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  • L'Eyrieux ou l'Eysse ?

    Dans le numéro 55 de « ruedespuces » paru le 14 août de l'année dernière, un article intitulé : « Usurpation d'identité » expliquait pourquoi la Loire devrait s'appeler l'Aigre Nègre puisque ce ruisseau a parcouru 5600m avant de rejoindre la Loire et qu'il a un débit beaucoup plus élevé. Nous expliquions également que l'Eyrieux avait pris la place de L'Eysse : « En réalité c'est l'Eyrieux qui se jette dans l'Eysse à Saint-Martin-de-Valamas et non le contraire : En effet, d'après nos observations, la source de l'Eyrieux se trouve à Peoulouse (Commune de Devesset) à une altitude de 1065 mètres et parcourt 21,4 kilomètres avant d'arriver à Saint-Martin alors que l'Eysse qui prend sa source à Fonteysse (Commune de Borée) à 1470 mètres d'altitude a effectué 22,3 kilomètres jusqu'à sa confluence avec l'Eyrieux. »

    Nous avions cru être particulièrement original ! Mais voilà, à la recherche d'informations pouvant donner lieu à un article sur ce blog, je feuilletais un livre écrit en 1896 par Albin Mazon (Docteur Francus) « Notice sur St-Martin-de-Valamas et ses environs » publié par les éditions Dolmazon en 1991 : Avec quelques compagnons, le docteur Francus a entreprit un voyage autour de St-Martin-de-Valamas en 1896. Dans l'avant propos du récit de ce voyage, Jacqueline Mazon (la femme du docteur Francus) explique  : « Les voilà donc partis dans le char à bancs du père Brolles... En chemin on parle de tout : Volcans, châteaux, routiers, pillards au XIVème siècle... »

    Puis, page 38 le docteur Francus écrit : «  Et en route pour la vallée de l'Eysse ! Beaucoup de nos lecteurs ne savent pas sans doute ce que c'est que l'Eysse . Apprenez donc, Messieurs ou citoyens, que l'Eysse est une grande victime – La victime de l'Eyrieux, car, bien qu'ayant un cours aussi long que l'Eyrieux, et bien que fournissant beaucoup plus d'eau que lui, c'est elle qui perd son nom à Saint-Martin-de-Valamas, tandis que l'Eyrieux, cet infâme exploiteur, va promener jusqu'au Rhône, sous son propre nom, les eaux claires de sa rivale. »

    Déjà, 228 ans avant nous, un certain docteur Francus était donc arrivé au même constat : La vallée que l'on appelle aujourd'hui « Vallée de l'Eyrieux » devrait s'appeler « Vallée de l'Eysse ».

    François Champelovier

  • Crépuscule de neige

    En hiver, lorsque tout repose

    Et que la neige a refleuri

    De blanches pivoines écloses

    Les arbres les plus rabougris,

     

    Nul son ne parvient de la route...

    L'écho des pas s'étouffe au loin...

    Dans l'ombre, se lèvent sans doute

    De vieux rêves morts en chemin...

     

    Mais si tu te recroquevilles

    Près de l'âtre où rougit le feu,

    Si, du passé, les escarbilles

    Font seules reluire tes yeux,

     

    Tu ne verras pas apparaître

    Les dragons ailés du couchant...

    Ni scintiller les bois de hêtres !

    Entendras-tu craquer les champs

     

    Et le vent jouer de la vielle ?

    Au dessus des monts imprécis,

    Comme de roses caravelles

    Les nuages voguent aussi,

     

    A la recherche d'une escale,

    D'un lointain port silencieux

    Où les attendrait la Vestale

    Qui garde les phares des cieux...

     

    Hélène Cheynel (L'Herbier du temps)

  • Des noms composés pittoresques et évocateurs

    Les noms composés (avec un trait d'union) n'évoquent pas seulement des choses (tire-bouchon), des plantes (arrête-boeuf) ou des animaux (perce-oreille). Ils désignent aussi parfois – et même souvent – des êtres humains saisis dans leurs caractères moraux, leurs habitudes ou leur activité. Dans les lignes qui suivent, voici un petit florilège de ces termes souvent fort évocateurs (liste non exhaustive).

    Béni-oui-oui : Désigne une personne toujours prête à approuver les décisions de ses supérieurs (à noter : « béni » ne vient pas du verbe bénir mais de l'arabe « ben » fils).

    Blanc-bec : Jeune homme sans expérience (terme moqueur)

    Boit-sans-soif : Comme son nom l'indique bien, il s'agit d'un ivrogne invétéré ; vous devez certainement en connaître quelques spécimens.

    Boute-en-train : Il s'agit d'une personne enjouée, qui entraîne les autres dans la gaîté (le contraire est trouble-fête)

    Casse-cou : Individu qui aime prendre des risques

    Casse-pied : Personne ennuyeuse, importune ; vous en connaissez forcément. L'origine du terme reste obscure

    Couche-tard : Individu veillant tard le soir, généralement pour faire la fête et se distraire (son contraire est lève tôt)

    Crève-la-faim : Personne misérable, indigent (du temps de de Gaulle, on les appelait « économiquement faibles » !

    Coupe-jarret : Brigand, assassin (n'est plus employé aujourd'hui

    Cul-de-plomb : Bureaucrate particulièrement paresseux

    Gagne-petit : Personne dont l'activité rapporte peu

    Gâte-sauce : Mauvais cuisinier

    Fesse-mathieu : Avare, usurier (non, il n'y a pas de rapport avec une pratique SM!)

    Gratte-papier : Employé de bureau aux écritures (désuet depuis l'apparition des ordinateurs)

    Lèche-bottes : Individu particulièrement servile ( notez que « botte » est parfois remplacé par des termes plus vigoureux !...)

    M'as-tu-vu : Personne vaniteuse, qui aime à se mettre en valeur

    Croque-mort : Tout le monde le connaît... Ou est amené à connaître au moins une fois dans sa « vie » !

    Cul-de-jatte : Personne privée de ses jambes et de ses cuisses (NB : Une jatte est un récipient à fond arrondi sans rebord stabilisateur)

    Pince-sans-rire : Personne qui raille, ironise, se moque sans en avoir l'air

    Pisse-copie : Journaliste payé à la ligne

    Pisse-froid : Individu à l'humeur glaciale, on dit aussi rabat-joie

    Tire-laine : Voleur de vêtements (terme suranné)

    Pique-assiette : personne qui se nourrit aux dépens des autres

    Rond-de-cuir : Bureaucrate

    Sous-fifre : Employé subalterne

    Saute-ruisseau : autrefois, employé clerc de notaire chargé de faire les courses (le « ruisseau » étant le caniveau de la rue). Ne s'emploie plus guère aujourd'hui, sinon par dérision, pour les employés des courses dans les entreprises

    Touche-à-tout : Personne qui se mêle de tout, qui se disperse dans de multiples activités

    Traîne-sabre : Militaire

    Traîne-savate : Personne désoeuvrée

    Tranche-montagne : fanfaron, vantard (peu employé de nos jours

    Trompe-la-mort : Personne qui aime prendre des risques, ou qui a échappé à la mort

    Va-nu-pieds : Individu très pauvre, misérable, vagabond

    Garde-chiourme : Gardien de prison. La « chiourme » était autrefois le nom collectif donné aux forçats ou aux galériens

    Grippe-sous : Personne très avare

    Demi-portion : Individu de petite taille (méprisant)

    Pète-sec : Personne autoritaire, commandant de façon brutale

    Tire-au-flanc : Paresseux

    Cul-terreux : Paysan, terme employé de façon méprisante ; Vient du fait que les paysans s'essuyaient les mains terreuses sur leur pantalon

    Fier-à-bras : Vantard, fanfaron, matamore

    Franc-tireur : Individu qui agit sans observer de discipline de groupe, indépendant

    Va-t'en-guerre : Personne extrêmement belliqueuse (vous avez le choix!)

     

    Evariste Trouscaillon