Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Voyager avec des guides touristiques

Le guide Joanne « France-Auvergne-Morvan-Velay-Cévennes » était préconisé dans l’excursion au Mézenc de 1881. Des guides de voyage, avant d’être touristiques, ont commencé à exister après les récits de voyage ou les conseils pour voyager, ils ont ensuite évolué vers les formes plus spécifiques des ouvrages actuels. Il serait trop long d’en faire une liste, probablement non exhaustive, mais voici quelques points de repère.



« La guide (1)des chemins de France » de Charles Estienne, éditeur à Paris en 1552, s’adresse à des gens qui souhaitaient se déplacer (liste de villes, temps, relais…) et non à des gens qui auraient souhaité admirer le paysage. Évidemment dans ce petit livre, il n’y a rien sur les Boutières ; le Vivarais est seulement cité ainsi que la ville du Puy.



A partir de 1708, la « Liste générale des Postes de France pour le service du Roi et la commodité du public » est publiée chaque année. C’est en quelque sorte le premier guide du voyageur. Celui-ci doit vérifier qu’il a bien la liste « officielle », c’est à dire « gravée avec les armes du Roi » et non « imprimée » (2). En 1835, une route de poste rejoint Le Cheylard par Saint-Péray et Vernoux (3).



L’ouvrage « La Loire historique, pittoresque et biographique : de la source de ce fleuve à son embouchure » par G. Touchard-Lafosse, illustré de gravures, comprenant des cartes, le tracé des voies de chemin de fer et édité en 1840-1844, préfigure les guides touristiques. On y trouve une description de la région du Gerbier : « Le mont Gerbier-de-Joncs s'élève à 1,563 mètres au-dessus du niveau de la mer ; il présente une masse trachytique dépourvue sur ses flancs de toute végétation, si ce n'est à sa base et vers le nord… Rien de plus aride que l’aspect de cette montagne, dont les versants, nus et rocailleux, réfléchissent les rayons du soleil avec une chaleur dévorante.. »



En 1851, Louis Hachette, s’inspirant d’une idée anglaise, publie sous le titre « Bibliothèque des Chemins de fer » un ouvrage en concurrence avec « Bibliothèque du voyageur » édité par Napoléon Chaix (4). Il rentre alors dans une vive concurrence avec Karl Baedeker (Allemagne) et John Murray (Angleterre) aussi éditeurs de guides. Les Guides Joanne prennent la suite de cette collection sous le nom de celui qui en avait assuré la direction, Adolphe Joanne. Son fils Paul a pris la suite. En 1866, les éditions Hachette proposaient la collection des « Guides Diamant » (5) pour « touriste plus pressé, moins érudit mais toutefois assez exigeant » en petit format et papier plus léger. En 1919, les Guides Joanne prennent le nom de Guides bleus, une publication se situant entre les guides du Touring Club de France de 1906, et les Guides Verts de Michelin de 1926.



Dans la version de 1874 du Guide Joanne, disponible sur le web, on trouve une description de Saint-Martin-de-Valamas, page 327 :

« Route 80 du Puy à Privas. A. par Le Cheylard. 100 kil. Route de voitures.

49 kil. 1/2. Saint-Martin-de-Valamas. ch.-l. de c. de 2187 hab., est bâti sur une colline, au confluent de l'Eysse et de l'Érieux, et au-dessus de jolis vergers qu’ombragent des muriers et des noyers centenaires.

On franchit l'Eysse près de son confluent avec l'Érieux et l'on suit le cours tortueux de cette dernière rivière, qui coule à 500 ou 600 met. à g. de la route. Sur la rive g. se montrent les ruines du château fort de Rochebonne, entre deux torrents qui descendent en cascades des hauteurs voisines. La tour la plus élevée, dit M. Albert du Boys (Album du Vivarais), est bâtie sur un rocher qui semble être lui-même une tour gigantesque et qui est complètement inaccessible ; l'ancien donjon s'élevait sous l'abri même de ce rocher, et n'en était sépare que par une ruelle étroite. Une espèce de pont communiquait de ses créneaux à la base inférieure de la tour perchée dans les airs.... Des débris d'escaliers, des cheminées richement sculptées et suspendues à diverses hauteurs, annoncent que cet édifice avait trois étages tous habités. Le caractère de l'architecture ne parait pas remonter au-delà du XVI° siècle. »



Ces guides ont évolué d’un aperçu linéaire, les itinéraires vont de lieu en lieu, à une approche plus globale et régionale décrivant un territoire (6). Ils se sont aussi multipliés pour devenir plus locaux. Par exemple, pour les Boutières : « La Haute-Loire et le Haut Vivarais. Guide Du Touriste, Du Naturaliste et de L'archéologue (1911) » ; « L’Ardèche Le Vivarais » (1972) ; « Ardèche Verte Haut Vivarais » (1991) ; « Guide touristique de la montagne ardéchoise » (1993) ; etc. 

Actuellement un « Guide pratique Ardèche » qui donne une description de chaque village du département est présent sur le territoire depuis plus de 40 ans. Il est disponible en mairies.

6-guide-touristique-image-1.jpg



On peut aussi consulter un article des Archives de l’Ardèche : « L'Album du Vivarais : un guide touristique du XIXe siècle » Lien : https://bibliotheque-archives.ardeche.fr/actualites/actualite/165

6-guide-touristique-image-2.jpg



A suivre…

Jean-Claude Ribeyre

1 - Guide, « action de guider ou de montrer le chemin », était féminin jusqu’au XVIIe siècle.

2 - Une recommandation indiquant qu’il y avait des contrefaçons.

3 - Les routes de poste disparaissent en 1873.

4 - Éditeur des célèbres indicateurs des chemins de fer, habituellement appelés  « Indicateurs Chaix ».

5 - Il existe un guide diamant « Les stations d’hiver de la Méditerranée » avant que la l’appellation « Côte d’Azur » ne soit créée. On y trouve la liste des trains de luxe et internationaux et relations entre Paris et les stations d’hiver.

6 - Des Guides Joanne au Guide Vert Michelin : points, lignes, surfaces. In Situ, revue des patrimoines, Marie-Vic Ozouf-Marignier, 2011

Les commentaires sont fermés.