Nous sommes dans la période des Assemblées générales. Nos villages, heureusement possèdent de nombreuses associations qui les rendent vivants. Ces réunions sont l'occasion de se rencontrer et sont des moments de convivialité. En soit, le rapport moral, le rapport financier ou le renouvellement du bureau sont un peu barbants, mais, bien sûr, pour ces bénévoles, ces présidents, ces secrétaires, ces trésoriers et toutes ces petites mains qui prennent de leur temps pour faire vivre le territoire il est important qu'ils se sachent soutenus par la population. Mais, surtout, lorsque la corvée des bilans est passée, on passe aux choses sérieuses : Le pot de l'amitié ! (Quel joli nom) C'est enfin l'occasion, un gobelet dans une main et dans l'autre un morceau de pizza, de discuter avec chacun, indépendant de ses sensibilités politiques ou religieuses. C'est dans ces occasions que l'on constate que l'intelligence, celle capable de douter, celle capable d'écouter des arguments opposés permet des échanges cordiaux et enrichissants.
Ce qui caractérise nos sociétés villageoises, c'est bien cette convivialité. Nous ne sommes pas assez conscients du bonheur que nous avons de vivre dans un endroit encore préservé. Préservé par la violence d'une société dont le fric est le moteur, encore préservé de l'égoïsme d'une société d'apparence.
Mais, nous sommes en danger. Non contents d'avoir créé des métropoles où on entasse tout le monde, on n'a de cesse de détruire les campagnes avec l'inexorable disparition des services publics. Sans compter sur le manque de médecins dans notre canton (voir le billet d'Andrée « Santé et désert médical ») qui risque d'avoir d'énormes conséquences..La disparition des services de santé, en dehors de supprimer des emplois, rendra notre village encore moins attractif. Les jeunes continueront de partir et les nouveaux habitants se feront encore plus rares.
Faire venir un médecin au village ? Les solutions, parait-il, ont un coût important que la commune ne pourrait supporter. C'est ici que la société du fric nous rattrape. Peut-on, au nom d'un réalisme comptable mettre la vie de tout un village, de tout un canton en jeu ? Est-ce ça le progrès ? La bourse ou la vie ? Arthur Rimbaud dans « Les illuminations » parle de « L'horreur économique » Nous y sommes.
Doit-on se contenter d'attendre que nos élus aient trouvé une solution ou, nous, les citoyens, tous concernés, devons nous les appuyer ? De quelle façon ? Une pétition ? Un collectif ?
François
Commentaires
Bonjour,
toujours intéressée par ce qui se passe à St. Martin , village authentique , habitants sympathiques et généreux, un endroit qui permet de se ressourcer, j'aimerais savoir pourquoi un nouveau médecin coûterait trop cher. En quoi consisteraient ce coup?
Je ne connais rien dans ce domaine.
Mais il me semble qu'il faut vraiment se mobiliser. En effet, depuis un an, je côtoie de temps à autre un village dans le Morvan pour rendre visite à mon fils et sa famille.
J'aimerais vous en parler: Brassy ,660 habitants. Toute aide médicale est au moins à 12 km s'il y en a, même la pharmacie. Pour une urgence dentaire, il faut attendre 6 (six) mois ou aller à Nevers (1 h 1:4) ou Dijon (1 h 1/2). Mon fils habite là-bas. . Un désert médical, ça fait peur. Pour s'en faire une idée, le film "Les vétos" illustre bien, exagère à peine.
Je rejoins François. Il faut être actif, commencer par faire connaître St. Martin sur les bonnes pages internet des professionnels adéquates avec des chiffres à la clé: population, revenue, kilomètres entre les différents villages, les associations, tous les événements , le service des bus, les écoles et collèges. Ce n'est pas enclavé par rapport au Morvan. . Une méga page de pub.
C'est mon idée pour l'instant. vous l'avez peut-être eue vous-même.C'est modeste mais un début.
J'aimerais passer au moins 50% de mon temps à St. Martin dans quelques années. Je suis sûre ne pas être la seule. Le village doit continuer à vivre. .
Christiane
Merci Christiane. C'est bien le but de ce blog et de ce billet en particulier de permettre à chacun de participer au débat sur ce sujet qui nous concerne tous.