Saint-Martin-de-Valamas : Une démographie en pente douce (1800-2020)
La démographie de Saint-Martin-de-Valamas n'est pas vraiment représentative du secteur des Boutières. Elle partage malgré tout avec l'ensemble de cette région certains traits communs, mais atténués. On peut distinguer essentiellement trois périodes.
1800-1876 : La population ne varie guère, elle se maintient autour de 2000 habitants. En cela, elle ne suit pas l'évolution générale des Boutières, en nette augmentation à ce moment là, notamment entre 1800 et 1850.
1876-1914 : La population est en hausse continue. La commune gagne 500 habitants sur cette période (+24%). Le maximum est atteint avant la guerre (2670 habitants). Cette séquence correspond à une certaine industrialisation de la commune (textile, bijouterie) et peut-être à l'arrivée du CFD. Durant ce temps, la population des Boutières (et celle des villages alentour) commence à régresser.
1929-2020 : Sur un siècle, la baisse de la population est continue et régulière, sans grands à-coups (-37% sur la période, soit 1500 habitants). Elle accompagne la baisse générale sur la région, mais de façon moins accentuée. La présence d'industrie sur le territoire a freiné la dépopulation, sans toutefois l'empêcher. Mais cette baisse n'est peut-être pas terminée.
Conclusion : Commune à la fois industrielle et en partie rurale/agricole, Saint-Martin-de-Valamas a eu une évolution de sa population sans heurts (hausse de population modérée, baisse lente) mais sans parvenir toutefois à juguler le déclin démographique. Il semblerait qu'aujourd'hui Saint-Martin soit englué dans un « marais démographique » dû à l'absence de caractérisation claire de ses activités. Etre une commune seulement résidentielle ne saurait être satisfaisant.
Le Cheylard : Une démographie atypique . (1800-2020)
L'évolution démographique du Cheylard n'est pas exactement parallèle à celle des communes environnantes et à celle des Hautes Boutières (Bassin de l(Eyrieux, de la Dorne, de l'Eysse, de la Saliouse, du Talaron) en général. Elle apparaît plus heurtée, moins linéaire. Grosso modo, on peut repérer 5 phases, de durée fort variable dans cette histoire démographique.
De 1800 à 1850 : C'est une période d'augmentation de la population, à un rythme modéré, mais continu, puisqu'elle passe de 1800 habitants à 2500, soit 700 habitants de plus (+39¨%) en 50ans. La commune suit l'évolution générale de la population boutiérote (+20%) mais en l'accentuant.
De 1851 à 1861 : En dix ans la population passe brutalement de 2500 à 3700 habitants (+48%), ce qui est considérable, alors que cette augmentation n'apparaît pas ailleurs, ou alors de façon beaucoup plus modérée, ou de façon plus tardive (St-Martin-de-Valamas). C'est un effet de l'industrialisation, ou alors du statut de chef-lieu de canton.
De 1861 à 1955 : C'est une longue période de stagnation démographique, où la population se stabilise autour de 3000 habitants, avec des hauts (1900-1914, arrivée du CFA!) et des bas (1880-1900 puis 1920-1930). On peut penser que ces bas sont dus aux guerres (1870 et 1914-1918). Durant cette période il y a stagnation alors que les villages alentour voient l'exode rural vider les campagnes, à partir de 1900 et plus fortement après 1920.
De 1955 à 1975 : On assiste à une hausse continue de la population, qui passe de 3500 à 4300 habitants (+22% en 20 ans). L'industrie (textile, bijouterie) attire les populations : C'est le boom économique d'après guerre, qui profite à la commune, alors que l'exode rural se poursuit tout autour, de façon plus modéré qu'avant, mais tout aussi inexorable.
De 1975 à 2020 : C'est une phase de déclin continu et marqué (-30% en 45 ans) qui efface les gains des 50 années précédentes, et qui ne semble pas terminée, et ce alors que l'exode rural qui touchait les campagnes paraît prendre fin. L'industrie, même encore vigoureuse, n'est plus suffisante pour maintenir la population sur place.
Conclusion : Comme on le voit, l'évolution de la commune du Cheylard a un caractère erratique au cours des deux derniers siècles : Des hausses brutales, suivies de baisses plus ou moins fortes, ou de périodes de stagnation. Cette évolution est complètement différentes de celle des campagnes environnantes, qui est plus régulière / Hausses modérées et baisse continue sur plus d'un siècle. C'est que Le Cheylard à l'opposé des bourgs ruraux, est une cité industrielle, où l'agriculture n'a guère de place. Elle est plus sensible à la conjoncture économique (récession, boom). Son évolution démographique reflète cette identité industrielle, qui aujourd'hui d'ailleurs ne semble pas à même d'assurer une démographie dynamique.
En 2020, la population du Cheylard a retrouvé son niveau de 1886 ! (autour de 3000 habitants)