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  • Les vacances d'un premier de cordée

    La réforme des retraites se transforme petit à petit en discussions autour du travail et du temps libre. Ceci m'a rappelé une histoire qui traite de ce sujet :

    Un milliardaire Américain venu en jet privé dans sa résidence de vacances sur une île au large de la Sicile, s'accorde un moment de réflexion sur une petite plage. Il contemple un  bateau de pêche qui vient de s’échouer sur le sable. Le pêcheur, les pantalons retroussés jusqu’aux genoux saute dans l’eau et tire son bateau au sec à l’aide d’une corde. Le milliardaire, en mal de conversation, s’approche du pêcheur et lui demande :pêcheur.jpg

    -Alors, ils ne mordent pas, les poissons ?

    Le pêcheur, tout en continuant de fixer son bateau à un pieu, répond avec un regard étonné :

    -Si, pourquoi ?

    -Et bien, parce qu’il est deux heures de l’après midi et que vous rentrez déjà.

    -Je rentre déjà parce que j’ai pris assez de poissons pour aujourd’hui.

    - Si je vous comprends bien, mon cher ami, si vous aviez continué à pêcher vous auriez encore pu prendre des poissons ?

    - Oui, bien sûr.

    -Et bien moi, si j’avais été à votre place, je serais resté en mer pour prendre encore plus de poissons.

    -Ah bon, et qu’auriez vous fait de ces poissons ?

    -Quelle question ! Je les aurais bien sûr vendus.

    -Pour quoi faire ?

    -Pour gagner plus d’argent, bien entendu.

    -Et qu’auriez vous fait de cet argent ?

    -Je l’aurais mis de côté pour, plus tard, acheter un plus gros bateau.

    -Et que feriez-vous avec un plus gros bateau ?

    -Je pêcherais encore plus de poissons, je gagnerais plus d’argent avec lequel j’achèterais un bateau encore plus gros, j’engagerais du personnel qui travaillerait pour moi.

    -Et que feriez-vous pendant que les autres travailleraient pour vous ?

    -Je ne sais pas, je me reposerais, je ferais la sieste.

    -Et où croyez-vous que je vais de ce pas ? …C’est exactement ce que je vais faire !.

    François Champelovier

  • J'ai lu

                       LA  FERME  DE  L'ENFANT-LOUP  (BD)la ferme de l'enfant loup.jpg

                                          Scénario: Morvan ; dessin: Percio)

     

     D'aucuns considèrent encore la BD comme un art mineur, voire futile. Avec cet album, ils devraient changer d'idée. Sur une trame  historique connue (l'attaque des Maquis du Vercors par les troupes allemandes en juillet 1944), Morvan a bâti une fiction qui s'intègre parfaitement à cette trame , la prolonge et en renforce même son caractère tragique. Si le graphisme de Percio peut surprendre au premier abord, il illustre parfaitement la beauté des décors montagnes et l'extrême violence des faits. L'intrigue est prenante de bout en bout, sans temps mort, et un tel album  montre comment la BD peut être un art totalement adulte, au même titre que le roman ou le cinéma. Evidemment, à lire de toute urgence. (1)

     

    1. Album disponible à la Médiathèque des Boutières

     

                               Gilbert

  • Mots bizarres, expressions étranges

                                   Dans la vie quotidienne, on emploie souvent des expressions, dont le sens est généralement bien perçu, mais dont l'origine, lorsqu'on se penche sur elles, apparaît bien mystérieuse. En voici quelques-unes, décryptées.

     

     A tire-larigot: un « larigot » était une petite flûte, une paille permettant de tirer le vin d'un vase, d'une carafe. Boire à tire-larigot, c'était donc boire goulument, abondamment, en aspirant. Le sens s'est conservé mais s'est étendu à d'autres plaisirs ou activités.

     

     A la bonne franquette: « franquette » vient de « franc » (le peuple). Les « Francs » avaient la réputation d'une sociabilité chaleureuse, sans apprêt. L'expression fait perdurer ce sens;

     

     Chercher noise: «  noise » provient du latin « nausea » (nausée, mal de mer, malaise). Le sens a dérivé vers « chercher querelle ».

     

     Etre de mèche: « mèche » vient en réalité de l'italien « mezzo »(  moitié). C'était donc en fait « être de moitié » (c'est-à-dire partie prenante) dans une affaire plus ou moins douteuse, un complot;

     

     La grasse matinée: « grasse » vient en fait du latin « crassus » (épais) devenu « grasse » par déformation et perte de sens. Faire la «  crasse matinée », c'était dormir d'un sommeil lourd épais. Aujourd'hui, faire la grasse matinée, c'est prolonger  le repos au lit.

     

     A tue-tête: autrefois, tuer ne signifiait pas assassiner, mais fatiguer, épuiser. Chanter à tue-tête, c'était fatiguer l'auditoire. Le sens s'est d'ailleurs conservé aujourd'hui.

     

     Branle-bas: autrefois, le « branle » était le nom du hamac pour les marins sur les navires (de guerre notamment). Mettre le branle-bas, c'était se lever pour aller au travail, particulièrement aux postes de combat.

     

     Peu ou prou: « prou » vient de l'ancien français « proud » qui signifiait « avantage » .Le sens a dérivé vers « beaucoup, très » et l'expression signifie désormais « plus ou moins ».

     

    En mon for intérieur: « for » vient de « forum », lieu où l'on rendait la justice, autrement dit le tribunal. L'expression signifie donc « en mon âme et conscience »

     

     Feu: (mr X, le roi, …): provient du latin « factutus » (qui a accompli sa destinée, c'est-à-dire dont la vie est terminée). « Feu le roi » signifie donc que celui-ci est décédé (récemment).

     A noter: « feu » ne s'accorde avec le nom que s'il précède immédiatement celui-ci: on écrira « la feue reine » mais « feu la reine ».

     

    Faire fi: (de quelque chose): « fi » est une onomatopée qui marque le dédain, le mépris. L'expression signifie donc mépriser (emploi plutôt littéraire)

     

    Rester coi: « coi » provient de « quietus » (tranquille) et s'écrivait autrefois « quei »; le sens de l'expression a dérivé vers « rester muet »

     

    Etre quitte: quitte vient de « quiet » (tranquille), 

    . Etre quitte c'est être délivré d'une dette (matérielle ou morale) et donc être tranquille, serein.

     

    Tirer au flanc: pour un fantassin, c'était autrefois faire un mouvement de côté (le flanc) pour éviter un choc frontal, esquiver. L'expression a pris le sens de se dérober au travail , à l'effort.

     

    En goguette: vient de l'ancien français « gogue » (réjouissance), et aux XVIII° et XIX° siècles, les « goguettes » étaient des sociétés festives et carnavalesques. Le sens de l'expression est de « faire la fête ». 

     

    Jadis/ Naguère: ces deux mots sont considérés comme des synonymes, ce qu'il ne sont pourtant pas: 

     Jadis est l'agglutination de 3 mots d'ancien français « ja a dis » (dis : jour comme dans lundi), signifiant « il y a des jours », donc dans un passé assez reculé.

     Naguère est l'agglutination de « il n'y a guère » (de temps) , donc dans un passé proche

     Pour résumer: jadis s'emploie lorsqu'on parle d'un passé assez lointain

                            naguère lorsqu'on parle d'un passé assez proche




                                                            Pamphile Trouscaillon