain que tout le monde soit d'accord!!!!!

  • En d'autres termes, les berges des rivières étant pour la plupart privées, la baignade en rivière n'est possible qu'à condition d'avoir l'autorisation des propriétaires ?

  • Changement de mentalité !
    Il y a presque 60 ans, lorsqu’après une pluie ou un orage d’été, l’envie me prenait d’aller ramasser des escargots à Valamas ou ailleurs, jamais il ne m’a été interdit de pénétrer dans des près fauchés pour chasser le gastéropode ; de même lorsqu’avec mon beau-père nous allions ramasser des champignons, jamais l’accès aux propriétés ne nous a été interdit. Mieux, lorsqu’à Trenc nous rencontrions monsieur Ferrant nous nous arrêtions pour tailler une petite bavette et il nous contait sa « traversée de Paris » lorsqu’il était parti pour faire son service militaire quant à Marc Valentin, il nous indiquait où il avait vu des mycologues se diriger pour que nous ne visitions pas les mêmes sites !
    Cet été, j’ai voulu retourner chasser le gastéropode sur mes lieux de prédilection et j’ai eu la désagréable surprise de constater que des pancartes « Propriété privée, défense d’entrer » avaient depuis fleuri !
    En soixante années nous ne nous sommes vu refuser l’accès à un pré au-dessus de Saint-Jean-Roure alors que nous souhaitions ramasser une salade de pissenlits ; depuis, peut-être que ce propriétaire les mange-t-il par la racine.
    Pour en venir à l’épopée « condaminesque », ce monsieur que j’ai la chance de ne pas connaître, est tout à fait dans son droit d’interdire l’accès à la rivière dès lors qu’il est propriétaire des terrains qui bordent les deux rives de l’Eyrieux. En effet, la législation distingue deux types de cours d’eau : les domaniaux, les cours d’eau navigables propriété de l’État pour lesquels l’accès ne peut être interdit et les non-domaniaux dont les riverains sont propriétaires de la moitié du lit de la rivière mais pas de l’eau.
    Jacques Sanial, dans l’absolu, a raison mais, même en se faisant l’avocat du diable, il force quelque peu le trait ; interdire l’accès à une rivière à des baigneurs ou à des pêcheurs est sans commune mesure avec le fait d’aller squatter la salle de bain d’un voisin. Ne mélangeons pas tout !
    Que ce monsieur, que j’espère ne jamais connaître, ait un instinct de la propriété démesuré, comme on dit ici « c’est ça mien », il en a parfaitement le droit mais, jamais nous n’avons vu un coffre-fort et encore moins un terrain agricole suivre un corbillard.
    Pour ma part, ma propriété n’a pas de clôture et, cela me fait plaisir lorsque des promeneurs ou des randonneurs, souvent des estrangers ou des pasdiciliens, me disent « Nous nous sommes assis sur votre muret pour nous reposer de nos fatigues » je suis heureux d’avoir contribué à cet instant de bien- être leur permettant de contempler le magnifique site du château de Rochebonne. Rien ne m’a été volé ; un instant ils ont admiré le panorama qui s’offrait à leurs yeux et celui-ci m’est resté !
    Je ne sais si cet irascible propriétaire est conscient du ridicule de la situation mais, je continue de penser qu’en mettant un peu de convivialité, un peu d’humanité dans les rapports entre les hommes, le monde s’en porterait mieux ; tous, nous serions plus heureux.
    Alain Amsellem

  • En tant qu'administrateur de ce site je me félicite des nombreux commentaires. En ce qui concerne "la Condamine" j'ai proposé au propriétaire du terrain un droit de réponse qu'on publiera dans le prochain numéro le 15 septembre.

  • Ces commentaires variés et contradictoires sont très intéressants et constructifs et je connais des communes de l'Ain où j'habite qui nous les envient. Je pense que ça va leur donner des idées dans leurs publications locales pour des échanges entre administrés.

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