Le site web des pompiers de France retrace la légende de sainte Barbe devenue « la Sainte du feu » et, comme tout le monde le sait, patronne des mineurs, des canonniers et des pompiers. Il annonce que chez les pompiers elle serait fêtée plus particulièrement depuis la Troisième République : « cérémonie religieuse, banquet et bal étaient de mise. La dimension festive se retrouve dans le faste des menus gargantuesques ». La sainte Barbe est le 4 décembre, mais les pompiers de Saint-Martin la fêtent plutôt fin janvier ou début février, sans trop se référer à son image. Mais depuis quand y a-t-il des pompiers à St-Martin ?
Un article du bulletin municipal de St-Martin de 2020 retrace quelques points d’histoire du corps des sapeurs-pompiers de St-Martin à partir de 1932 et évoque, par une photo l’incendie de la maison Nicolas située sur la place (maison où est actuellement installé le café La Glycine). Il y a eu d’autres incendies, deux sont restés dans le souvenir collectif ou dans l’histoire, les autres ont été oubliés.
L’incendie du patronage en automne 1953 a été évoqué sur ce blog par l’article: Le Patronage à Saint-Martin-de-Valamas (suite et fin) du 14 mars 2022.
Le journal Le Réveil du Vivarais du 28 novembre 1953 met à l’honneur les sapeurs pompiers : « reconnaissant la promptitude, le sang froid et le dévouement dont fit preuve tout le corps des sapeurs-pompiers lors de l’incendie du patronage », la St-Martinoise a fait un « don généreux au capitaine Chaussinand [chef de corps] ».
Dans l’édition du 2 janvier 1854, la réouverture de la salle de cinéma Le Foyer était prévue pour le 17 janvier 1954, avec le film « Dom Camillo », car les “St-Martinois avaient fait preuve de solidarité et de dévouement pour” que tout se termine rapidement (1).
L’incendie de la boulangerie Pizot (tour de la Varenne) en 1908 fait partie de l’histoire et Le Journal de Tournon a publié deux articles sur cet événement :
- Celui du dimanche 20 décembre 1908 date l’incendie du lundi à 5 heures du soir, soit du 14 décembre, et indique « qu’à défaut de pompiers le brigadier de gendarmerie Baccelli organise le service d’ordre » et qu’il « prit la direction du combat contre l’incendie », secondé par ses gendarmes.
- Celui du 17 janvier 1909 date l’incendie du 9 janvier, « exactement à 3h ½ » et rapporte que « M. Bonnet Raymond adjoint au maire et M. Baccelli brigadier de gendarmerie firent mettre la pompe en action ».
L’incendie, un peu oublié, de l’Hôtel de France qui a eu lieu dans la nuit du dimanche 3 mars 1901, est rapporté par le journal La Croix de l’Ardèche du 10 mars. Même si l’alarme a été donnée rapidement et que « le tocsin réveillait toute la population qui accourut pour porter secours aux incendiés. Manquant de pompes, on dut se contenter de noyer les toits des maisons voisines que les flammes menaçaient à tout moment ». L’hôtel était tenu par Clovis Mourier (2). Il a été reconstruit.
Fait assez bizarre, il y aurait eu une pompe à incendie dans la commune mais pas de pompiers ? Même après une délibération du conseil municipal pour la création d’un corps de pompiers en 1904 ?
On trouve un début d’explication dans le débat d’une séance du conseil général de l’Ardèche de 1907. Il traitait d’un différend plus politique cette fois, entre la cité de St-Martin et sa banlieue…
A suivre….
Notes.
1 - L’article précise « nous y verrons tout en « rose et vert » - et nous aurons chaud ». Mais que peut bien vouloir dire l’expression en « rose et vert » ?
2 - L’Hôtel de France était rue du Garail, à l’emplacement de l’actuel bureau de tabac-presse-point poste. En 1906, il y avait déjà un receveur-buraliste dans cet immeuble.
L’illustration (un peu pompeuse) est tirée d’un document publicitaire présentant les pompes fabriquées par P. Mieusset de Lyon (Archives municipales de Lyon). De 1867 à 1925, cette entreprise a construit des pompes à incendie, des automobiles puis des véhicules spéciaux comme des camions de pompier. D’après le site web Patrimoine Lyon. A noter que les corps de sapeurs pompiers du Cheylard et de St-Agrève étaient constitués en 1861 suivant les rapports du conseil général de l’Ardèche et, pour celui du Cheylard, d’un article du Dauphiné Libéré du 15 novembre 2020.
JCR