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Petite musique de chambre

Depuis quelques temps nous publions des poésies en occitan de Marie Norcen.

Marie Norcen (1908-2000) est née au quartier Sauveyre à Saint-Martin-de-Valamas. Elle a étudié l'occitan à Annonay. En 1970 elle a reçu le prix de poésie occitane de la ville de Missidan. Elle a animé des soirées dans les Boutières, collecté des contes, publié des poèmes et enseigné l'occitan. Elle a collaboré aux « Cahiers du Mézenc ».

Nous publions ici un poème et un petit conte humoristique

La freschaira                             

 

Bofa l'auristre, gença lo vent.      

Plora l'aucèl dins lo boscas ;        

S'aproschara sans se preissar     

Tot balamant...tot balament.         

 

Per el aurai un aliment ;                

Un pauc de gras e de milas,         

O botarei sus lo taulas                  

Es mon dever...sera content.       

 

Vos o vau dire ! Sem dos amics,   

sans maniéra...lo Rèi-Petit,            

s'em ven vés ieu per barcajar.       

 

Es amont-naut subri lo serre,          

totjorn solet per sautejar,                

Es plan üros dins lo champestre.    

                                                        

Froidure

Dehors, grondant, souffle la froide bise ;

Dans les halliers pleure le roitelet.

Il va venir de sa marche indécise,

A petits pas...petits pas de ballet.

 

Pour lui, certes, j'aurai la table mise ;

Un peu de gras et des grains de millet.

Pour moi, c'est peu, mais c'est chose promise

Que je lui dois, sans avoir fait billet.

 

On est amis. Il faut que je vous dise :

Le Roi-Petit...je lui sauve la mise,

Il vient chez moi un peu pour babiller.

 

Toujours tout seul, il vit en ermitage

Dans le grand bois où il peut sautiller.

Qu'en pensez-vous ? Je vous dis : C'est un sage

 

Petite musique de chambre

Deux amies se font des confidences :

-Ce qui me gêne le plus, dit l'une d'elles, c'est que je deviens dure d'oreille. Je n'entends pas sonner les cloches. Lorsque notre curé fait son homélie, je ne peux pas saisir un mot. Et puis... il y a une autre chose plus grave que je ne peux te dire...

-C'est délicat ?

-Assez...

-Ecoute, dit l'amie, tu devrais consulter un spécialiste, peut-être qu'avec un appareil...

 

La dame va consulter le spécialiste. Elle énumère tous les ennuis que lui cause sa surdité. Arrivé à l'aveu délicat, elle tourne autour du pot en disant :

-Et puis, monsieur le docteur, lorsque parfois je joue de ma musique de chambre... vous comprenez... je ne l'entends pas...je ne peux pas juger du volume. Pourtant mon docteur m'avait dit de bien faire attention : il fallait que les airs aient leur libre passage...

-Evidemment, si vous êtes musicienne, votre surdité est un grand handicap. Mais dite-moi : de quel instrument jouez-vous donc ?

-Docteur...a vrai dire...ce n'est pas un instrument...

-Pas un instrument ! Mais vous me parlez bien de musique de chambre et de grands airs que vous jouez ?

-Mais docteur...c'est délicat à dire...c'est mon instrument particulier...comme grands airs...il fait surtout du bruit...et l'orifice...enfin, l'embouchure...non, ce n'est pas une embouchure...

 

Le docteur commence à s'énerver :

-Mais enfin madame ! Parlez clairement ! Qu'est-ce donc à la fin ?

-Eh bien...voila, docteur...puisqu'il faut tout vous dire...je ne m'entends pas péter !

-Madame ! Ce n'est que cela ? Je vais vous faire une ordonnance ; vous prendrez ces pilules trois fois par jours, matin, midi et soir, et vous verrez le résultat !

-Ah merci docteur !...Et après, vous m'assurez que j'entendrai mieux ?

-Je ne sais pas si votre surdité sera améliorée, mais j'ai l'espoir que vous péterez plus fort !

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