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  • Conte Ardéchois

    Il était une fois, il y a très longtemps, dans un petit coin isolé d'Ardèche, au bout de la vallée de l'Eyrieux, une vieille veuve du nom de Chabrier. Depuis déjà de nombreuses années, cette veuve entendait très mal. Il faut dire que ses oreilles aussi étaient très vieilles.

    Un jour, alors qu'elle lavait son linge dans la rivière, ses chèvres lui faussèrent compagnie. Comme elle ne savait pas où elles étaient parties, elle se mit à leur recherche.

    Au bout d'un moment, elle rencontra le bon vieux fermier nommé Sauveyre qui venait juste de finir de labourer son champ de pommes de terre. « Bonjour Sauveyre » dit Chabrier « As-tu vu mes chèvres quelque part ? Elles se sont sauvées »

    Mais voilà, Sauveyre était aussi sourd que la veuve. Il avait pris l'habitude de deviner ce que les gens voulaient lui dire. Et comme il venait de son champ il pensa que la veuve Chabrier lui demandait s'il avait bien travaillé: « Oui, oui, j'ai bien travaillé aujourd'hui » répondit il et, ajoutant le geste à la parole il indiqua la direction du chambas sur lequel il venait de travailler.

    La vieille qui n'avait rien compris de ce qu'avait dit Sauveyre mais qui avait vu la direction qu'il indiquait, pensa qu'il montrait l'endroit où il avait vu ses chèvres. « Merci Sauveyre » Dit-elle « Si je trouve mes chèvres, pour te récompenser, je t'en donnerai une. » Ils se saluèrent amicalement et la veuve se mit en route.

    Elle trouva par hasard ses chèvres à l'endroit indiqué par le vieux fermier. Elle lui fut très reconnaissante d'avoir observé de quel côté étaient parties ses bêtes, autrement, elles auraient passé la nuit dehors et auraient risqué de se faire manger par le loup.

    Un des chevreaux avait une patte cassée et la veuve décida de donner celui-ci à Sauveyre. Elle rentra donc à la maison et passa d'abord chez le vieux paysan qui était en train de préparer seul son repas car sa femme était déjà morte depuis de nombreuses années. « Hé! Sauveyre » dit-elle « J'ai trouvé mes chèvres exactement à l'endroit que tu m'avais indiqué. Pour te récompenser, comme je te l'avais promis, je t'offre ce chevreau. »

    Sauveyre ne la comprit pas mais vit que l'animal avait une patte abîmée. Il crut que la veuve l'accusait d'avoir blessé son chevreau. « Ah non » se défendit-il « Je n'ai rien à voir avec ça! Pourquoi ferais-je du mal à un chevreau? » Chabrier ne comprit que le mot « non » et pensa que Sauveyre voulait un meilleur chevreau comme récompense. « Tu es un vieil avare Sauveyre, tout ce que tu as fait, c'est de me montrer la direction, soit tu prends celui là, soit tu n'auras rien du tout. Elle essaya de lui mettre la bête dans les bras mais il refusa de la prendre. « Je ne paye pas un centime pour cet animal ! » dit il « Je n'ai rien à voir avec ça. »

    Il se disputèrent si fort que le gendarme Espoulet finit par les entendre. Il décida, pour régler leur différent de les envoyer chez le juge. Il les mena à la ville, au tribunal et les fit comparaître devant le juge Guignebert qui était connu dans tout le pays pour sa grande sagesse.

    Cela peut sembler étrange que ce juge puisse rendre des jugements aussi sages que justes car, en vérité, il ne comprenait pas un mot de ce qu'on lui racontait à moins que l'on ne parla très fort. De plus, le brave homme était presque aveugle. Pour cela, il ne jugeait pas les gens sur leur physique et rendait ainsi une justice impartiale.

    Accompagnés par Espoulet, la veuve et le fermier se retrouvèrent donc devant le fameux juge. Chabrier raconta son histoire en premier. Elle montra le chevreau qu'elle tenait toujours dans ses bras: « Ma récompense était pourtant très généreuse, mais Sauveyre exagère lorsqu'il demande plus. » Ensuite Sauveyre expliqua qu'il était un honnête homme et qu'il ne lui viendrait pas à l'idée de faire du mal à une bête « J'ai travaillé toute la journée dans mon champ et n'ai jamais vu cet animal auparavant. Comment peut elle m'accuser d'avoir blessé son chevreau? »

    Le juge Guignebert écouta attentivement bien qu'il ne comprit rien à ce qu'on lui racontait. Il observa simplement que les deux personnages qui étaient devant lui n'étaient pas d'accord. Il conclut toutefois qu'il s'agissait d'un vieux couple et que la femme portait un enfant dans ses bras.

    Le juge avait une longue expérience de la nature humaine et pensa que ce vieil homme et cette vieille femme voulaient divorcer et se disputaient la garde de l'enfant.

    « Depuis combien d'années êtes vous mariés ? » Demanda t-il. Chabrier avait écouté avec attention mais n'avait cependant pas tout compris. Elle crut que le juge lui demandait combien elle avait de chèvres. « Vingt, monsieur le juge. » cria t-elle afin que le juge la comprenne. Ce dernier comprit et décida rapidement.

    « Vous devriez avoir honte » dit-il « Alors que vous êtes mariés depuis 20 ans, vous n'avez pas encore appris à vivre ensemble! Mon jugement est le suivant: Vivez désormais ensemble en donnant à votre enfant une maison paisible afin qu'il puisse grandir dans de bonnes conditions. Si vous ne faites pas ce que je vous ordonne, je demande qu'on vous jette en prison. C'est tout. L'affaire est entendue. »

    Ensuite, Espoulet expliqua aux deux vieux ce que le juge avait décidé. « Mais comment pourrions nous vivre ensemble. » se plaignit Chabrier « Nous ne sommes même pas mariés? » « Et bien, le mieux que vous avez à faire c'est de vous marier le plus rapidement possible » dit le gendarme « car le juge vous fera enfermer si vous ne respectez pas son jugement. »

    Ainsi, la bergère et le fermier allèrent trouver le curé et furent unis par le mariage.

    Depuis, Chabrier devint une bonne cuisinière et Sauveyre un bon fermier. Et vu qu'aucun des deux comprenait ce que disait l'autre, ils vécurent heureux ensemble jusqu'à ce que la mort les sépare.

    (Libre adaptation d'un conte Africain)

    François

  • Football ou littérature ?

                                      

    Si vous n'aimez pas le football, voici quelques jours d'été où vous aurez du temps libre, avec les retransmissions de la Coupe du monde à la télévision. Autant d'occasions de se plonger dans un bon livre. Et tiens, pourquoi pas deux fort bons romans qui ont le football pour sujet: si, si tout arrive!Voici donc les deux phénomènes de foire:



    UN FOOTBALLEUR , de Benoît Heckmann

    Il est évident que l'auteur aime le football. Il nous fait partager cet amour du ballon rond avec ce roman très drôle qui raconte les aventures burlesques d'une équipe de « pieds carrés ». Si vous n'aimez pas le football (ce qui est le cas de l'auteur de ces lignes), vous passerez quand même in agréable moment ( le temps d'un ou deux matches ), ce qui n'est pas négligeable, car B. Heckmann a du talent et de l'humour à revendre.



    LE MERCATO D'HIVER   de Philip Kerr

    L'intérêt de ce polar réside moins dans l'intrigue policière en elle-même (somme toute assez banale) que dans la description de la vie d'un grand club de football  britannique ( London City, imaginaire), précise et documentée. Et si l'auteur, par l'intermédiaire de son narrateur (entraîneur du club ) ne cache pas son amour du football, il montre aussi crûment ce qu'est le foot moderne professionnel ( violence, argent roi, misère intellectuelle du milieu...). Un ouvrage lucide et passionnant, même (et  surtout peut-être )pour ceux que le football indiffère ou rebute.51ZDuLujg0L._SX307_BO1,204,203,200_.jpg




                                                                   Gilbert VERDIER

  • Cafés à Saint-Martin-de-Valamas suite

    A la suite de l'article sur les cafés de St-Martin, Jean-Claude Ribeyre nous a suggéré, afin de le rendre plus vivant, d'y rajouter des photos. Il nous a envoyé celle-ci. Si nos lecteurs en possèdent d'autres, nous serions heureux de les faire paraître dans le prochain numéro.