Nous sommes tous confinés chez nous. Après avoir pris cette mesure un peu de haut pour certains (dont moi) ou l’avoir considérée comme une bienvenue période de congés, nous sommes tous en train de nous apercevoir que 2 semaines de confinement, qui sans nul doute vont devenir 6 sinon 8 semaines ne sont à prendre ni de haut ni à la légère.
L'économie s'est arrêtée nette, les entreprises sont fermées et le personnel au chômage technique, heureux ceux qui télétravaillent car ils ont une structuration de leurs journées, pour les autres, c’est encore plus compliqué. Notre quotidien est rythmé par les journaux télévisés midi et soir qui sont tous encore plus angoissants que la veille, et qui nous annoncent une apocalypse inévitable à court terme, et nous sommes tous à nous demander ce que nous pouvons faire pour ressembler à ces héros soignants ou même à ces héros du quotidien que sont nos caissières de super marché et nos éboueurs ! Quel paradoxe que ce virus qui nous amène à glorifier les anonymes à la TV, des jobs certes très honorables mais qui pour le coup étaient dans l'anonymat le plus complet. Les gens transparents de notre quotidien mis en valeur par un virus venu de Chine … Voilà que nous redécouvrons la vraie peur, celle sur laquelle on peut mettre un nom COVID, et par voie de conséquence le courage, cette vraie valeur, celui de faire face pour soi et pour les siens à cette situation imprévue et incroyable.
Tout ceci bien entendu amplifié et déformé par les médias qui par voie de conséquence n'ont rien d'autre à se mettre sous la dent. Mais il y aura un après, si je vous assure il y aura un après COVID, dans lequel nous aurons sûrement tous un ami, une connaissance, ou même un membre de notre famille qui aura souffert du COVID dans sa chair, mais combien d'autres souffriront du COVID et de ses conséquences économiques ? Combien se retrouveront au chômage, combien d'artisans, de commerçants n'auront pas les reins assez solides, et on sait tous que la solidité des reins d'un commerçant ou d’un artisan réside dans la profondeur de son tiroir-caisse, pas assez solides pour continuer et reprendre progressivement son activité ? Alors soyons ce que nous savons faire de mieux, soyons des héros-consommateurs, car c'est par la consommation que le tissu économique de la nation reprendra des couleurs, Si vous êtes écolos, consommez écolos, si vous ne l'êtes pas …. Consommez écolo quand même ça ne peut pas faire de mal, et pendant le confinement consommez local, car imaginez ce que serait notre confinement sans détaillant à St Martin, sans le bureau de tabac, nos deux boulangeries et nos deux épiceries, sans la cave, sans pompes à essence, sans les fruits et légumes frais, sans la boucherie et sans la pharmacie (dernier point d’eau avant le désert médical) …. Consommer local pendant le confinement c'est bien, mais ne consommez pas que des pâtes, un petit gâteau ici et des légumes frais là, faites-vous des plaisirs, car 6 semaines ce sera diablement long et peut être que ce sera plus de 6 semaines. Et après il faudra aider les commerces dits « non essentiels » qui réouvriront, espérons qu'ils réouvriront tous, et que notre village ne subira aucune victime économique. Cela dépendra de notre attitude collective pendant le confinement mais aussi après pour que nos commerces survivent et qu'ils reprennent des couleurs.
Saint Martin sera ce que nous en ferons
Régis L Duchamp
RLD
Commentaires
Cher Monsieur Duchamp, je fais partie de ces « héros très honorables mais qui pour le coup étaient dans l'anonymat le plus complet ». Désolée d'avoir été transparente mais néanmoins heureuse que vous réalisiez aujourd'hui que vous avez besoin de moi. Mieux vaut tard que jamais. Je peux comprendre que vos importantes occupations vous aient empêchées de remarquer notre existence. C'est bien que les médias nous mettent aujourd'hui en valeur. C'est gentil que les gens certainement bien intentionnés viennent nous applaudir tous les soirs à 8h. Parce-que dès que la crise sera passée, si comme vous le souhaitez, il faudra que nous nous forcions à consommer, nous repartirons comme avant pour faire tourner l'économie. Comme avant les nantis se serviront de notre travail pour s'enrichir. Comme avant, nos « petits » métiers seront les moins payés. Comme avant on continuera à détruire notre environnement. Continuer comme avant ? ce sera sans moi.
Cordialement,
Julie S.