LA PARITE HOMMES/FEMMES DANS LES ELECTIONS
C'est désormais entré dans les habitudes, après être entré dans la loi: lors des élections , il faut une stricte parité hommes/femmes dans les listes présentées (au fait, comment coupez-vous 11, 15 ou 17 en deux parties égales?). Et tout le monde de s'extasier sur une telle avancée démocratique. Pourtant, à y bien regarder, c'est beaucoup moins évident.
Remarquons d'abord que pour le mouvement féministe, cette loi est un recul: elle interdit de fait la constitution de listes féminines autonomes (ou simplement à majorité féminine); n'oublions pas non plus qu'il y a plus de femmes que d'hommes en âge de voter et que donc la parité est déjà injuste. De plus la parité n'implique en rien que la cause des femmes soit mieux prise en compte et défendue. Bref, cette parité est une mesure en trompe- l'oeil en ce qui concerne l'égalité hommes/femmes.
Mais il y a plus grave: en matière politique, ce qui compte, c'est l'engagement, le dévouement au bien public, l'honnêteté, la compétence,etc, toutes qualités morales et intellectuelles qui ne sont évidemment liées en rien au sexe des individus. En mettant en place la parité, on ferme la porte à coup sûr à de nombreux citoyens (H ou F) qui ne peuvent de fait accéder à un mandat, en raison des quotas prédéterminés. C'est donc anti-démocratique au possible: autrefois c'était la classe sociale ou la fortune qui ouvraient la voie à des fonctions électives publiques; aujourd'hui c'est le sexe!
Alors non, décidément, la parité n'est pas une avancée démocratique. Elle est même exactement le contraire: la parité est une entrave à l'égalité.
Gilbert VERDIER