Septembre se termine ainsi que la rentrée des classes à Saint Martin de Valamas comme dans le reste du pays. C'est peut-être le moment de réfléchir à ce qu'est l'école aujourd'hui. Oui je sais c'est un débat très sensible que tous nos hommes politiques essayent d'éviter, mais il n'en est pas un qui n'essaye pas de marquer l’Education Nationale de sa réforme, pas toujours heureuse convenons-en. Quand on veut parler éducation il faut déjà séparer le primaire du secondaire et du supérieur, puis il y a une autre segmentation entre le public et le privé, dans le temps on parlait de l'école libre (de quoi ?) et de l'école Laïque (dite de la République). Nous reviendrons là-dessus.
En introduction, on peut dire que la République ne va pas bien, je ne sais pas si elle va mal, mais elle ne va pas bien. L'unité nationale se fissure de partout entre les pauvres et les riches, les ruraux et les citadins, les intellos et les manuels, les libéraux et les altermondialistes. Nos gouvernants sont bons à analyser le phénomène, beaucoup moins à en trouver la cause, et encore moins à trouver un remède. Comment disent-ils déjà, ah oui « l’unité nationale se délite ». Se déliter peut-être traduit par se fragmenter, se désagréger. Donc en toute logique si on accepte ces termes, qu'est ce qui agrégeait l'unité nationale qui a disparu ? Si on trouve on va sûrement avoir les solutions ou tout du moins un début de solution. Et c'est là que l'on retrouve l'école, car c'est là que tout commence. A Saint- Martin nous avons la chance d'avoir deux écoles, une libre et l'autre laïque. C'est une chance et il va falloir décider ce que l'on peut faire pour offrir aux enfants et aux enseignants les conditions les meilleures possibles pour que l'école de Saint-Martin ait la meilleure réputation du Canton, puis de Val Eyrieux et pourquoi pas de l'Ardèche. Car ne nous y trompons pas L'Ecole est un paramètre primordial dans la décision de jeunes couples de s'installer à tel ou tel endroit. Et nous avons cette chance, ce ne sont pas les liaisons wifi haute vitesse, ou les bornes de rechargement pour voitures électriques qui vont nous mettre en avant, car nous n'en avons pas…, mais l'école ……. On pourrait revenir sur le bien- fondé pour l'Etat de sponsoriser l'école Libre, c'est un débat qui a 115 ans et qui est la meilleure façon de déchirer la nation, ou le village en deux. La dernière fois qu'on avait vu autant de monde dans les rues de Paris que pour la Manif de Charly Hebdo, c'était en 1981 quand Mitterrand a voulu supprimer les conventions entre l'état et l'école Libre, bien que ce fut un des rares sujets sur lesquels j'étais raccord avec Mitterrand, je vais l'éviter aujourd’hui. Le vrai problème est que l'école Française n'est pas et n'a jamais été un école élitiste égalitaire, mais une école organisée pour le succès des enfants des élites. L'école n'est pas celle de la République, ou plutôt l'école de la République s'est construite sur l'école de Napoléon, et n'a pas voulu ou su la rendre égalitaire. La gratuité est égalitaire, mais le système sélectif dit élitiste lui ne l'est pas, il est impérial donc monarchique et donc a pour vocation de protéger les intérêts de l’élite. Et les différentes réformes qui ont essayé de rétablir la mixité sociale se sont heurtées à la facilité pour les élites à scolariser leurs enfants dans le privé subventionné. Ok, mais si cela existait déjà pourquoi ce délitement actuel ? Peut-être parce que cela s'est aggravé, que les élites rencontraient le peuple pendant le service militaire, creuset de l'esprit républicain, et que cela aussi a été supprimé. Il y a surement plein d'autres raisons, mais que peut-on y faire à notre propre niveau ? Réunir l'école libre et l'école laïque, pour un meilleur équilibre, pour plus de moyens , moins de frais annexes et parce que l'union fait la force. Cette guerre a été féroce à Saint Martin comme ailleurs, et je ne peux m'empêcher de sourire à l'idée des débats qu'un tel sujet déclencherait dans les chaumières. Je ne sais pas si ce serait possible, mais peut être pourrions nous tous ensemble réfléchir à un centre scolaire qui réunirait toutes nos écoles , qui serait plus facile d'accès avec des facilités de parking, et qui ne jetterait pas nos enfants dans la rue principale avec seulement un trottoir de moins d'un mètre de large (et aucune signalisation indiquant les écoles et les passages pour piétons, invitant les automobilistes à ralentir…). Et si dans un premier temps il faut garder des structures administratives séparées pour les deux écoles, la maternelle et la crèche ainsi soit-il ! On peut espérer que le bon sens l'emportera dans le temps sur les réminiscences d'un passé sectaire d’une part comme de l'autre. Mais ne nous trompons pas, c'est l'école qui forge les citoyens de demain, et par voie de conséquence le bien ou mal être de la République
RLD
(Régis L. Duchamp)
Commentaires
Vous écrivez :
.- « Le vrai problème est que l'école Française n'est pas, et n'a jamais été une école élitiste égalitaire, mais une école organisée pour les enfants des élites. »
Il me semble que les phrases suivantes contredisent l'affirmation selon laquelle l'école française n'a jamais été égalitaire : « Les différentes réformes qui ont essayé de rétablir la mixité sociale... » ou « Mais si cela existait pourquoi ce délitement actuel ? » Si on essaye de rétablir la mixité sociale, c'est bien qu'elle a existé ! Je pense que, faute d'avoir été totalement égalitaire, l'école de la république a été, à une époque pas si lointaine (avant la fin des années soixante) l'instrument de l'ascenseur social. Combien de fils et filles de milieux modestes ont été motivés et aidés par des enseignants dont le métier n'avait pas encore été dévalué. Dévalué, à cause, entre-autre de l'augmentation du niveau général des études qui a permis à beaucoup de professions de dépasser en prestige et en salaire, celui d'enseignant.
Quant à mettre à Saint-Martin les 2 écoles sous un même toit : Belle idée, on peut rêver, mais ce sont les utopies qui font avancer les sociétés ! Y a t-il des exemples de villes où ceci a été réalisé ?
Beau débat en perspective.
François Champelovier