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  • Le petit musée linguistique

     Certains croient peut-être que cette rubrique n'est que foutaises, balivernes et billevesées. Nous allons démontrer le contraire puisque nous nous attaquons aujourd'hui à un des grands mystères de l'Univers (à l'égal des trous noirs galactiques), à savoir: le pluriel en X de certains substantifs et adjectifs (exemple : des cheveuX). Parce que, après tout, on peut s'interroger sur cette anomalie dans la langue française, alors que la règle usuelle veut que l'on marque le pluriel par S. Vous ne vous êtes jamais posé la question ?Eh bien dans les lignes qui suivent, vous aurez quand même la réponse, et vous n'allez pas être déçu.

     Au commencement, c'est-à-dire au Moyen-Age, alors que la langue romane avait succédé au latin, on écrivait bien : des chienS, des cheveuS, des hibouS. Mais seuls les clercs lisaient et écrivaient. Et  il se trouve qu'au fil du temps, ils prirent l'habitude de remplacer US à la fin des mots par un signe ressemblant assez fortement à X, ce qui donnait: des cheveX , des HiboX, etc. téléchargement (5).jpgNotez bien qu'à l'époque , le reste du monde s'en foutait, puisque presque personne ne savait lire. Mais avec le développement de l'instruction et l'invention de l'imprimerie, tout changea : les facéties graphiques des copistes ne furent plus comprises: on restait devant une bizarrerie: la prononciation ne correspondait pas à l'écriture. Il fallait procéder à un réajustement. On ne voulut pas toucher à ce X mystérieux, qui resta comme marque du pluriel, et on rajouta U pour rétablir la prononciation adéquate, et c'est ainsi que des chevex devinrent des cheveUX et des hibox des hiboUX. Et le plus extraordinaire, c'est que personne (et notamment les linguistes ou l'Académie française) n'osa toucher à cette anomalie, depuis des siècles. 

     Et c'est ainsi qu'aujourd'hui, ce qui n'était qu'une fantaisie scripturale des moines copistes est devenue une règle orthographique qui pourrit la vie de nos écoliers, sans aucune raison, alors qu'il eût été tellement simple (et l'est toujours) de rétablir le pluriel en S partout. Allez, carpe diem, quand même!

    Gilbert

  • En fait

    En fait, la photo ci-dessus n'a aucun rapport avec le texte ci-dessous. Nous souhaitions seulement vous faire profiter de cette photo représentant une liste de candidats aux élections municipales de 2008 que nous avons retrouvée en faisant le ménage.

    En fait, comme les vêtements, le langage a ses modes. Je me souviens, dans les années 80, je n'habitais pas en France et, lorsque j'y venais en vacances je remarquais que le mot « oui » n'existait plus dans ma langue maternelle, tout le monde disait à la place : « absolument ». « Vous allez bien ? Haabsolument. » On ne l'entend plus guère aujourd'hui. Le « oui » a repris du service. Par contre une expression a envahi le paysage audio-visuel, mais pas seulement, puisque même dans les Boutières on l'entend. Lors d'interviews beaucoup d'intervenants séparent chaque phrase par « en fait ». En fait, ça ne fait de mal à personne mais, en fait, moi, en fait ça m'énerve.

    Au mot « mimétisme » dans le petit Robert je lis : « Propriété que possèdent certaines espèces animales, pour assurer leur protection, de se rendre semblables par l'apparence au milieu environnant, à un être de ce milieu, à un individu d'une espèce mieux protégée ou moins redoutée. ». C'est donc ça ! En fait, les humains, tel le caméléon, imitent ses semblables, en fait, pour se protéger. Se protéger en ne se faisant pas remarquer, en fait, en se fondant dans la masse.

    Pour cette raison, tant qu'un virus nous menace, peut-être n'est-il pas nécessaire de rendre le masque obligatoire, si les présentateurs, les journalistes se mettent tous à en porter à la télé, et lorsqu'une majorité en sera affublée, le reste ne voulant pas se faire remarquer, le portera par mimétisme. En fait, au lieu de nous donner l'ordre de nous confiner, il eut mieux valu nous montrer des prisonniers dans leurs cellules, assez souvent bien sûr pour qu'on ait l'impression que c'est une situation normale.

    Un aîné dé-confiné

     

  • J'ai lu La fabrique des salauds

    La fabrique des salauds41Zhm9XbDLL.jpg

    Chris Kraus

     

    9OO pages, il est vrai que ça peut faire peur, mais ça se lit comme un roman policier.

    Le narrateur se trouve dans une chambre d'hôpital en compagnie d'un « hippie » à qui il raconte l'histoire de sa vie. Cette vie commence en Lituanie en 1911 et nous mène jusqu'à la période d'après guerre. D'origine Allemande, Koja Solm, est membre à tour de rôle de la SS, de la SD, du KGB, du BND (services secrets de l'Allemagne de l'ouest) du Mossad et de la CIA. On va donc de Riga à Tel Aviv en passant par Berlin, Auschwitz ou Paris. A travers ce récit qui décrit des faits réels en mettant en scène des personnages ayant vraiment existé on découvre surtout la façon dont des salauds sans conscience trouvent à s'employer partout et notamment, dans les services secrets allemands après la guerre.

    L'auteur, Chris Kraus, avec humour et dérision nous décrit un monde cruel à travers un personnage faible et manipulateur auquel on fini quand même par s'attacher.

    FC

     

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