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  • Thermalisme, eaux minérales et tourisme

    C’est l’automne et peut-être le réveil de vos douleurs et rhumatismes ? Serait-il temps d’aller « prendre les eaux », suivant une expression plus populaire au XVIIIème siècle qu’aujourd’hui ? Les stations thermales sont unanimes : pas en octobre ! C’est un des mois les plus chargés. Il faudra attendre et choisir une période entre novembre et juin !

     

    Les eaux minérales étaient connues depuis l’antiquité. Considérées comme un médicament sous l’Ancien Régime elles étaient réservées aux personnes aisées. Si le XIXème siècle marque le développement du thermalisme, surtout à partir du milieu du siècle et jusque dans les années 1930, il existait, en Ardèche, dès le Moyen-âge (1). Il y a actuellement trois stations thermales : Vals-les-bains, St-Laurent-les-bains et Neyrac-les-Bains.

     

    Les eaux de Vals, découvertes en 1601, attirent les malades venant s’y soigner en buvant l’eau des sources depuis le milieu du XVIIème siècle. Les conditions d’accès étant difficiles, l’eau était alors expédiée dans toute la France mais à un nombre limité de personnes ayant des moyens financiers… Il a fallu attendre la découverte d’une nouvelle source en 1839 et, cette fois-ci, un bon rapport d’analyse pour que la station balnéaire démarre vers 1851. La deuxième édition du Guide pratique aux eaux minérales de France du docteur Constantin James, en 1853, précise, au sujet des eaux de Vals : « Jusque dans ces derniers temps, on ne les prenait qu'en boisson ; mais, depuis que des expériences faites avec soin ont prouvé que ces eaux pouvaient être chauffées jusqu'à une température de 60 à 70 degrés centigrades, sans subir de décomposition notable, on en fait également usage en bains. » Classée station thermale le 25 mai 1912 (2), elle a acquis une belle renommée à la Belle époque. Elle attire des nouveaux curistes et touristes après un temps de délaissement.

     

    L’utilisation des eaux thermales, à 53°, de Saint-Laurent-les Bains pourrait dater de la période de romanisation de l’Helvie, entre 121 et 53 avant Jésus-Christ. Florissante au début du XIXème siècle, la station s’essouffle ensuite. Les anciens établissements ont été remplacés dans les années 1996-1997 par l’actuel bâtiment d’allure moderne et la station est actuellement gérée par La Chaîne Thermale du Soleil. 

     

    Les Romains ont aussi utilisé les eaux de Neyrac-les-Bains pour soigner maladies de peau et rhumatismes. Les habitants en usaient déjà à la même période que pour St-Laurent 3). La station a eu une activité épisodique, entre abandons et reprises jusqu’à celle de 2002 et a souffert de la concurrence de Vals.

     

    Le développement lié au thermalisme en général profite aussi à celui du tourisme et on a vu apparaître les définitions de « stations » thermales, climatiques, touristiques, hivernales ou estivales, ou même « de bien être », cette dernière attirant un nouveau public.

     

    Dans sa séance du 27 septembre 1927, le Conseil général de l’Ardèche proposait de développer les recherches de sources d’eau minérales qui étaient considérées comme une ressource pour le tourisme. « D'un autre côté les montagnes de l'Ardèche deviennent de plus en plus un pays de tourisme et de villégiature ; chaque année on voit augmenter le nombre des personnes riches ou aisées de la région lyonnaise et du midi méditerranéen qui traversent le pays en excursion ou qui y séjournent pendant un certain temps afin d'y respirer un air frais et vivifiant. Or, c'est un fait d'observation que ces touristes ou ces gens en villégiature sont extrêmement satisfaits de trouver dans les localités où ils passent ou bien se fixent, une boisson minérale qu'ils prennent au repas ou hors des repas. Presque tous apprécient hautement cette ressource là où elle existe ; ils la recherchent en faisant leur plan de voyage et souvent la présence de l'eau minérale leur est un motif pour préférer la localité qui en est pourvue à celles des environs qui n'en ont pas. »

     

    En 1979, les trois communes thermales se regroupent en Syndicat Intercommunal pour le Thermalisme et l'Environnement (Sithere) dans l'objectif de relancer l'activité thermale en Ardèche. Depuis 2016 ces thermes entament un rajeunissement en profitant d’un plan lancé par la Région qui s’intéresse au thermalisme. Ce n’est pas la seule qui soit attirée par cette activité ; la commune de Saint-Georges-les-Bains a racheté les anciens thermes du village (4) en 2017. Si son intérêt thermal semble compromis, l’intérêt patrimonial et touristique du site est certain. Une aventure à suivre dans quelques années.

     

    Parmi les nombreuses sources d’eaux minérales découvertes dans les Boutières (5), seule celle du Bois-Lantal à Chanéac a joué un rôle thermal. Connue au XVIII° siècle, durant lequel il est fait état de la présence de nombreux « buveurs », elle n’attire des touristes logés en hôtel qu’au début du XX° siècle. L’exploitation thermale (6) a cessé après les années 1950. On peut aussi citer Saint-Sauveur-de-Montagut et Maléon (près des Ollières) qui ont connu une courte aventure de thermalisme.

     

    Une seule source a, actuellement, une exploitation touristique : la source Janvier de Marcols-les-Eaux. Un écomusée des eaux minérales abrite le puits d’extraction de la source ainsi qu’une exposition permanente sur les eaux minérales réalisée avec le soutien du PNR des Monts d’Ardèche (7). Cinq des sources découvertes à Marcols-les-Eaux ont été exploitées commercialement à partir de 1870 et pendant une centaine d’années.

     

    Si les curistes venaient « prendre les eaux » à Vals et suivre un traitement médical, il y avait aussi des non-curistes qui les accompagnaient ou venaient « changer d’air ». Il fallait distraire curistes et non-curistes avec des visites locales, promenades, tennis, boules, spectacles, cinémas, concerts, casino, fêtes votives, concours divers, et, lorsque la saison le permettait, des excursions dans les gorges de l’Ardèche et jusqu’au Gerbier-de-Jonc ou au lac d’Issarlès… Les hautes Boutières et le plateau ardéchois étaient alors une périphérie de Vals et leur notoriété se développa à partir de cette ville où était implanté le siège du Syndicat d’Initiative du Vivarais créé en 1904.

     

    JCR

     

    Notes

    1 - Bréchon (Franck), Premiers jalons pour une histoire du thermalisme en Ardèche au Moyen Âge : les sources de Saint-Laurent-les-Bains et de Saint-Georges-les-Bains.. In: Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, Tome 112, N°230, 2000. https://doi.org/10.3406/anami.2000.7477.

    2 - Vincent (Michel). Les Sources de Vals-les-Bains, Terre Cévenole, novembre 1966.

    3 - Blanchard (L.) et Vigouroux (P.). Ressource en eau thermale de la station de Neyrac-les-Bains, Rapports du BRGM, juin 2004. Site Web infoterre.brgm.fr.

    4 - Suivant des articles de presse de l’Hebdo.

    5 - Dussaud (Jean). Histoire des eaux minérales dans le canton de Saint-Martin-de-Valamas, Les Cahiers du Mézenc N°15, 2003.

       - Dugua (Roger), St-Martin-de-Valamas et ses villages environnants d’hier et d’aujourd’hui, page 43, éditions Dolmazon, 2002.
    On peut aussi consulter le blog : http://eaux-minerales-oubliees.over-blog.com.

    6 - Une demande d’autorisation pour l’exploitation de la source Juliette à Bois Lantal, de septembre 1907, par Baptiste Chantelouve, précise qu’une analyse a été faite en 1864 par Marc Mazade lauréat de l’Académie de médecine de Paris. Archives privées.

    7 - Voir le site Web de Marcols-les Eaux : https://marcols-les-eaux.fr/le-village/sites-historiques-et-patrimoine/.

    Vals autrefois. Carte postale humoristique dont le dessin est signé du monogramme HV. 1900. Collection privée.

    thermalisme-1-vals (1).JPG

     

    Extrait de Carte des stations minérales, thermales et balnéaires de France et d’Algérie de Maurice Beyne. 1896. BnF, Gallica.

    thermalisme-2-carte.JPG

    Pour la vallée de l’Eyrieux

    Stations minérales : Chanéac, eaux bicarbonatées sodiques (Bois Lantal est mal placé sur la carte) ; Marcols, eaux bicarbonatées sodiques ferrugineuses.

    Stations minérales avec établissement : Saint-Sauveur de Montagut, eaux bicarbonatées sodiques ; Maléon ; eaux bicarbonatées sodiques.

     

    Saint-Georges-les-Bains. Les thermes. La piscine. Coll. Sédèlocius. La correspondance de cette carte est datée du 18 août 1936.

    thermalisme-3-st-georges.JPG

     

    L’Ardèche pittoresque, Vals-les-Bains. Vue générale du parc du casino. AD07-79 Fi 2114. Parmi tout ce monde on peut se demander si ce sont des curistes ou des touristes, ou les deux en même temps.

    thermalisme-4-casino.JPG

  • Les cols

    Dans les Boutières, nous avons des sommets  mais aussi quelques cols :

     

    -Col de Clavieres. 1088M

    -Col de Joux. 1011m

    -Col de l'Ardéchoise. 1184m

    -Col de la Croix de Boutières.1506m

    -Col de la Scie 1205m

    -Col de Mezilhac 1119m

    -Col des Quatre Vios 1149m

    -Col du Gerbier de Jonc 1417m

     

    Tous culminent à plus de 1000m d'altitude.

     

    Au sommet de l'état, ils ont des cols roulés. L'altitude n'est pas indiquée.col roulé.jpg

     

    François Champelovier

  • Fréquentation touristique

    Les touristes étant partis, nous avons souhaité savoir comment la saison estivale s'était déroulée, en particulièrement en rapport avec le passage sur la Dolce-Via. Il nous a semblé pour cela intéressant d'interroger le gérant de l'hôtel restaurant « Le Payanké »

     

    « Le passage a été très dépendant de la météo, non seulement de la météo du jour mais aussi des prévisions. Le temps incertain des mois de juillet et d'août, les canicules qui ont commencé très tôt ont quelque peu dissuadé les amateurs de randonné à pied ou en vélo de profiter de nos nombreux chemins et de la Dolce-Via. La plus grande fréquentation a eu lieu aux mois de mai et juin. On constate par exemple qu'il y a eu cette année plus de fréquentation au printemps qu'au mois d'août de l'année dernière (année d'ouverture du Payanké). »