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Les bons mots à la bonne place

Il y a quelques temps, j’ai vu passer sur Facebook l’annonce suivante :

“A VENDRE LIT A BARREAUX POUR BEBE BLANC “………what ?????!!!!!!!!??????? Ma première réaction fut de rire, tant il m’a semblé évident que l’erreur de syntaxe n’était pas volontaire ; ma deuxième réaction fut de réfléchir à l’importance des mots, leur sens, leur place dans une phrase.

A VENDRE LIT POUR BEBE BLANC illustre parfaitement comment une communication ambigüe peut prêter à confusion. Cette confusion peut conduire à des malentendus et à des préjugés. Les gens pourraient interpréter incorrectement que le bébé doit être blanc pour qu’on puisse acheter le lit, entrainant un sentiment de discrimination, et des suppositions sur la personne qui vend le lit. Le malentendu sur la couleur du bébé pourrait ainsi provoquer des tensions interpersonnelles si les personnes impliquées se sentent offensées ou mal comprises.

La langue que nous utilisons est un outil puissant, capable de refléter notre compréhension, nos croyances, nos valeurs. Cet outil est tout aussi puissant dans sa capacité à influencer, unir, blesser. L’utilisation de termes inappropriés peut avoir des conséquences profondes sur des communautés entières. Il semble à peu près certain que dans le cas de l’annonce pour le  petit lit  tout le monde aura compris qu’il s’agit d’un lit blanc et que l’erreur de syntaxe n’a donc aucune conséquence. Méfions-nous néanmoins, les mots ont tous un sens, utile et puissant, ils sont le fondement de la communication, une communication verbale claire est essentielle pour la compréhension mutuelle. A l’heure actuelle, en raison de l’importance accrue portée aux questions de race et de justice, la manière dont nous communiquons a une importance capitale pour la construction d’une société plus inclusive, équitable et respectueuse. Ainsi employer à tort et à travers les termes “nazi” pour parler d’un patron qui n’accède pas à vos demandes, ou “dictature” pour parler d’un pays dans lequel on ne peut pas faire tout ce que l’on veut est totalement exagéré. L’utilisation excessive du terme “nazi” peut minimiser la gravité de ces crimes et porter atteinte à la mémoire des victimes. Qualifier systématiquement des dirigeants de “dictateurs” affaiblit le sens du terme.  Les coréens du nord ou les iraniens doivent bien rire lorsqu’ils nous entendent traiter nos politiques de dictateurs…. 

Pour conclure, il me semble très important de choisir ses mots avec soin et de n’utiliser certains termes que lorsqu’ils correspondent à leur sens réel ; important aussi de veiller à ce que les jeunes générations arrêtent de s’appauvrir en vocabulaire et en expression, orale ou écrite. Un vocabulaire limité entraîne des difficultés à expliquer ses idées, à participer à des conversations ou comprendre des textes, donc la réussite scolaire s’en trouve limitée. Les bébés fournissent un bel exemple de la façon dont le manque de langage peut susciter de la colère, laquelle s’atténue au fil du temps grâce à l’apprentissage du langage, ouvrant la possibilité pour lui  de s’exprimer.

Hélène Duchamp

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