Nous sommes en guerre, c’est le Président de la république qui l’a dit…. Cela semble tellement irréel, le ciel est d’un bleu azur exceptionnel, on entend plus rien d’autre que la rivière, le pépiement des oiseaux et les bzzzz des insectes, tout est calme, serein, rien à voir avec une atmosphère de guerre. Où sont les chars, les avions, les bombes, les maisons qui s’écroulent sur les habitants, les hordes de familles fuyant droit devant, espérant trouver une terre plus accueillante, où sont la faim, la peur, les blessures, la mort horrible ? C’est une guerre silencieuse, contre un ennemi microscopique, il n’y a pas de blessés, pas de bombes, pas de corps à corps ; juste un truc invisible qui est en train de mettre K.O les plus grandes puissances de ce monde et d’achever les petites. Incroyable ! Ahurissant ! Personne ne s’y attendait, et toc…….la Nature se venge t’elle comme certains aiment le croire ? Peut-être, ce qui est sûr, c’est qu’elle en profite au maximum, la pollution a drastiquement diminué, je n’ai jamais vu autant d’insectes, et moi qui me demandais il y a quelques temps où étaient passés les oiseaux, je les entends, je les vois, ils sont là et ils sont nombreux. Un couple de hérons vient de s’installer pas loin, des canards barbotent dans la rivière, et un cincle plongeur me fascine de ses acrobaties sous l’eau. Mais pendant ce temps, l’ennemi continue son œuvre. La guerre est bien là, les gens meurent par milliers, sans bruit. Des médecins et des infirmières, des aide- soignantes, des brancardiers, des pompiers, des bénévoles de tous poils livrent une bataille qui semble sans fin contre cette bestiole . La guerre est bien là, et oui….. avec aussi son lot de vilaines choses, de vieilles habitudes qui refont surface, les délations, de lettres anonymes envoyées par de vrais froussards, qui ont peur de tout, du virus, et de signer leur torchon ; il n’aura pas fallu longtemps pour que la méchanceté, l’imbécilité et la peur fassent renouer avec ces actes méprisables, qui me font plus peur que le virus.
Sinon, vous avez sûrement fait un stock de pâtes, de pq, de farine, avez-vous pensé au stock de préservatifs, il paraît que çà va bientôt manquer…
Peut-être qu’en fin d’année il faudra rouvrir la maternité de Saint-Agrève, ce serait une bien belle nouvelle !
Nous voilà donc confinés, ainsi que des millions de personnes dans le monde. Ca ne me dérange pas, il paraît que je suis un peu asociale…J’aime bien faire mes courses dans le village, où les commerçants font le maximum pour tenir le cap. Sauf la Poste, mais la Poste est un service public… Ah bon ? ouioui, c’est un service public , mais fermé. Et dans lequel on ne réfléchit pas trop. Ainsi il faut porter notre courrier dans la boite à Champchiroux. Pourquoi Champchiroux ??? c’est pour entretenir notre forme peut-être, çà nous oblige à marcher. Sauf qu’on prend la voiture, pour aller poster une lettre, c’est quand même un peu c.. non ?
Le personnel hospitalier, c’est du service public aussi, non ? heureusement qu’ils ne font pas comme la Poste, vous imaginez ? « Hôpital fermé, allez vous faire soigner ailleurs , liste des hôpitaux recevant des malades sur www.hopitalouvert.com »
Bon, maintenant je me demande comment sera « l’après », quand sonnera l’heure de la libération, que se passera t’il, allons nous reprendre comme avant et sans discernement notre consommation excessive de tout, ou réfléchir à une vie plus simple, plus respectueuse de ce et ceux qui nous entourent , allons nous changer notre alimentation, produire et acheter plus local , gaspiller moins et partager plus, par exemple, personne ne devrait mourir de faim à notre époque.
J’aime penser que la catastrophe qui est en train de se produire nous sert d’avertissement et nous responsabilise tous, car c’est en oeuvrant tous ensemble , et pas seulement en France, qu’un changement pourra être efficace. Peut être que je ne suis qu’une grande utopique !!!
En attendant, ce serait bien que nous puissions bientôt ouvrir nos portes, sortir, nous retrouver sur la place de Saint-Martin, dans un de nos cafés, au soleil, en trinquant autour d’une Corona bien fraîche !
Hélène Duchamp