Nous avions programmé cet article avant l'apparition du coronavirus. Les questions qu'il soulève ne sont pas d'actualité mais il nous a semblé intéressant de le publier quand même. Etant confinés, nous avons le temps de réfléchir ...
Ce texte attribué partout à Aldous Huxley, auteur du Meilleur des mondes, et à « Extrait de l'obsolescence de l'homme » de Gunther Anders 1956, est en fait celui de Serge Carfantan, philosophe et prof de philo, il date de 2007 (Leçon 163 : Sagesse et révolte).
« Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes du genre de celles d’Hitler sont dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes.
L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées. Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif.
Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser. On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux.
En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté. Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclu du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur.
L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu. Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste, et ceux qui la soutiennent devront ensuite être traités comme tels.
Serge Carfantan 2007
Commentaires
On a essayé de faire cela dans les dictatures. Jamais les peuples entier n'ont pu résister à faire de la résistance. J'ai bon espoir sauf si on y met la génétique: cela n'a jamais fonctionné à 100% malgré toutes sortes de camps à n'importe quelle époque, même aux pires. L'homme ne serait-il pas si veau que ça? Vaut-il un peu mieux tout de même? En tout cas, St. Martin se rapproche du plateau où des veaux réputés ainsi que les valeurs humaines valaient toujours leur pesant d'or. On a besoin des deux . On les gardera. Ne perdons pas espoir!
Un texte de 2007:mais il existait déjà le conditionnement collectif sans violence: dans certaines religions "gaver" des enfants d'une instruction dirigée, mais aussi dans les sectes et là le recrutement ne va pas vers des personnes incultes et leur savoir ne les empêche pas de rentrer dans un troupeau.
Les révoltes arrivent toujours des "petites gens" car leur moteur est l'injustice!
La manipulation du peuple est constante et se pratique au quotidien par médias interposés, complices du pouvoir et qui bien souvent défendent les mêmes intérêts économiques et financiers "Celui qui dit la vérité doit être exécuté..." chanson de Guy Béart.
Aujourd'hui cette manipulation se pratique à l'échelle planétaire, et tout est joué d'avance, Tout est planifié. Le seul salut de l'Humanité réside dans la Nature, qui un jour se révoltera... n'est-ce pas déjà un peu le cas ?