Le drapeau porté par un mouton sur le blason de Saint-Martin ne donne aucun indice prouvant l'existence d'un quelconque rapport entre ce village et l'Angleterre. Pourtant, il paraît que les habitants du Cheylard appellent ceux de Saint-Martin « Les Anglais ». On me dit que dans le temps, lorsque les joueurs de l'équipe de foot du Cheylard montaient jouer contre ceux de St-Martin ils allaient chez « les Anglais » Cette époque fait heureusement partie du passé !? En dehors du fait que je n'ai jamais pu surprendre beaucoup de St-Martinois à parler couramment la langue de Shakespeare, il ne semble pas que les apparences physiques des habitants correspondent à celles des Anglais, à moins que l'humour ou le flegme britannique soient les caractéristiques principales de la population de ce village. Ce n'est certainement pas non plus la présence, l'été, de quelques Anglais dans St-Martin qui peut justifier ce fait. On ne trouve d'autre part aucune trace d'un Robert-Louis Stevenson ou autre célèbre sujet de sa majesté ayant séjourné dans le village.
La seule solution est peut-être donnée par le Docteur Francus (Albin Mazon) dans la « Notice sur St-martin-de-Valamas et ses environs. 1896 /1991 Editions Dolmazon » :
« On suppose que Saint-Martin eut à souffrir des brigandages des routiers et des Anglais au XIVème siècle, mais on ne cite aucun fait précis à cet égard, si ce n'est que le sire de la Voulte et de Chanéac aurait remporté des avantages sur la bande d'un capitaine anglais, Robert Knolles, qui inquiétait le Haut Vivarais.
Or, il y a dans la tradition locale qui ne s'appuie sur aucun document, et que rend assez invraisemblable tout ce qu'on sait des faits et gestes de Knolles, à moins cependant que la tradition, peu soucieuse de la chronologie, n'ait voulu parler des échecs infligés aux Anglais par Philippe de Lévis, avant qu'il devint baron de la Voulte par son mariage avec Antoinette d'Anduze en 1395. »
Si telle est la véritable explications, on peut en déduire que les Cheylarois ont une grande mémoire ou que les traditions orales ont la vie dure.
François Champelovier