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Il est où le bonheur ?

Il est où le bonheur ? je fredonne souvent cette chanson, tout en me disant que je le sais bien, où il est ! Il suffit d’écouter les infos, de lire les journaux, de voir ce qui se passe dans le monde, pour trouver que là, en France, plus spécialement à Saint-Martin de Valamas, le bonheur n’est pas difficile à trouver. Mais trouver n’est pas le bon terme, on ne « trouve » pas le bonheur comme on trouve un trèfle à quatre feuilles. Si mon enfance et ma jeunesse n’ont pas été des plus simples, j’ai presque toujours mangé à ma faim, eu un toit sur la tête, et des gens autour de moi suffisamment attentionnés pour ne pas me sentir malheureuse.  J’ai fait des choix, souvent bataillé, eu des échecs , des réussites, rencontré un homme mentalement solide qui m’a aidée à acquérir une certaine force et  une résilience qui me permettent  d’avancer et de savourer la vie avec bonheur. Je n’ai jamais regardé dans l’assiette du voisin pour envier sa bonne soupe, mais toujours en me demandant que faire pour améliorer la mienne. 

«  Le bonheur ne dépend pas de ce que l’on a, mais de ce que l’on fait, de notre capacité à agir , peu importe l’activité du moment qu’on est en harmonie avec soi-même » (Alain – Propos sur le bonheur 1925).Partant de ce principe,  si l’on aime tricoter par exemple, au lieu d’envier cette voisine qui tricote tellement bien, on ferait bien soi-même d’apprendre à tricoter. Quelle satisfaction de porter cette écharpe faite de mes mains ! Il n’y a pas de fatalisme, tous les faits du monde ne sont pas soumis à un destin tout tracé. Nous ne pouvons pas dire « « on ne m’a jamais appris à tricoter » … mais voir les choses sous un autre angle : ce n’est pas parce que j’ai réussi que je suis contente, mais parce que j’étais contente d’apprendre que j’ai réussi. J’ai mon écharpe, et je n’ai plus envie de celle de la voisine. Je ne crois pas à la chance, je crois à mon besoin de faire mon chemin en ne comptant que sur moi, je n’ai, comme nous tous, qu’une vie, et je ne veux pas en être une triste spectatrice. 

Mais nous n’avons pas tous le déterminisme nécessaire pour agir sur notre destin et contribuer ainsi à notre bonheur, je suis persuadée qu’il faut de la volonté pour être heureux, pas forcément la volonté de réussir dans la vie, mais celle de réussir sa vie. Bien sûr…..vivre en France, aux USA, au Danemark, au Yemen  ou en Palestine nécessite  une volonté différente ….les forces adverses n’étant pas du même acabit. 

Je crois important également d’être à l’écoute des autres, et de savoir aider, apporter notre oreille, notre épaule, notre soutien. Notre bonheur tient aussi dans le bien-être de ceux qui nous entourent. Si je suis heureux et que mon entourage est heureux, il y a de grandes chances pour que l’entourage de mon entourage soit également heureux. 

Certains trouveront ma vision très simpliste, mais « à trop chercher le bonheur, on finit par oublier celui que l’on a devant soi… » (Alain, oui, encore lui, je l’aime beaucoup et vous conseille la lecture de son Propos sur le bonheur) Beaucoup de philosophes ont écrit sur le bonheur, les journaux (surtout féminins) regorgent de recettes plus fantaisistes les unes que les autres, faire une cure détox, prendre du magnésium, des vitamines, du soleil, être égoïste, jeûner, se promener tout nu dans la nature,  etc…etc… et pourtant tellement de gens sont malheureux. Peut-être devrions nous mettre le bonheur aux programmes scolaires, ou créer des séances de coaching « bonheur » , trois semaines en immersion totale avec un gourou heureux ? Pourquoi, à niveaux et modes de vie comparables, certains sont heureux et pas d’autres ?  

Et vous, vous pensez qu’il est où le bonheur ?

Hélène Duchamp

Commentaires

  • Chère Hélène,

    « Il est ou le bonheur ? » Il y a bien sûr la chanson de Christophe Maé, mais le pense surtout au livre de François Ruffin … ! Je peux te le prêter !

    Ceci dit, je pense que le bonheur n'est pas un état permanent, ce sont de petits moments passagers dont il faut être conscient. Ne pas se dire des années plus tard : « tient, tel jour, tel moment, j'ai vécu un moment de bonheur. » Il ne faut pas confondre avec « être heureux » qui est un sentiment général, un état d'esprit.

    Je ne suis pas d'accord avec toi lorsque tu dis trouver le bonheur par rapport à des situations dans d'autres endroits : « Il suffit d’écouter les infos, de lire les journaux, de voir ce qui se passe dans le monde, pour trouver que là, en France, plus spécialement à Saint-Martin de Valamas, le bonheur n’est pas difficile à trouver. » Je ne peux pas trouver mon bonheur personnel par rapport au malheur des autres. Je sais que ce n'est pas ce que tu veux dire, vu ton engagement pour aider les autres. Ton argument vient bien sûr de la question « il est ou ? » qui induit que le bonheur se trouve quelque part. S'il est ici il ne peut être ailleurs.

    Pour moi, mon mode de vie a toujours été guidé par : « Il ne faut pas prendre la vie trop au sérieux, de toute façon on n'en sortira pas vivant. » Ce qui me permet de relativer. Et puis, comme a dit Goethe : « Wie es auch sei, das leben is gut. » !

    Lorsque tu écris : « Je n'ai jamais regardé dans l’assiette du voisin pour envier sa bonne soupe, mais toujours en me demandant que faire pour améliorer la mienne » ça démontre ta capacité à te prendre en charge, ce qui n'est pas donné à tout le monde et, c'est la raison pour laquelle je crois qu'il est important de s'engager pour que la société soit plus juste et surtout qu'elle fasse en sorte que les plus forts aident les plus faibles. C'est même la condition de survie de l'espèce humaine. Comme toi, je n'ai jamais été jaloux de ceux qui ont plus que moi et, puisqu'on parle de bonheur, je pense que la formule « L'argent ne fait pas le bonheur » est très juste. Un minimum est tout de même nécessaire. J'ai toujours dit : « Si je devais choisir entre avoir une fortune à ma disposition ou un repas sur une terrasse au bord de la Méditerranée la deuxième solution aurait ma préférence, à condition que le vin blanc soit bien frais ! »

    Ton texte m'a fait penser à mon copain Jean-Pierre qui avait toujours dans sa poche, sur des petits bouts de papier, des citations d'Alain. J'en ai même lu une (trouvée dans sa poche) lors de son enterrement, au cimetière. Je ne me souviens plus de laquelle.

    Voilà ce que ton texte m'a inspiré.

  • Merci cher François de cette réponse constructive. Quand je dis « il est où » je m’exprime mal certes ; Tu as raison sur la différenciation à faire entre être heureux et avoir des moments de bonheur. Par contre je crois que même si nous ne pouvons pas être heureux par rapport au malheur des autres, cela ne peut que nous inciter à être moins râleurs et à toujours tout vouloir comme un dû . Et je suis entièrement d’accord que les plus forts doivent aider les plus faibles, mais sans mépris ni d’un bord ni de l’autre parce qu’en réalité on sait très peu de choses sur l’histoire personnelle « des autres » ….

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