Le passé rural et agricole, d'avant la civilisation technologique que nous connaissons, reste inscrit çà et là dans le paysage de la commune, que ce soit dans la nature, les champs ou les habitations. Souvent, nous ne les voyons pas (ou plus). Pourtant, il suffit parfois de regarder un peu attentivement pour retrouver ces témoignages matériels du passé.
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LES CHEMINS: en ces temps où l'on se déplaçait beaucoup à pied, ou à la rigueur à dos d'âne ou de cheval, point de routes bitumées; restent de cette époque des chemins dans la campagne, passant souvent par les crêtes, empierrés parfois grossièrement, ou encore taillés directement dans le roc: on les retrouve par exemple en montant vers la Romane,( en direction de Borée), du côté d'Albagnas, en montant vers Rochebonne par Riotord, etc. Ils sont souvent très dégradés, mais encore praticables, et parfois délimités par des murets de pierres. Les rues du bourg étaient aussi pavées (plus soigneusement), aujourd'hui recouvertes de bitume: telles étaient les calades (de la mairie, rue Blanchard, rue des Puces, rue du Couvent...), dont on aperçoit encore le pavement par endroits.
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LES TERRASSES: elles sont ce qui reste de plus significatif de cette époque; elles ont atteint leur plus grande extension au XIX° siècle (en raison de l'expansion démographique). Aujourd'hui, n'en subsistent plus que quelques-unes, généralement situées à proximité des habitations ( Les Horts, Cornevent...). Ces terrasses, appelées ici « chambas » étaient des bandes de terre, à flanc de colline, larges seulement de quelques mètres, soutenues par des murs en pierre sèche, aujourd'hui souvent éboulés. L'alimentation en eau était fournie par des puits récoltant l'eau des sources, creusés parfois dans le mur lui-même, avec une voûte ( Les Horts, Cornevent..) soit encore directement dans le sol, l'accès se faisant par un escalier (les Horts). L'accès aux chambas se faisait par des escaliers pouvant être incorporés dans le mur de soutènement (en retrait), ou encore formés par de simples pierres plates allongées dépassant du mur. Les champs étaient délimités par de simples rangées de cailloux.
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LES AMENAGEMENTS HYDRAULIQUES: les terrains situés en fond de vallée (Champchiroux, Valamas, etc.) ne disposaient pas de source ou de puits pour l'irrigation des cultures (arbres fruitiers, céréales, fourrage...). Aussi prenait-on l'eau à la rivière toute proche, au moyen de petits canaux appelés béalières certaines sont encore en service (quartier de la gare). Elles amenaient l'eau de retenues formées en amont par des digues: la plupart de celles-ci sont aujourd'hui détruites, mais on peut encore voir leurs vestiges ( Sauvayre, Crezenoux, Champchiroux...)
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HABITAT ET CONSTRUCTIONS :le passé ne se lit pas seulement dans les espaces agricoles. On le rencontre aussi dans l'urbanisme et l'architecture. Les maisons d'alors s'étagent sur les pentes sises à l'adret: rue des Puces, Cime du Lieu...Elles étaient généralement basses (au maximum un étage) et se serraient entre elles, voire s'encastraient littéralement les unes dans les autres, pour conserver au mieux la chaleur (l'isolation était alors rudimentaire).
Au rez-de-chaussée, par une large ouverture parfois voûtée, on pénétrait dans l'étable s'il s'agissait d'une ferme. Il faut remarquer que toutes les fermes n'étaient pas isolées dans la campagne. Certaines se trouvaient dans les hameaux, voire dans le village même. En sont témoins les ouvertures situées sous le toit encore visibles aujourd'hui: le grenier servait à stocker le fourrage pour les bêtes (et accessoirement isolait du froid), et on passait les ballots par cette ouverture, qui était surmontée d'une potence avec poulie ( au n° 10 de la rue Blanchard) où passait la corde utilisée pour hisser les ballots de foin. On trouve encore ces ouvertures dans des maisons (la Place, la Cime du Lieu...), même si certaines ont été obturées. Parfois l'entrée dans le grenier à foin se faisait par une rampe de terre inclinée ou une passerelle en bois.
On remarque également çà et là des anneaux métalliques scellés dans les murs des maisons: ils servaient à attacher les bêtes (ânes, chevaux, mules...) . Par exemple, en face de l'actuelle pharmacie existait une minoterie: de nombreux anneaux subsistent sur ses murs, pour les bêtes des paysans qui amenaient leur grain à moudre.
Ce ne sont là que quelques exemples de vestiges de ce passé agricole de la commune. Sans doute en existe-t-il bien d'autres: à chacun de les découvrir.
Gilbert Verdier