Les transformations du paysage sont souvent insensibles d'une année sur l'autre. Mais sur une longue période, elles sont souvent flagrantes. On peut classer ces transformations selon qu'elles concernent la nature (essentiellement la végétation) ou les réalisations humaines (constructions, disparitions...), même si la distinction n'est parfois pas aussi nette qu'il y paraît. Et en septante ans, la commune de Saint Martin a bien changé.
A. LES MODIFICATIONS DU PAYSAGE NATUREL: Lorsqu'on regarde une carte postale de la commune en 1950 et qu'on la compare avec le paysage d'aujourd'hui, il apparaît nettement un fait: la forêt a gagné du terrain , notamment sur les hauteurs. Cette avancée de la forêt est due pour une bonne part aux plantations de pins « Douglas » effectuées dans les années 1960 et aujourd'hui arrivées à leur plein développement. On observe aussi une généralisation des landes (genêts, ronces, arbustes divers, plantes herbacées..., au détriment parfois des feuillus.
Le pendant de cette avancée de la végétation forestière et sauvage est évidemment une régression des terres agricoles, et particulièrement des terrasses (« chambas ») les plus éloignées des habitations , les plus difficiles d'accès ou les plus arides. Subsistent des terres dédiées à l'élevage caprin ou ovin (les bovins ayant pour ainsi dire disparu de la commune). Les seules terres agricoles restant sont certains fonds de vallée plats et quelques terrasses où l'arrosage est possible, mais les vergers ont eux aussi quasiment disparu , à l'exception de la châtaignerie ( mais aussi en voie d'abandon.
B. LES MODIFICATIONS DU PAYSAGE URBAIN : malgré une baisse importante de la population communale entre 1950 et 2020 (-35%), on observe un espace urbanisé en extension, avec l'apparition de constructions dans des secteurs autrefois vides d'habitations:tels sont les quartiers de la Croix-la-pierre, de la gare, des Horts...tandis que certains hameaux se voient renforcés: Valamas, Crezenoux, la Teyre, Nant, le Bourget... Cette extension se fait sur des espaces situés à proximité des voies de communication (voiture oblige). Parallèlement, on observe une désaffection pour les hameaux ou écarts les plus éloignés ou les plus mal desservis:la Romane, Trenc, Dornebessac...
On note également depuis les années 60 une certaine désertion du centre du bourg ( au profit des hameaux évoqués plus haut, mais ce n'est peut-être pas inéluctable. Enfin, il faut surtout remarquer la régression des espaces industriels: même si les bâtiments sont toujours là, ils sont affectés à d'autres fonctions.
CONCLUSION Au cours des 70 dernières années, le grand perdant sur la commune est l'espace agricole (abandon des terres) au profit de la forêt et des landes d'une part , et d'autre part de l'espace urbanisé (habitations) . Inévitable, ou peut-on renverser la vapeur ?
Gilbert Verdier
ANNEXE: Les grandes modifications de l'espace urbain (1950-2020) sur la commune de Saint Martin de Valamas:
-Disparition de la gare et de ses dépendances (bâtiments, voie ferrée)
-Plan d'eau et stade de Champchiroux
-Camping de la Teyre
-Elargissement du carrefour du Cadet
-Lotissements de la gare et des Horts
-EHPAD « La Cerreno »
-Extensions du cimetière
-Parkings du cimetière et route des Horts
-Usine « Altesse » de Valamas
-Maison de santé
-HLM de Champchiroux
-La Maison Murat devenue Atelier du Bijoux et aménagement du carrefour
-Caserne des sapeurs-pompiers du Gua
Gilbert Verdier