Avant de se lancer dans la recherche du centre bourg d’Arcens, et répondre à la question posée dans le premier texte sur les trottoirs du village d’Arcens, il faut signaler un léger « bémol » dans le projet de réhabilitation de la traversée de la RD 237 et d’une certaine modération, non volontaire, dans le désir du maire de construire à tout prix des trottoirs le long de cette route.
Le projet a été présenté, en réunion publique, par l’agente départementale qui est en charge de cette réalisation. Le discours a été différent, posé, clair et documenté. Elle a cependant été interpellée par une participante à cette réunion : « De quels commences parlez-vous ? »
Le propriétaire du canal qui longe la route a d’autres projets que de le céder à la municipalité ? Ce n’est plus un problème mais une contrainte technique à laquelle il faudra s’adapter.
Le propriétaire des pompes à essence ne souhaite pas les déplacer pour permettre la réalisation d’une « belle intersection » ? Ce n’est plus un problème mais une « option différée » qui pourra se réaliser, plus tard, quand les pompes seront déplacées où quand elles n’existeront plus.
Des propriétaires ne veulent pas (spontanément ?) donner du terrain pour la réalisation de trottoirs ? Ce n’est plus un problème mais une nécessité de négocier. Chaque cas sera étudié après une rencontre qui déffinira clairement les limites entre la propriété privée et l’emprise de la route et les arrangements possibles.
Un projet à finir ?
Après la présentation les questions et remarques des riverains ont été nombreuses. Ils ont aussi signalé un certain nombre de problèmes d’évacuation des eaux pluviales (donc de la compétence de la municipalité) qui n’avaient pas été pris en compte. Là aussi chaque cas signalé sera étudié ponctuellement...
A la sortie, certains riverains étaient un peu sceptiques sur l’étude réalisée : « il aurait fallu discuter avant pour connaître les problèmes, la mairie n’était pas au courant de tout » ; « on se demande si ce projet va finalement aboutir » ; « les autres sont restés en plan » ; « cette étude est bien chère pour un tel résultat »...
Cette troisième étude qui reprend, avec quelques ajustements, les deux précédentes qui n’ont pas été suivies de réalisation, coûte à la commune un peu plus de 20 000 euros. Le premier projet date des années 1990 et le deuxième de 2005.
Une intersection atypique ?
On sait maintenant pourquoi il s’avérait nécessaire de déplacer les pompes à essence. Le carrefour de la Gare, un peu particulier il est vrai, a été jugé « atypique » et gênant pour les automobilistes ne le connaissant pas, à la limite « déroutant ». Des témoins, contactés après la réunion, ont confirmé que des automobilistes venant pour la première fois à Arcens se sont demandé où passer. Première bretelle ou la suivante ? (voir plan). Au deuxième passage dans cette intersection il n’y avait plus d’hésitation. Il n’y a eu aucun accident ou accrochage depuis 60 ans et aucun habitant ne s’est plaint de la configuration du carrefour !
Alors est-il vraiment nécessaire de faire déplacer des pompes à essence, aux frais d’un particulier, et de réaliser, aux frais des contribuables, une « belle intersection » juste pour éviter à très peu d’automobilistes quelques instants de surprise ?
Validation du projet.
Le projet a été présenté lors du conseil municipal du 12 juillet et validé sans remarques particulières mais avec quelques précisions. Il y aura des places de stationnement devant l’ancienne boucherie, au cas où il y aurait une réouverture. Un changement de propriétaire des pompes à essence est en cours mais ne semble pas avancer rapidement. Le maire a indiqué sans trop de développement qu’il serait nécessaire d’avoir une dérogation pour les exploiter. Des négociations sont engagées avec le propriétaire du canal, en fonction de son projet. Le conseil ne s’est pas encore posé la question de savoir si ce particulier avait les droits nécessaires pour prélever de l’eau dans la rivière. Une simple consultation des services départementaux pourrait apporter des éléments de négociation puisque le barrage a été construit, il y 72 ans, sans autorisation. Les deux parties ont déjà été alertées sur ce point.
Il a été annoncé que les travaux devraient démarrer à la fin de l’année pour être finis vers l’été 2020, donc « avec une autre équipe municipale » a ajouté le maire.
Plan du carrefour de la Gare : copie d’écran du site web Géoportail. Les pompes à essence se sont retrouvées dans un triangle lors de la construction, avant 1959, de la bretelle en direction de St-Martin (vers le haut du plan).
Jean-Claude Ribeyre