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  • Des vacances économiques en 1948

    En juin 1948, le quotidien L’Intransigeant offrait à ses lecteurs « 1.000 adresses pour passer des vacances économiques dans 14 départements de France » en rappelant qu’il ne s’agissait pas de publicité, « mais simplement de renseignements, donnés à titre documentaire ». Pour son choix le journal expliquait qu’il avait « délibérément écarté les régions très connues » pour « s’attacher à découvrir, dans des départements d’ailleurs très agréables et généralement bien ravitaillés, ce qu’il est convenu d’ appeler des petits coins pas cher ».

    En 1948, l’Ardèche (n°8 dans la liste) n’était donc pas une « destination touristique » comme les 13 autres départements listés : 1 : la Creuse ; 2 : la Dordogne ; 3 : le Cher ; 4 : l’Indre ; 5 : la Savoie et Haute-Savoie ; 6 : la Côte-d’Or ; 7 : la Sarthe ; 9 : le Cantal ; 10 : la Corrèze ; 11 : le Maine-et-Loire ; 12 : la Mayenne ; 13 : la Vienne ; 14 : la Haute-Vienne.  Le journal ne donnait pas d’information sur les critères d’élaboration de cette liste.

    Le numéro du 15 juin 1948 présentait des adresses ardéchoises classées suivant le prix journalier d’un séjour : pour 200 francs, pour 250, pour 300 et 350, pour 450 à 500 et pour 550 et 600. La carte de l’Ardèche jointe à l’article positionnait le département par rapport à Paris, évidemment, et concentrait des lieux de vacances dans la montagne ardéchoise ou proche d’elle.

    On relève pour les villages situés actuellement dans la communauté de communes Val’Eyrieux : 

    Pour 200 francs (par jour) :

    - Devesset, alt. 1.067 m. Chemin de fer départemental à La Voulte. Hôtel Delobre. A partir de 200 francs. Taxes et service en plus.

    Pour 450 à 500 francs (par jour) :

    - Le Cheylard, alt. 440 m, par Tournon : chemin de fer départemental. Pension depuis 400 et 450 francs. Hôtels : Chaux, Burriat, Raymond, Charra, Faure.

    - Saint-Martin-de-Valamas par le chemin de fer départemental. Départ de Tournon. Alt. 526 m. Hôtel de la Gare. Hôtel de la Poste, Hôtel du Commerce : 500 francs plus service et taxes 10 %. Pension « Au bord de l’eau » : 450 francs

    Pour 550 et 600 francs (par jour) :

    - Saint-Agrève, Par chemin de fer départemental depuis Tournon et La Voulte-sur-Rhône. Alt. 1.050 m. Hôtels : Clément, Laffont, Faurie, Boissy, Hadorn. Pension depuis 600 francs par jour. Taxes et service, 12 % en plus.

    L’hôtel de la Gare (Boyer), en face de la gare, n’existe plus, l’hôtel de la Poste, fermé, est mis en vente et l’hôtel du Commerce (Teyssier), rue du Garail, a été démoli.

    Mais où était la pension « Au bord de l’eau » ?

    JC

    Note : L'Intransigeant était un quotidien français de tendance socialiste, édité à Paris à partir du 15 juillet 1880. Il a cessé de paraître le 11 juin 1940 et reparaît à partir du 13 mai 1947 pour s’arrêter le 30 septembre 1948. Il a été absorbé par Paris-Presse qui disparaît en 1970, absorbé lui-même par France-Soir.

    Illustrations tirées de L’Intransigeant :

    - Pour illustrer le premier article, il y avait bien sûr une jeune femme en bikini ; celui-ci avait été inventé deux ans auparavant. La légende était « Même si vous n'allez pas au bord de la mer vous pourrez vous baigner dans les rivières et les lacs des quatorze départements que nous vous signalerons ».

    La légende de l’illustration du deuxième article (une jeune femme se baignant - elle aussi en bikini) était : « Tout coin de campagne a sa cascade fraîche et claire. Le petit trou pas cher, c’est bien souvent, le petit trou de verdure et de fraîcheur près d’une eau vive. La sieste sur un tapis de mousse, la flânerie à l'ombre des sous-bois, la baignade aux heures torrides. Et ma foi, l’écume de la cascade vaut bien la vague de l’océan ». Le style des vacances était défini.

    -  Carte des 14 départements sélectionnés ; ceux en grisé ont fait l’objet d’une parution quotidienne, ceux en noir ont été déclinés en deux pages entières.

    vacances-1948.jpg

    - Carte de l’Ardèche avec une référence parisienne.

  • En ce temps-là...: Retour sur la chanson française (1945-1975)

               En ce temps-là, la vie était plus belle...(1)

    Non peut-être pas: la guerre était encore présente (Indochine, Algérie, puis Vietnam), la retraite était  à 65 ans , la semaine de plus de 40 heures...Mais à cette époque – pas si lointaine, on ne confondait pas un tour de chant avec un feu d'artifice du 14 juillet ou une revue du Crazy Horse Saloon (2), chanter n'était pas synonyme de crier et surtout les artistes ne chantaient pas pour passer le temps. En ce temps-là, donc, c'était l'âge d'or de la chanson française, avec des artistes qui ont laissé leur nom dans la mémoire des Français (et même bien au-delà de l'Hexagone). Dans les lignes qui suivent, on retrouvera ces grands noms de la chanson française (ou francophone si l'on préfère), avec quelques-uns de leurs titres les plus célèbres. Le choix a été difficile, tant cette époque fut riche en grands noms et le choix est donc en partie subjectif: pourraient figurer dans cette liste d'autres artistes de talent, mais qui ont moins marqué leur époque pour des raisons diverses (carrière plus courte, moindre notoriété...). Citons pêle-mêle: Charles Dumont, Barbara, Cora Vaucaire, Serge Gainsbourg, Isabelle Aubret, Lenny Escudero... Chaque lecteur pourra compléter la liste à sa guise, en fonction de ses goûts propres.

     NB: Les lettres de protestation ou d'injures envers l'auteur de cet article peuvent toujours être envoyées au blog, mais les lettres d'approbation aussi!

      Quelques remarques préalables:

    1. Il n'y a guère de chanteuses dans la liste (hormis Piaf) : ce n'est certainement pas faute de talent, ou volonté de l'auteur de cet article; mais à l'époque, les artistes masculins étaient plus largement mis en avant que les femmes: cela a changé , heureusement!
    2. Tous les artistes cités sont décédés, ce qui permet de juger plus sereinement  de leur importance.
    3. Les artistes sont cités dans l'ordre alphabétique

     

    1. « les feuilles mortes », chanson de J. Prévert et J. Kosma, immortalisée notamment par Y. Montand.
    2. Il faut remarquer que les tours de chant de l'époque faisaient preuve d'une grande sobriété scénique: l'artiste, souvent vêtu de noir (qu'on se rappelle la petite robe noire d'Edith Piaf), seul  au centre de la scène dans la lumière du projecteur, s'accompagnant parfois à la guitare (Brassens), au piano (Ferré, Bécaud)  parfois dansant sur certaines mélodies (Montand). L'artiste était accompagné par une poignée réduite de musiciens, et c'était tout, mais ainsi les paroles et l'interprétation se trouvaient parfaitement mises en valeur.

     

      aznavour.jpgAznavour Charles (1924-2018) de son vrai nom Aznavourian (d'origine arménienne). Auteur-compositeur prolifique (plus de 1000 chansons à son actif pour lui-même et d'autres artistes), il fut aussi un interprète de qualité, soutenu à ses débuts par Edith Piaf. Sa voix un peu frêle, très reconnaissable, ne l'empêcha pas d'avoir de grands succès, tant sur scène qu'au disque. Il a poursuivi sa carrière jusqu'à une date proche de son décès (plus de 60 ans de carrière!). Il fut également comédien dans de nombreux films.

    • Les comédiens
    • Je m'voyais déjà...
    • La bohème
    • La mamma

     

     becaud.jpgBécaud Gilbert (1927-2001) de son vrai nom François Silly. Chanteur un peu oublié aujourd'hui, il eut ses heures de gloire vers 1960. Son dynamisme sur scène le fit surnommer « Monsieur 100 000 volts », à tel point que les spectateurs, électrisés, cassaient les fauteuils à l'Olympia. Célèbre aussi pour son inamovible cravate à pois. Quelque succès son restés,, qu'il composait parfois lui-même:

    • Nathalie
    • L'orange
    • Quand il est mort le poète
    • Et maintenant
    • Quand Jules est au violon

     

      brassens.jpgBrassens Georges (1921 – 1981) Auteur compositeur-interprète , inséparable de sa guitare avec laquelle il s'accompagnait sur scène, affublé de sa moustache et de sa pipe qui en firent une figure familière aux Français, il fut un sympathisant anarchiste, et cela se sentait dans certaines de ses compositions, souvent teintées d'humour. Il prit d'ailleurs position en faveur des objecteurs de conscience. Sa salle fétiche était Bobino.

     

    • L'auvergnat
    • Les copains d'abord
    • Les sabots d'Hélène
    • Les amoureux des bancs publics
    • La femme d'Hector

     

     brel.jpgBrel  Jacques ( 1929 – 1978) de son vrai nom Jacques George. Malgré une carrière assez brève (il arrêta la scène en 1967, après seulement 15 ans de carrière) il demeure un monument incontournable de la chanson francophone, tant par la variété et la qualité de ses chansons (il était auteur compositeur) que par ses interprétations exceptionnelles: voir Brel en scène, c'était voir quelqu'un chanter avec ses tripes et demeure un moment inoubliable. Absolument indispensable ! Il fut aussi un comédien de talent dans quelques films.

     

     

    • Amsterdam
    • Le plat pays
    • Ne me quitte pas
    • La valse à mille temps
    • Les bourgeois

     

     ferrat.jpgFerrat Jean (1930-2010) de son vrai nom Jean Tennenbaum. On ne présente plus Jean Ferrat aux Ardéchois! Devenu par « adoption » le plus célèbre d'entre eux (d'entre nous), il a immortalisé le département avec sa chanson « La montagne », devenue quasiment l'hymne officiel de l'Ardèche. Sa voix chaude, profonde aurait pu le destiner à une carrière de chanteur de charme, mais c'était mal connaître le bonhomme: fortement marqué par la guerre de 39/45, sensible à l'injustice et la misère, il mit son talent d'auteur compositeur et d'interprète au service de la lutte des opprimés pour un monde meilleur, sans que cela nuise à la poésie de ses textes.

    • Potemkine
    • Ma France
    • Nuit et brouillard
    • Que serais-je sans toi ? 
    • C'est beau la vie

     

     ferré.jpgFerré Léo (1916 -1993) Il n'a jamais caché ses sympathies anarchistes (plus nettement que Brassens). C'est très sensible dans certains de ses textes, sans que cela nuise à leur qualité. Par ailleurs excellent compositeur, chacun de ses récitals était un vrai spectacle (avec sa crinière blanche, où il s'accompagnait souvent au piano)   qui attirait des spectateurs qui étaient souvent aussi des militants. Il donna de nombreux spectacles pour des ouvriers en grève, les objecteurs de conscience, contre la peine de mort: ce fut un artiste pleinement « engagé ».

    • Ni Dieu ni maître
    • Avec le temps
    • Les anarchistes
    • C'est extra
    • Le piano du pauvre

     

     lemarque.jpgLemarque Francis (1917-2002) de son vrai nom Nathan Korb. Ancien résistant durant la guerre , il resta toute sa vie fidèle à ses engagements de jeunesse. Il n'atteignit pas la notoriété d'autres artistes qui lui étaient contemporains, sans que cela traduise une infériorité dans l'inspiration des textes , de la musique ou de l'interprétation. Certaines de ses chansons, à la fois poétiques et populaires, sont d'ailleurs passées à la postérité.

    • Marjolaine
    • A Paris
    • Le temps du muguet
    • Le petit cordonnie
    • Quand un soldat

     

     montand yves.jpgMontand Yves ( 1921- 1991) de son vrai nom Ivo Livi. Aussi célèbre pour ses talents de comédien au cinéma que pour ceux d'interprète sur scène et au disque, aussi à l'aise dans la chanson fantaisiste que dans les textes militants ou folkloriques. Certaines de ses interprétations ont fait date (Le chant des partisans...). Il était aussi un excellent danseur, talent qu'il savait éventuellement utiliser sur scène avec une grande élégance. Il s'est produit dans de nombreux pays, des USA à l'URSS !

    • Les feuilles mortes
    • Le temps des cerises
    • Les grands boulevards
    • Les enfants qui s'aiment
    • En sortant de l'école

     

     mouloudji.jpgMouloudji Marcel (1922-1994 ). Il fut avant tout interprète, venu à la chanson après une carrière au cinéma dans sa jeunesse. Grâce à sa voix très caractéristique, au timbre aisément reconnaissable, il a donné, au milieu d'un vaste répertoire de textes poétiques et de grands classiques populaires,des interprétations de référence pour certains titres, qui lui sont désormais associés.

    • Comme un p'tit coquelicot
    • Un jour tu verras
    • Rue de Lappe
    • La complainte de la Butte
    • Le galérien

     

    nougaro.jpgNougaro Claude (1928 – 2004)  Auteur-compositeur-interprète, il a gardé toute sa vie son accent rocailleux du sud-ouest, dont il était originaire et qui fut pour lui aussi une source d'inspiration pour ses titres qu'il écrivait et composait lui-même, en utilisant souvent des rythmes de jazz qu'il affectionnait particulièrement.

    • Toulouse
    • Le jazz et la java
    • Tu verras
    • Armstrong
    • Je suis sous

     

     piaf.jpgPiaf Edith (1915-1963 ) de son vrai nom Edith Gassion. Que dire d'Edith Piaf, qui n'ai déjà été dit ? On reste toujours sidéré par la puissance de cette voix sortant d'un corps si frêle, cette voix incomparable et inoubliable qui semblait provenir des entrailles mêmes de la Terre. Soixante ans après sa mort, Edith Piaf reste l'icône absolue de la chanson française et sa popularité, immense de son vivant, reste intacte. Son étoile brille toujours inaltérable, comme pour l'éternité. Sainte Edith.

    • Non, je ne regrette rien (chanson-testament!)
    • La vie en rose
    • L'homme à la moto
    • Milord
    • La foule

     

      reggiani.jpgReggiani Serge (1922-2004) Après une carrière au cinéma fort honorable (Casque d'or, Le guépard..;) il vint à la chanson tardivement, à 42 ans, en 1964, s'inscrivant dans une veine à la fois populaire, fantaisiste et poétique avec succès, à partir d'auteurs compositeurs de qualité, tant sur scène qu'au disque, sans que ses options politiques disparaissent. Sa voix, au vibrato si particulier, très reconnaissable entre toutes, en fit une valeur sûre de la chanson française. 

    • Les loups sont entrés dans Paris
    • Le barbier de Belleville
    • Le petit garçon
    • Ma liberté
    • Arthur,où t'as mis le corps?

     

     trenet.jpgTrenet Charles (1913-2001). son talent d'auteur -compositeur épouse parfaitement sa carrière d'interprète, dès les années d'avant-guerre. Tout au long de sa carrière (jusque dans les années 90 !), il enchaîne les succès, extrêmement nombreux, aussi à l'aise dans le registre poétique que dans la fantaisie. Il fut surnommé « le fou chantant » en raison de sa gestuelle sur scène et de ses mimiques très expressives (dues à ses yeux)

    • L'âme des poètes
    • La mer
    • Je chante 
    • Le jardin extraordinaire 
    • Nationale 

     

    freres jacques.jpg Les Frères Jacques (entre 1946 et 1982). on ne saurait clore ce panorama de la chanson française du milieu du XX° siècle sans citer cet extraordinaire quatuor vocal, dont les prestations étaient à la fois un régal pour les oreilles mais aussi pour les yeux, car ils pratiquaient un mime chorégraphique très élaboré et très drôle. Un régal qui les place au niveau des plus grands artistes;

    • A la Saint-Médard
    • La Marie- Joseph
    • La queue du chat
    • C'que c'est beau la photographie
    • La digue du cul



    1. Raviole (avec la participation de A. Nagram)
  • Macron : Zéro pointé

     A ce qu'il paraît, Macron a tweeté (vu ce mardi matin 13 juin sur la chaîne France Info ) ce message: « Trop d'entre nous sommes confrontés à une pénurie de médicaments... ». Or ce « sommes » est particulièrement mal venu. Dans le cas présent, le verbe « être » ne doit pas s'accorder avec «  nous », mais avec le groupe « trop d'entre nous », c'est-à-dire « beaucoup »; la formulation correcte est donc « trop d'entre nous sont confrontés... » . Hé ouais, monsieur Macron, vous demandez aux migrants de connaître la langue de Molière pour pouvoir s'installer dans notre pays, mais vous-même, êtes-vous sûr d'y avoir droit ?

     

                                                            Gilbert Verdier (anti-macroniste invétéré)