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C'était mieux avant

« Pour un nouvel arrivant dans nos contrées, l'attachement des autochtones pour l'ancien temps est un facteur d'étonnement. Il suffit d'écouter les conversations des anciens (ou même des moins anciens) au bistrot. Elles portent la plupart du temps sur les exploits passés, les beuveries, les fêtes etc... « Tu te souviens, on pouvait boire sans se faire contrôler par les flics et même qu'ils buvaient avec nous ! ». Il est vrai que ceux pour qui les soirées arrosées ont mal fini ne sont plus là pour le raconter.

Cette nostalgie est présente chez la génération des seniors. Il n'est que de voir comment des films, des documentaires traitant de temps révolus attirent de nombreux spectateurs. 250 personnes en ce mois de mars 2019 à la salle des fêtes de St Martin pour la projection de photos de Claude Fougeirol « Ardéchois cœur fidèle » pour un hommage à Pierre Pizot. Les films que l'Assoc'active a l'habitude de projeter un dimanche après-midi de février traitant de la paysannerie d'autrefois sont également très fréquentés. Par contre, les documentaires traitant de sujets actuels que passe régulièrement cette même association ne sont vus que par quelques personnes.

Ce constat, amène quelques questions : C'était mieux avant ? Le temps présent fait peur ? Une crise de nostalgie ? Un niveau élevé de troisième âge ? Un besoin de se retrouver entre soi ?

 

« C'était mieux avant ! » Tel est le titre du dernier livre de Michel Serres. Après avoir écrit que les Français et, particulièrement les vieillards sont des râleurs, il nous explique que ce n'était pas mieux avant : « Ca tombe bien, avant, justement, j'y étais. Je peux dresser un bilan d'expert... » Ecrit-il avant de citer: Mussolini, Franco, Lénine, Staline, Mao, Pol Pot, Ceausescu... En remontant même au moyen âge. Bien sûr qu'il a raison, beaucoup de choses se sont améliorées, il suffit pour cela de penser par exemple à la machine à laver ou aux progrès de la médecine.

Pourtant, pour ma génération, née à la fin de la guerre ou juste après, il me semble que nous avons eu la chance de vivre une période meilleure que celle que nous vivons à présent. Bien sûr, certains d'entre nous ont été enrôlés dans la guerre d'Algérie, bien sûr nous n'avons pas bénéficié du confort actuel, bien sûr nous étions jeunes, bien sûr les mauvais souvenirs s'effacent mais nous avions l'espoir de mieux vivre que nos parents, nous ne connaissions pas les problèmes de pollution, qui existaient déjà mais que nous ignorions, le chronomètre n'avait pas encore fait son apparition sur les chaînes de montage, le chômage n'existait pas dans les mêmes proportions qu'aujourd'hui. Dans mon petit village de haute-Loire je me souviens des ouvrières du moulinage remontant au village après le travail en se tenant par le bras et en chantant. Ou voit-on aujourd'hui des ouvriers ou ouvrières chanter en sortant du travail ? Je les vois traverser le village à grande vitesse, chacun dans sa voiture. On a vu dans les années 70 arriver les centrales nucléaires, on se doutait bien que cela pouvait représenter un danger mais il n'y avait pas encore eu Tchernobyl, on voyait bien qu'il y avait un problème avec les déchets nucléaires mais on nous disait que les « savants » trouveraient une solution. Oui, il y avait la guerre froide et le risque d'une guerre nucléaire. Mais, aujourd'hui ce risque est de nouveau là.

Aujourd'hui, nous savons que si nous continuons à consommer, notre espèce disparaîtra, nous voyons que nos enfants luttent pour avoir ou garder un emploi, que la vie professionnelle devient de plus en plus dure du fait que chacun est le concurrent de l'autre, nous voyons que nos petits enfants pâtirons de plus en plus du dérèglement climatique.

Alors oui, lorsqu'il m'arrive de penser que c'était mieux avant, cet « avant » c'est la période d'après guerre puis celle des 30 glorieuses et, c'est bien ceci qui me donne mauvaise conscience. Nous avons bien vécu, bien profité de cette société de consommation et constatons que nous avons préparé un monde plein de dangers pour les générations futures.

Alors, c'était mieux avant ?

François

Commentaires

  • je ne participe pas pour le moment, ce n'est pas le grande forme morale, mais j'aime bien vous lire

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