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  • L'Ecole du séquoia

    Au moment où la nouvelle école "Ecole du Séquoia" à Saint-Martin-de-Valamas ouvre ses portes aux élèves il nous semble intéressant de parler de cet arbre situé en contre-bas du bâtiment.

    Dans le numéro 61 de « ruedespuces » du 14 février 2024, nous avions publié un article consacré aux arbres particuliers « pasdiciliens » que l'on trouve à Saint-Martin-de-Valamas. Parmi ceux ci, les séquoias :

    « Les sequoias, originaires de la côte ouest des USA, sur le pacifique atteignent dans cette région 80 et même 100m de hauteur

    En Ardèche, on trouve un sequoia à Vals les Bains d'une hauteur de 53m qui doit être le plus grand arbre d'Ardèche. Il y en a un au Cheylard (au château Lachaise) d'une hauteur de 28m et d'une circonférence de 9,60m mais qui est en très mauvais état.

    Il en existe 2 exemplaires à St-Martin

    1 au patronage (en contrebas du terrain de jeux) Circonférence 7,50m à 1;50m du sol. Il ne doit pas être bien loin des 50m de hauteur, cela vaudrait la peine de le mesurer exactement.

    1 dans la propriété de Mr Chambon, au bord de l'Eyrieux, il est visible de la D120 et depuis le pont de la Teyre ; ses dimensions sont assez impressionnantes : Environ 40m de hauteur, 1,50m de diamètre, 4,50m de circonférence à 1,50m du sol. Planté il y a 80 ou 100 ans. C'est le plus bel arbre de St-Martin, très droit et,  au houppier régulier. »

     

    Sur internet, un site lui est entièrement consacré : https://www.sequoias.eu/Pages/sequoias.htm

    « Des arbres géants venus d'un autre âge, au delà des deux mille ans d'histoire.
    Certains séquoias toujours debout aujourd'hui étaient déjà centenaires quand Jules César entrait en Gaule. Une réalité qui nous donne le tournis. Des arbres lointains aussi, La Californie (leur sanctuaire naturel).

    Bien sûr ils n'ont pas deux mille ans comme leurs grands pères, mais l'Europe est truffée de séquoias, du Portugal à la Finlande, et de l'Irlande à la Roumanie. Des semences de séquoias seront ramenés dans les bagages des voyageurs à partir de la seconde moitié des années 1850. (…) Des séquoias seront plantés un peu partout. Ils survivront et grandiront dans les jardins publics ou botaniques bien sûr, et dans les jardins de demeures et manoirs de la Belle Epoque, signes extérieurs de réussite de la révolution industrielle.

    Les grands spécimens, âgés de 100 à 150 ans peuvent atteindre des circonférences autour des 10 mètres et des hauteurs allant jusqu'à 50 mètres, ils sont dors et déjà les plus grands arbres dans plusieurs pays d'Europe ou ils deviendront dans les années à venir.

    Le séquoia est un formidable allié en matière d'absorption de CO2 : Imaginez un instant les tonnes de carbone stockées pour des centaines d'années dans un tronc de plus de 10 mètres de conférence et de 50 mètres de haut § Aucun arbre ne rivalise avec lui en ce domaine ».

     

    Sur le blog Blog galica. Bibliothèque numérique de la BNF

    https://gallica.bnf.fr/blog/08082022/le-sequoia-geant?mode=desktop

    Il est indiqué que : « Ce conifère est un géant des forêts, reconnaissable à sa couleur rouge caractéristique et à sa taille vertigineuse. Il est très apprécié et protégé comme un ancêtre familier. Son nom est un hommage à la force et la persévérance du Cherokee Sequoyahinventeur d’un syllabaire qui a inspiré de nombreux système d’écritures chez des peuples à culture orale.

    Véritable titan des forêts, un séquoia géant peut vivre plus de 3000 ans et atteindre les plus gros volumes de tout le règne végétal. Le spécimen le plus connu est le « General Sherman » - situé dans le parc national de Sequoia en California - un colosse âgé de plus de 2300 ans, haut de 84 mètres et doté d’une circonférence de 31 mètres.

    Introduit en France au 19ème siècle et notamment admiré au Jardin des Plantes, il est désormais présent sur tous les continents. Le séquoia géant est planté dans les parcs de grandes demeures ou dans certains jardins publics, et observé avec curiosité pour son exotisme, par exemple dans la zone américaine de l’Arboretum de Versailles-Chèvreloup. »

     

    A certains endroits, on donne un nom au séquoia, par exemple en Californie, leur aire d’origine, on lui a donné le nom d'Hercule et au Palet (Loire-Atlantique) on l'a baptisé « Hercule junior », à Chalus en Haute Vienne mesuré à 1m50 du sol : 12,52m et 31m de hauteur on le nomme « général Chalus ».

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    Pourquoi des séquoias à Saint-Martin ?

     

    Nous avons vu plus haut que les séquoias ont été ramenés en Europe à la fin des années 1850, mais, comment ont ils atterri à Saint-Martin et particulièrement sur le terrain de l'ancien patronage ? Il existe à ce sujet plusieurs versions assez exotiques que nous ne retiendront Pas.

    Le séquoia a surtout servi dans l'ornement de beaucoup de parcs mais aussi de signes extérieurs de richesse à certains industriels. Il y aurait donc trois explications plausibles :

    -Il a peut être été planté dans un ancien parc. Certains se souviennent d'avoir vu 2 séquoias au patronage, en fait il s'agissait pour le deuxième, d'un cèdre. Ces arbres exotiques faisaient-ils parti d'un parc destiné à embellir le village ?

    -La deuxième explication pourrait venir de l'ancien tissage Chambon qui s'est installé à Saint-Martin en 1876, exactement à l'époque de l'introduction des séquoias en France. Notre séquoia a t-il été planté par cet industriel, comme signe extérieur de richesse pour suivre la mode de ses collègues entrepreneurs ?

    -Ou bien, mélange des deux, c'est ce Chambon qui a voulu créer un parc !

    -Il y aurait aussi une troisième explication qui paraît assez plausible : Pour fêter la naissance de son fils (en 1852) Napoléon III aurait demandé aux municipalités de planter un séquoia. 

    Ce qui est certain, c'est qu'Il était déjà présent à l'époque où le patronage a été construit (le terrain a été acheté en 1900 pour y construire un hôpital). On peut évaluer l'âge de cet ancêtre à au moins 150 ans.

    Pierre Moulin se souvient que dans les années 50, chaque année, à l'occasion de la fête du patronage, un drapeau était hissé au sommet du séquoia ! Remettre la tradition au goût du jour pour la fête de l'école ?

    François Champelovier

  • Quand les bijoutiers avaient soif !

    C’est de notoriété historique ; nos ancêtres, et pas seulement les bijoutiers, avaient un penchant pour la boisson et les cafés ou débits de boissons étaient très nombreux dans la première moitié du 19ème siècle.

    Un article de ruedespuces a essayé de recenser ceux existant dans les années 50-60 à Saint-Martin lien : http://ruedespuces.hautetfort.com/archive/2019/05/14/cafes-a-saint-martin-de-valamas-6150926.html.


    En face de l’atelier Murat, au Pont, il y avait deux cafés ! Il suffisait aux ouvriers de traverser la rue…

    Pour l’atelier Legros installé vers 1912 en face de l’ancienne Poste, sur ce qui est actuellement un parking, c’était plus facile et discret ! Dans son ouvrage L’industrie du bijou, tome I, Roger Dugua raconte l’anecdote suivante :


    « Il [Marius Legros] ne supporte pas de voir bavarder les ouvriers et leur interdit de se rendre au bistrot Adolphe. Depuis l'atelier on peut en effet, grâce à un passage direct, rejoindre facilement le bistrot situé sur la place. »
    Le bistrot Adolphe était situé sur la Grande-Place et offrait aussi des services de coiffure. L’histoire de la famille Adolphe commence en 1840 avec le mariage à Saint-Martin d’Adolphe dit Hippolyte, enfant de l’hospice du Puy, avec Marie Henriette Chanteperdrix de Trenc. Il s’installe ensuite comme cabaretier. Son fils Henri Hippolyte et son petit-fils Augustave (plus souvent dénommé Gustave) lui ont succédé comme, alternativement, aubergiste, cafetier, coiffeur, café-coiffeur et perruquier. Les déclarations des professions lors des recensements et des rédactions d’actes d’état civil n’étaient pas toujours précises et sujettes à variations.


    En 1901, Augustave Adolphe était perruquier et le café était tenu par sa mère. (1). Marié avec Marie Riou en 1902, il se déclare cafetier coiffeur et le sera jusqu’à son décès en 1934. En 1911 le couple a adopté Marie Victoire Dégrand (ou Desgrand), une petite voisine qui avait perdu ses parents. Elle est devenue serveuse au café Adolphe.



    La place en 1900 "Carte postale éditée par Artige  (photo 1) et le relevé du cadastre de 1840 ( photo 2).

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    Une carte postale éditée par Artige (3) permet de repérer le passage discret (derrière le scieur avec un chapeau) qui séparait le café - coiffeur Adolphe (à droite) et la maison où habitait Frédéric Lacourt, serrurier et quincailler et, la famille Chalancon (nom que l’on retrouve sur une autre carte postale) dont un fils était chapelier et une fille couturière.
    On repère le passage sur le plan du cadastre de 1840 : il mène à un petit bâtiment présent sur la parcelle où il y a eu l’atelier de bijouterie.

     

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    Le café salon du coiffeur Adolphe a laissé sa place au bar de La Place (café Riou en 1950-60), à sa droite le café restaurant Faure est devenu le bar Le Gargamé avant d’être transformé en habitation. La maison du serrurier-quincailler, reconstruite et surélevée, a fait disparaître le passage et elle a été occupée par la boulangerie-café Pizot, bien avant que l’actuel cabinet du docteur Berly s’y installe.

    La boutique du chapelier est actuellement une habitation après avoir abrité un salon de coiffure.
    De ce passage il reste une calade qui conduit de la départementale au cabinet du docteur Berly et une communication intérieure vers la place de la Mairie existe dans cette maison.


    On peut supposer qu’avant l’atelier de bijouterie il y avait celui du serrurier Lacourt. C’est aujourd’hui la place de la Poste et un parking.

     

    Sources :


    1 - Le café a été victime d’un incendie en 1904. La Croix de l’Ardèche du 25 décembre 1904 - AD07.
    2 - Recensement de Saint-Martin-de-Valamas - AD07.
    3 - Carte postale 79 Fi 1803 - L'hôtel de ville - Collection : Dürrenmatt - AD07.
    4 - Cadastres de Saint-Martin - AD07.


    Jens-Claude Ribeyre

  • Fake news septembre 2024

    Ethnologue amateur :

     

    Dès mon arrivée à Saint-Martin-de-Valamas, il y a 22 ans, on m'a bien fait comprendre que, malgré sa proximité, la ville du Cheylard n'était pas fréquentable et que de se rendre dans cette localité ennemie était considéré comme une trahison. J'ai donc compris que ces gens ne devaient pas être « comme nous », alors pendant toutes ces années, malgré quelques incartades aux supermarchés de cette ville voisine, j'ai toujours évité de passer dans son centre et de côtoyer ses habitants. En tant que « pasdicilien », désireux de réussir mon intégration il était évident qu'il valait mieux respecter les règles et les traditions du pays.

    Après toutes ces années, ayant fait de mon mieux pour m'intégrer, étant bien conscient de ne pouvoir me revendiquer comme « icilien » mais toutefois de ne pas être entièrement « pasdicilien » et ayant fait mes preuves de fidélité à mon village, j'ai décidé, à l'occasion de l'Esti'val de tenter l'aventure. Le dimanche 28 août, armé de courage, déguisé en touriste hollandais, je suis allé assister à une pièce de théâtre (une espèce de conférence sur l'amour) et à un récital de piano (perturbé par les aboiements d'un chien) en bordure de la Dorne. Ces deux spectacles très réussis étaient suivis par un publique nombreux. Je ne sais pas si parmi ces spectateurs il y avaient des Cheylarois ou s'il ne s'agissait que de touristes. (j'y ai aperçu quelques Saint-Martinois que je ne dénoncerai pas) mais je n'ai détecté aucune hostilité à mon égard. IMG_20240818_163758.jpgCe premier travail d'ethnographie que je m'étais imposé ne m'ayant pas beaucoup renseigné, je me suis aventuré sur la place Saléon-Terras où, en soirée, avait lieu un concert. Là encore, rien de bien différent avec mon village si ce n'est qu'à Saint-Martin, lors du festival de musique les gens dansent spontanément et volontairement sur une musique produite par de vrais musiciens alors qu'au Cheylard ils se trémoussent en obéissant aux ordres de 4 jeunes dames au son d'une musique enregistrée qui m'a fait exploser mes appareils auditifs !

    N'ayant pas pu trouver de différence notoire après cette expérience, je pense bien approfondir le sujet en me rendant plus souvent dans cette bourgade voisine en essayant d'avoir quelques contacts avec des autochtones. Pour cela, j'ai placé dans la presse locale une petite annonce intitulée : « Saint-Martinois d'adoption recherche contact avec Cheylarois ou Cheylaroise d'origine. ».

    François

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    Saint-Martin ! Vite, vite des caméras dans la rue royale afin de pouvoir identifier les responsables de cette pollution ! Peut-être aussi faudrait-il mettre un panneau : "Interdit aux chevaux" ? Une rue royale ça se respecte.

    IMG_20240906_093307.jpg

    François