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De la cime au pied du lieu et inversement

C’est la photo de la plaque de la rue Cime du lieu présente dans l’article Un quartier à Saint-Martin-de-Valamas : La Cime du Lieu publié le mois dernier qui m’a incité à me replonger dans une étude sur les voies de communication dans les Boutières et retrouver les noms anciens des rues du village à partir des plans cadastraux et des registres de recensement.

cime du lieu 7.jpg

 

Documents officiels signés par un maire ou validés par le conseil municipal, ils ne sont pas complètement exempts d’erreurs. Les recensements dépendent de la bonne volonté de l’enquêteur, de ses initiatives et de la sincérité des habitants recensés ; les plans du cadastre du professionnalisme et de la précision des géomètres. Ces documents restent cependant des témoignages.

 

Dans le premier cadastre de St-Martin, officialisé le 4 septembre 1840, la rue des Puces se dénommait rue du Pied du lieu et arrivait jusqu'à la place. Un chemin royal partait de cette rue pour rejoindre le quartier du Pont. En traversant la place on pouvait emprunter la rue Blanchard et, en passant sur une nouvelle route au Cadet, continuer vers la Plaine, les Durands et remonter la vallée de l’Eysse. On pouvait aussi suivre la rue du Haut lieu. Cette rue partait de la tour de la Varenne pour rejoindre la chapelle saint Joseph. Après la chapelle un chemin continuait jusqu’à Borée. La route nouvelle (ou route de St Martin à la Haute Loire et de St-Martin au Cheylard) allait du Pont au Cadet et à la Place. Elle se continuait après la place par la rue du Garay jusqu’à la sortie du village. Cette nouvelle route n’était pas encore la Nationale 103, ni la départementale actuelle, et elle ne conduisait pas à St-Julien-Boutières (1) mais à Fay-le-Froid après le pont sur la Rimande.

 

C’est une caractéristique surprenante du village que d’avoir trois voies, d’époques différentes, reliant deux de ces quartiers ; la rue des Puces a les caractéristiques de celles du Moyen-âge, la rue Royale évoque l’Ancien Régime et la départementale notre époque moderne. Il ne nous est pas encore possible de connaître la date exacte de la création de la rue Royale mais les percements d’autres rues Royale ont été décidé, en France, entre 1670 et 1758, d’après une rapide recherche sur le Web.

 

Dans le recensement de 1876 (2) les voiries désignées sont les suivantes : La Place ; rue du Couvent ; rue du Garay ; rue du Pied du Lieu ; rue du Pont ; rue du Cadet ; rue Blanchard.

Les débuts et fins des voies sont difficiles à déterminés et dans les recensements les localisations se font soit par quartier soit par rue de même nom…

En 1881 on voit apparaître le faubourg Blanchard et Garay devient Garail. En 1891 la rue du Pied du lieu devient rue du Bas lieu. Une rue du Cadet et de la Plaine apparaît en 1896 pour devenir rue du Cadet en 1921. Dans ce recensement on trouve la rue Royale et la rue du Bas lieu se transforme bizarrement en rue du Bayeux. C’est dans le recensement de 1926 que la place de la Mairie et les quartiers Cime du lieu et de la Gare apparaissent. La rue de la Poste et du Cadet de 1936 devient rue de la Poste dans le recensement de 1946 qui répertorie la rue du Pont mais pas la rue des Puces ; elle garde son nom de rue du Bas lieu.

 

Le cadastre de 1968 propose : place de l’Hôtel de ville ; place de la Bascule ; rue du Couvent à partir de l’Arca ; rue Blanchard (comme actuellement) ; rue des Puces et rue Royale, sans que l’on puisse déterminer laquelle part de la place. Les recensements suivant l’année 1946 pourraient peut-être nous renseigner sur une date d’apparition de l’appellation rue des Puces… mais pas sur les raisons de ce changement. Comme ces registres ne sont pas en ligne nous attendrons que la gazoline soit moins chère pour aller consulter des archives à Privas.

 

A suivre…

 

Notes

 

1 - Sur le cadastre de St-Julien-Boutières datant de 1847 le chemin allant du pont de Rimande au village passait par la « masure du château ». Ce chemin existe toujours du village au château. La route de St-Martin au Cheylard passait par le village de Jaunac et il y avait une possibilité d’atteindre St-Agrève par un chemin passant par Lavis et Beauvert. Les ponts dits de pierre sur l’Eyrieux et sur l’Eysse sont signalés sur une carte de 1767 (projet d’ouverture d'une route de Saint-Martin-de-Valamas au Cheylard. AD07). Ils sont aussi présents sur la carte de Cassini qui fait apparaître St-Martin en cul de sac depuis le Cheylard.

2 - Les recensements antérieurs à l’année 1836 ne sont pas en ligne.

Illustration : Rue du Haut Lieu, cadastre de Saint-Martin de 1840, extrait du feuillet 3 

de la section G. AD07.

Jean-Claude Ribeyre

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