SE VETIR AUTREFOIS DANS LES BOUTIERES (1945-1965)
Chaque époque a son style vestimentaire. Si entre les années cinquante et aujourd'hui, il n'y a pas eu de révolution fondamentale (les hommes portent le pantalon et les femmes la jupe et la jupe), on va voir que certains changements ont bien eu lieu à cette époque et certains forts conséquents;
- LES CHAUSSURES: vers le milieu du XX° siècle, dans nos campagnes , on portait encore largement les sabots (chaussures en bois), surtout chez les paysans, usage qui a perduré après cette date, pour enfin céder la place à des chaussures de cuir ou de toile. Les chaussures en cuir furent d'ailleurs longtemps réservées à la journée du dimanche ou aux sorties: elles devaient durer et pour cela être régulièrement cirées. On ne changeait pas de chaussures tous les ans, d'où un passage périodique chez le cordonnier pour les réparer, les ressemeler si besoin était. Les chaussures de sport (baskets) apparurent dès le début des années 60 pour les jeunes. Pour les femmes, les chaussures des grandes occasions (fêtes, mariages...) servaient plusieurs années elles aussi, voire plusieurs générations (de mère en fille).
- LA TENUE VESTIMENTAIRE :il est nécessaire de distinguer les hommes des femmes.
- a) Les hommes: il n'y a pas eu de changement radical de style depuis cette époque: pantalon, veste ou blouson; la chemise a semble-t-il régressé au profit du polo ou du T-shirt. Il faut néanmoins remarquer qu'on distinguait alors la tenue des jours de semaine de celle du dimanche, messe oblige mais aussi sortie, voyage, repas de famille...: toutes ces occasions appelaient le costume bien repassé, la chemise blanche et l'indispensable (?) cravate...
Pour la semaine, les travailleurs manuels enfilaient le « bleu » de travail qui était une tenue de toile (bleue donc) résistante, aujourd'hui pratiquement abandonné, semble-t-il. Toujours pour les travailleurs de force, existait le maillot de corps sans manches, connu sous le sobriquet de « marcel », dont l'usage a lui aussi régressé. Un accessoire vestimentaire eut aussi beaucoup de succès à l'époque: c'était la « canadienne », grosse veste fourrée particulièrement appréciée en hiver.
- b) Les femmes: si la robe ou la jupe étaient déjà en vigueur , elles n 'offraient pas forcément le même aspect qu'aujourd'hui; jusqu'au milieu des années soixante, elles descendaient au-dessous du genou jusqu'à ce moment-là, la minijupe fasse son apparition: désormais, les jambes des femmes étaient dévoilées: changement fort considérable dans les usages, qui n'atteignit toutefois que lentement nos contrées rurales, tout comme le port du pantalon, qui fut jusqu'en 1970 l'apanage de la gent masculine!
Une caractéristique d'alors des vêtements portés par les femmes un peu âgées (et pas seulement les veuves) était leur couleur noire. Il fallut aussi que les années soixante passent par là pour qu'elles puissent enfin abandonner ces tenues surannées et sinistres.
Enfin au cours de ces mêmes années, le corps de la femme se dévoila plus largement encore que dit plus haut, au cours des vacances d'été, à la plage, avec l'arrivée du célèbre « bikini »(1), maillot de bain deux pièces (merci Brigitte Bardot et Ursula Andress !). Depuis, on a fait mieux encore avec le « monokini » mais ceci est une autre histoire ( il faut savoir qu'auparavant un sage maillot une pièce était seul toléré).
3)LA COIFFURE c'est vers les hommes qu'il faut se tourner pour voir les caractéristiques de l'époque: le chapeau était alors plus communément porté qu'aujourd'hui, notamment par les notables, les fonctionnaires. Mais les accessoires les plus répandus parmi la population laborieuse étaient la casquette et le béret , aujourd'hui assez largement tombé en désuétude. Notons que pour l'hiver, existait alors le passe-montagne,(casquette fourrée protégeant les oreilles et les joues) assez largement porté par ceux qui travaillaient à l'extérieur.
Brossé à grands traits, tels étaient les usages vestimentaires d'avant l'arrivée du modernisme dans les années soixante. Ils étaient à coup sûr les témoins d'une autre époque, même si certains ont survécu jusqu'à nos jours.
- Le mot « bikini » vient du nom d'un atoll du Pacifique et ne signifie pas deux (bi)!
Gilbert Verdier