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Monstres sacrés du cinéma français

               Depuis plus d'un siècle, le cinéma français a vu défiler des centaines, des milliers de comédiens. Certains ont profondément marqué la conscience collective des Français, que ce soit par leur talent, leur physique, leur personnalité: on les a appelés les « monstres sacrés ». Dans la liste ci-dessous, nous en avons sélectionné onze, qui semblent incontestables. D'autres pourraient prétendre y figurer, mais il fallait bien faire un choix et nous les avons écartés, car ils ont moins marqué la mémoire collective, sans que leur talent soit en cause (tels sont Charles Vanel, Pierre Brasseur...) ou que leur carrière ait été écourtée (Gérard Philippe) ou encore qu'elle soit encore en cours (Gérard Depardieu...). Nous avons fait le choix d'acteurs décédés, car l'éloignement permet de juger plus sereinement de l'importance d'un comédien. Enfin, une seule femme figure dans cette liste( Simone Signoret): ce n'est pas par misogynie de l 'auteur de cet article, mais parce que les premiers rôles (ou les rôles marquants) ont souvent été confiés à des hommes: cela n'enlève évidemment rien au talent des actrices (et cela a changé -semble-t-il - au cours des dernières années). Il  va de soi que cette liste est partiellement subjective (due aux goûts de l'auteur) et que le lecteur peut la modifier ou la compléter selon ses propres choix. ( Liste par ordre alphabétique, avec quelques films marquants de  l'acteur) (1)

 

 baur harry.jpgBaur Harry (1880-1943) Bien évidemment, il a commencé sa carrière au théâtre, mais il s'est tourné vers le cinéma dès 1930 où il a su imposer sa silhouette massive et un aspect parfois inquiétant. Ia laissé quelques compositions mémorables (Maigret, Raspoutine, Volpone...)Un acteur à découvrir pour le public jeune (ou à redécouvrir pour les autres

  -La tête d'un homme ( 1932 / J. Duvivier)

  • Tarass Boulba (1935/ A Granowsky)
  • Les Misérables (1934/ R. Bernard)
  • Volpone (1940 /M. Tourneur)

 

 bouquet michel.jpgBouquet Michel (1925-2022) D'abord acteur de théâtre, il a poursuivi dans cette voie jusquà la fin de sa vie, tout en enseignant l'art dramatique. Ce qui ne l'empêcha pas de se consacre au cinéma, avec succès. Sa voix très particulière, à la fois douce et mordante, sa présence magnétique le firent apprécier de nombreux cinéastes et du public, tant il marquait ses compositions de sa forte puissance dramatique.

  • Un condé (1970 / Y. Boisset)
  • L'attentat (1972 /Y. Boisset)
  • France, société anonyme (1973 / A. Corneau)
  • Toto le Héros (1990/J. Van Dormael)

 

 bourvil.jpgBourvil (1917-1970) de son vrai nom André Raimbourg. D'abord chanteur comique et d'opérette avant-guerre, il se tourna ensuite vers le cinéma dans lequel son physique atypique le confina dans des rôles de paysan naïf, voire niais ses capacités dramatiques apparurent bientôt, même si la veine comique resta présente durant toute sa carrière. Son talent multiforme, l'humanité profonde qu'il insufflait à se personnages, sa simplicité dans la vie courante en firent l'acteur le plus populaire de son temps; cinquante ans après sa mort, son immense popularité reste intacte. Ajoutons qu'il sut mettre sa notoriété au service de jeunes réalisateurs (Mocky)   .

  • La traversée de Paris (1956/ C. Autant-Lara)
  • Un drôle de paroissien (1963 /JP. Mocky)
  • Le mur de l'Atlantique (1970/ M. Camus)
  • Le cercle rouge (1970 / JP. Melville)

 

 gabin jean.jpgGabin Jean (1904-1976) de son vrai nom Jean Moncorgé. Gabin, c'est d'abord le cinéma du Front Populaire, celui aussi du « réalisme poétique », tout cela avant-guerre. Mais Gabin a poursuivi sa carrière bien au delà, dans les années 50/60, dans un registre assez différent (policier), mais toujours avec succès, souvent avec les mêmes réalisateurs (Grangier, Verneuil...). On lui a reproché , non sans quelque raison , en fin de carrière, de « faire du Gabin » (personnages bourrus, colériques, plutôt réactionnaires). Préférons et retenons le Gabin des années 30, généreux et progressiste.

  • La belle équipe (1936 /J. Duvivier)
  • La bête humaine (1938 / J. Renoir)
  • Le jour se lève (1939 / M. Carné)
  • La traversée de Paris (1956 / C. Autant-Lara)

 

 jouvet louis.jpgJouvet Louis (1887-1951). Il fut avant tout homme de théâtre: acteur, metteur en scène puis directeur (théâtre de l'Athénée), il forma de nombreux jeunes comédiens (« Mettez un peu d'art dans votre vie et de vie dans votre art! »; il tourna dans relativement peu de films, mais présence, son profil aquilin, son regard acéré et surtout sa diction très particulière (acquise en corrigeant un bégaiement) et désormais légendaire, en font un des acteurs-phares du cinéma français. 

  • La kermesse héroïque (1935 / J. Feyder)
  • Drôle de drame (1937/ M. Carné) : « Bizarre , bizarre »)
  • Un revenant (1946/Christian-Jacque)
  • Quai des orfèvres (1947/ H-G Clouzot)

 

 montand yves.jpg Montand Yves (1921-1991) de son vrai nom Ivo Livi. D'abord chanteur (il débuta auprès d'Edith Piaf), il se tourna rapidement vers le cinéma, sans toutefois abandonner la scène. Très éclectique dans ses rôles, son registre lui permit de briller aussi bien dans le drame que la comédie ou le film policier (et cela durant 40 ans). Il fut également un acteur engagé politiquement et cela se retrouva dans nombre de ses films. Il a tourné également aux USA (Le milliardaire /George Cukor, avec Marilyn Monroe !)

  • Le salaire de la peur (1953 / H-G Clouzot)
  • Le diable par la queue (1968 / P. de Broca)
  • L'aveu (1969 / Costa-Gavras)
  • Police python 357 (1976/ A. Corneau)

 

  noiret philippe.jpgNoiret Philippe (1930- 2006) Du théâtre (comme ses amis Jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle), il vint rapidement au cinéma, tournant au cours de sa carrière plusieurs dizaines de films, dont de nombreux succès populaires. Excellant aussi bien dans la comédie (où il incarna souvent des personnages farfelus, mais plus subversifs qu'ils en avaient l'air)que dans le drame. Il fut l'acteur fétiche de Bertrand Tavernier et grâce à sa personnalité chaleureuse, un acteur extrêmement populaire. 

  • Thérèse Desqueyroux (1962/ G. Franju)
  • Alexandre le Bienheureux (1968/Y. Robert)
  • Le juge et l'assassin (1975/ B. Tavernier)
  • Coup de torchon (1981 / B. Tavernier)

 

 piccoli michel.jpgPiccoli Michel (1925- 2020); débutant au théâtre, il tourna aussi à ses débuts pour la télévision, mais c'est le cinéma qui le consacra grand acteur. Il y interpréta des personnages complexes, parfois inquiétants, voire pervers, s'aventurant plus rarement vers la comédie. Sa forte personnalité et sa présence à l'écran lui permirent de tourner avec les plus grands réalisateurs, mais aussi de soutenir des cinéastes débutants, voire des projets marginaux.

      - Le mépris (1963/ J-Luc Godard)

  • Max et les ferrailleurs (1970/ C. Sautet)
  • Sept morts sur ordonnance (1975/ J. Rouffio)
  • Le sucre (1978/ J. Rouffio)

 Raimu (1883- 1946) De son vrai nom Jules Muraire. Après le théâtre, il débuta au cinéma en 1930, avant de commencer une fructueuse collaboration avec son ami Marcel Pagnol, provençal comme lui, dans quelques films mémorables, et les rôles qu'il y interpréta sont passés à la postérité. Il ne faudrait toutefois pas oublier d'autres compositions où sa stature, sa truculence te sa faconde firent merveille :un monstre sacré, quoi !...

  • Fanny (1933/ M. Allégret)
  • Tartarin de Tarascon (1934 / R. Bernard)
  • César (1936/ M. Pagnol)
  • La femme du boulanger (1938 / M. Pagnol)
  • L'étrange Monsieur Victor (1938/ J. Grémillon)

 

 signoret simone.jpgSignoret Simone (1921-1985) de son vrai nom Simone Kaminker. Incontestablement, elle est la grande dame du cinéma français. Très respectée dans les milieux professionnels, elle fut aussi une actrice très populaire durant toute sa carrière: ses engagements politiques, sa rectitude morale sont des marqueurs de sa personnalité. Elle sut s'adapter à sa transformation physique au cours des années, sans que son talent en pâtisse. Elle fut une des rares actrices françaises  à avoir eu une carrière internationale (Oscar de la meilleure actrice en  1959 pour « Les chemins de la haute ville » de Jack Clayton )

  • Casque d'or (1951 / J Becker)
  • Les diaboliques (1955/ H-G Clouzot)
  • L'armée des ombres (1969/ J-P Melville)
  • Police python 357 (1976/ A. Corneau)

 

  simon michel.jpgSimon Michel  (1895-1975). Michel Simon, c'est un visage qui ne s'oublie pas, même si on ne l'a vu qu'une seule fois !Mais il a su transcender ce physique atypique pour imposer des personnages souvent marginaux souvent truculents, parfois tragiques, mais leur insufflant toujours une humanité profonde: on n'oublie pas non plus sa voix éraillée, si caractéristique. Ne peut se comparer qu'à Harry Baur et Raimu. Il fut également membre du Parti communiste!

          -Boudu sauvé des eaux (1932/ J. Renoir)

          -Drôle de drame (1937/ M. Carné)

          -Panique (1946/ J. Duvivier)

          -La beauté du diable (1950/ R. Clair)



  1. Parmi les prétendants pouvant figurer dans cette liste, citons pêle-mêle: Gérard Philippe, Charles Vanel, Jean-Louis Trintignant,, Pierre Brasseur, Jean Carmet, Jean Paul Belmondo, Jeanne Moreau...

 

NB: Les réclamations et les lettres d'injures peuvent être envoyées au blog !



                              Huctor Vigo

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