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L'affaire Depardieu et la RTS (Télévision suisse)

Sous titre :  « T'es con mais je suis plus con que toi ! »

Fin décembre,   après les révélations concernant l'attitude et les propos de Gérard Depardieu se rapportant aux femmes, la RTS (télévision suisse; c'est pas chez nous, mais c'est pas loin !) décidait de ne plus diffuser les films dont G. Depardieu serait la vedette. Cela revient à priver le téléspectateur de plusieurs dizaines de films et non des moindres: Les valseuses, Le dernier métro, 1900, Le choix des armes, Cyrano de Bergerac...  Or,  la RTS commet en la matière un contresens complet: le véritable créateur du film n'est pas le (ou les) comédien(s) mais le réalisateur (ou metteur en scène); les autres personnes qui concourent à la fabrication du film, qu'ils soient comédiens ou techniciens ne sont que des collaborateurs du réalisateur susdit, même s'ils peuvent, grâce à leur talent et leur savoir-faire contribuer grandement à la réussite du film (que l'on songe entre autres aux grands directeurs de la photo, à leur science de l'éclairage et de la lumière tels V. Storaro, P.W. Glenn, R. Metty, S. Cortez...). Mais en plus, dans le cas qui nous occupe , les films où apparaît G. Depardieu en vedette , furent souvent l'œuvre de grands cinéastes (B. Blier, F. Truffaut, A. Corneau, C. Sautet, B. Bertolucci...), même si Depardieu a apporté à ces films, grâce à ses talents de comédiens, un plus incontestable. 

 Mais le plus grave n'est pas là: ce qui est inquiétant, c'est que plus rien n'empêche  les programmateurs , dans cette perspective, d'interdire la diffusion du film au prétexte que non seulement un comédien star, mais n'importe quel artisan du film (du plus modeste accessoiriste au réalisateur) aurait eu une attitude inconvenante dans le passé. Et pour ne pas s'arrêter en  si bon chemin, on peut imaginer que ce moralisme puisse s'étendre, au-delà des affaires de mœurs à d'autres critères: excès de vitesse, port de la barbe ou des cheveux longs, tabagisme... C'est en fait la voie ouverte à l'arbitraire et à la censure.

 Et puis, quel peut bien être l'intérêt pour la cause féministe de ne plus diffuser des films tels que ceux cités plus haut, quels que soient les comportements erratiques et les propos libidineux  d'une star de l'écran. Bon. Nous n'en sommes pas là, mais cette épidémie pourrait s'étendre, si l'on n'y prend garde. Notez bien toutefois, si tel était le cas, vous pourrez toujours vous rabattre sur les insipides téléfilms de Noël (il y en a par tombereaux entiers) ou encore sur les émissions de « téléréalité » qui sont, comme chacun sait des modèles de bon goût et d'intelligence.

 Sur ce, chers téléspectateurs , bonsoir et bonne nuit!

 

                                              Gilbert Verdier

Commentaires

  • Dans le même ordre d'idée je vous signale qu'une excellente et récente série télévisée "Alphonse" de Nicolas Bedos avec de grands acteurs comme Pierre Arditi, Jean Dujardin, Charlotte Gainsbourg a été complètement occultée pour cause d'ostracisme vis à vis du réalisateur mis en cause pour une histoire de ??? ( je ne sais pas). Et qu'on a fait passer à la trappe le travail de 300 personnes avec des investissements énormes par souci de bien pensance pour des faits non avérés qu'on attribue au réalisateur. Je suis sûr que vous n'avez jamais entendu parler de ces téléfilms bien foutus que j'ai découvert un jour que Pierre Arditi s'est plaint dans une émission que leur travail avait été jeté brutalement pour des raisons fumeuses. Et pourtant ces films sont bien foutus et méritent d'être vus.

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