Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • ruedespuces nr 15

    Janvier 2020

  • Editorial n°15

    2020. Comment concevoir des vœux de façon originale ? Question qui, en prévision de cet éditorial me tient éveillé une partie de la nuit depuis quelques jours. N'ayant pas trouvé de réponse, je me résous simplement à souhaiter de la part de toute la rédaction à tous nos lecteurs et à nos contributeurs une bonne et heureuse année.

     

    Les élections municipales approchant, l'attention de chacun semble être accaparée par des problèmes de listes en train de se former. Trouvera t-on assez de femmes afin d'avoir la parité ? Est-ce qu'il ou elle va se présenter ou se représenter ? Le suspens est insupportable ! Et pourtant, à l'heure où les communes ont été amputées de la plupart de leurs compétences ne serait-il pas préférable de voter directement pour les délégués à la communauté de communes ? (voir l'article « commune, communauté de communes et démocratie locale) Et puis, en démocratie représentative, quelles compétences estiment avoir ceux et celles qui vont être élus pour prendre des décisions à notre place ? Comment, à chaque décision, savoir si on agit pour le bien commun ? Bonne chance tout de même aux futurs élus.

     

    Dans ce premier numéro de 2020, vous trouverez entre autres des articles sur les châtaignes, les oiseaux des jardins, les vécés publics à Arcens ou une manière de passer à la postérité.

    Bonne lecture

    François

  • Les chataîgnes

     

    Lorsque François me demanda si je voulais narrer quelque histoire dans le blog « ruedespuces », je le questionnai : « Qu’est ce qu’un petit rat des villes peut apporter d’intéressant aux petits rats des champs ?». « Tu pourrais raconter des histoires parisiennes ». « Pourquoi pas ? ».



    C’est en me rendant dans mon supermarché habituel que j’ai été interpellée.

    A l’étal des fruits et légumes, mes yeux tombèrent sur des châtaignes, bien disposées dans une caisse en bois, entre des noix et des noisettes. ( La caisse en bois étant dans la capitale le summum de la « boboitude », la promesse de campagne, d’espaces verdoyants, de produits sains en direct du producteur ! ). 67478_w300h300c1.jpg

    Telle Perette et son pot au lait, mes papilles s’éveillèrent. Je visualisai un âtre flamboyant, les fruits grillés par des braises rougeoyantes. J’entendis les claquements secs des coques qui éclatent. Et puis le fruit brûlant dans la main qu’on décortique, et enfin ce goût sucré et boisé…

    Mais sur l’étiquette il était écrit « marrons 7,90€/kg ». Une sous-espèce de châtaigne greffée pour la culture ! Je demandai au vendeur :

    • « Avez-vous des châtaignes  ?

    • Et bien oui, là…

    • Oui mais là, ce sont des marrons.

    • Mais c’est la même chose !

    • Et bien non !

    • Oui mais nous, en Ile de France, on ne connaît que ça !

    •  D’où viennent vos marrons ?

    • Bah ! Nous on s’approvisionne à Rungis… »

    Alors Perette avala sa frustration. Je passai mon chemin.67478_w300h300c1.jpg



    Quelques jours plus tard, je pénétrai dans un magasin bio. 

    Là, entre des caisses en bois de noix et de noisettes, se trouvaient des châtaignes. (La caisse en bois ayant la même fonction que dans le supermarché traditionnel, ce qui prouve que le marketing est universel !).

    Cette fois, il était écrit : « châtaignes bio ». 

    Je restai perplexe. Je ne suis pas une spécialiste de la culture de châtaigne, mais il me semble que c’est le fruit d’un arbre sauvage, vivant en communauté forestière. Cela voudrait-il dire qu’il existe des châtaignes non bio ? cultivées ? avec des pesticides ? récoltées mécaniquement ?

    Je n’en sais rien, mais toujours est-il que ces trois petites lettres b-i-o avaient fait grimper le prix de  25%, soit 9,90€/kg. 

    J’allai me détourner, lorsque mes yeux finirent de lire la petite ardoise qui servait d’étiquette (ça aussi ça fait authentique !) et, en dessous de « châtaignes bio » était écrit « origine Ardèche ».

    Alors là, Perette jubila et reprit espoir.  Mes papilles exultèrent, ma main déposa quelques poignées du petit fruit tant convoité dans un sachet en papier (on est quand même dans un magasin bio !), et je me dirigeai vers la caisse pour finaliser mon achat.

    Que voulez-vous, quand on aime, on ne compte pas !67478_w300h300c1.jpg



    Citadinement vôtre .



    Evelyne Colloud-Chomarat