A cette époque, chaque commune était pourvue d'au moins une école, soit publique, soit privée (généralement catholique), parfois les deux. Mais la mixité n'était pas encore entrée dans les moeurs, sauf dans les écoles à classe unique (par nécessité) qui regroupaient les élèves de 5 à 14 ans, essentiellement dans les petits villages ou les hameaux. L'école maternelle n'était pas généralisée: cela variait selon l'effectif de la classe unique: avec un faible effectif, l'accueil en section enfantine était possible, mais avec des capacités pédagogiques restreintes.
La scolarité n'était alors obligatoire que jusqu'à 14 ans, âge auquel on pouvait passer le certificat d'études primaires (CEP, le fameux « certif »)
A Saint-Martin de Valamas, l'enseignement se partageait alors (tout comme aujourd'hui, d'ailleurs) entre l'école publique (laïque) et l'école privée (catholique).
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L'ECOLE PUBLIQUE: Elle était dispersée en plusieurs lieux:
Rue de la poste: (dans l'actuel bâtiment de l'école primaire), on trouvait alors:
- la classe maternelle et le cours préparatoire (mixte)
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la classe primaire de filles (à plusieurs cours: cours élémentaire et moyen, fin d'études)
Rue de la plaine : (dans l'actuel bâtiment de l'école maternelle)
-La classe primaire de garçons (cours élémentaire et moyen, fin d'études.
Une école à classe unique existait aussi à Nant ( le bâtiment est toujours là)
Tout proche, mais dépendant de la commune de Chanéac, le hameau de Limis avait aussi sa classe unique (aujourd'hui fermée): là aussi, le bâtiment existe toujours.
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L'ECOLE PRIVEE: là aussi, elle était scindée en deux bâtiments:
Rue de la Cime du lieu:(actuelle école Saint Joseph), appelée alors communément « école des Soeurs ». On y trouvait:
-la classe maternelle (mixte)
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la classe primaire de filles (Cours élémentaire et moyen, fin d'études)
Rue de la poste (actuel bâtiment de la garderie et salle des voûtes): c'était « l'école des Frères » avec la classe primaire de garçons ( cours élémentaire et moyen , fin d'études).
Dans ces établissements privés , l'enseignement était alors dispensé par des personnels religieux ( les « Frères » et les « Soeurs »)
3 . LES CONDITIONS DE SCOLARISATION
La scolarisation en maternelle dépendait du bon vouloir des parents (qui n'allait pas forcément de soi à l'époque) et des capacités d'accueil, fort variables selon les communes.
En primaire, l'enseignement se poursuivait jusqu'au CEP (comme dit plus haut) à 14 ans, qui ouvrait la voie à l'entrée dans la vie professionnelle (métiers manuels essentiellement)
Pour les autres, après 11 ans (CM2), il existait plusieurs possibilités: soit l'entrée en 6° dans un lycée (généralement Tournon), soit dans un collège, public ou privé, au Cheylard, soit encore dans un lycée professionnel (Tournon): mais là non plus, l'enseignement n'était pas mixte.
La cantine n'existait pas à l'époque. Les élèves éloignés pouvaient apporter leur repas de midi (il pouvait éventuellement être réchauffé) dans les locaux.
Les horaires étaient plus lourds qu'aujourd'hui, puisque les cours avaient lieu aussi le samedi (matin et après-midi). Le jour de congé était alors le jeudi et non le mercredi.
Le trajet domicile-école se faisait généralement à pied, même pour les élèves éloignés, ou éventuellement à bicyclette, rarement en voiture (certains élèves de Guignebert, qui se reconnaîtront, venaient à pied, mais parfois pris en voiture par des automobilistes serviables). Le parcours jusqu'à l'école était quelquefois l'occasion de flâner, de regarder les vitrines, de bavarder, voire de quelques empoignades pas très graves.
Quelques pratiques disparues:
-Les élèves portaient la blouse (non obligatoire), en toile grise, qui protégeait les vêtements des taches d'encre et de la poussière de craie;
-L'écriture se faisait sur les cahiers à l'aide d'un stylo à plume d'acier que l'on trempait dans l'encre régulièrement . Les encriers, enchâssés dans le bureau, étaient rechargés tous les jours par un élève. Les taches d'encre n'étaient pas rares, d'où l'existence de buvards (parfois publicitaires!). Les stylos à pompe et à cartouche ne sont apparus que vers 1960, et les stylos à bille un peu plus tard, signant la fin des tâches et des buvards mais aussi celle de la belle écriture avec ses pleins et ses déliés. S'ils permettaient un plus grande rapidité d'exécution, ils provoquaient aussi une plus grande fatigue du poignet.
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Les exercices se faisaient d'abord sur l'ardoise, à l'aide d'un crayon d'ardoise. On effaçait avec une éponge ou un simple chiffon.
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Les crayons, règles, porte-plumes étaient rangés dans un plumier en bois, bientôt remplacé par un trousse en tissu ou en plastique.
Les jeux à la récréation
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les jeux de ballon étaient généralement proscrits, en raison du risque de bris de vitres.
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Par contre, les jeux de billes étaient extrêmement populaires chez les garçons notamment, tout comme les « osselet ».
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Chez les filles, c'était alors souvent la « marelle ».
Telle était, ainsi brièvement évoquée, l'école du milieu du XX° siècle, qui pourra apparaître bien archaïque aux yeux des jeunes générations de ce début du XXI° siècle, en regard de l'équipement dont disposent les écoles aujourd'hui. Elle a pourtant assuré la formation et l'instruction de la jeunesse de l'époque pour l'essentiel: lire, écrire, compter.
Gilbert Verdier
Commentaires
Très belle rétrospective
merci Gilbert
L'ECOLE PRIVEE:
Rue de la Cime du lieu:(actuelle école Saint Joseph), appelée alors communément « école des Soeurs ».
On l'appelait "l'asile", j'ai longtemps cru que ça s'écrivait "La ZILE"