Saint Martin , comme tout le monde le sait, est niché dans un écrin de verdure vraiment beau qui invite à de multiples balades. Pas besoin de voiture pour trouver son bonheur. Quand on a un chien, toutes sortes de possibilités l'attendent à bout de pattes. C'est un régal.
Comme tout le monde le sait aussi, ces bêtes ont besoin de faire leurs besoins.
Greta, vieille chienne très sage, a compris depuis très longtemps que la forêt, les hautes herbes, les grands prés permettent une certaine discrétion. Sa pudeur naturelle la pousse à s'accroupir là où le résultat de sa digestion ne heurte ni le nez ni les yeux et encore moins les chaussures des promeneurs.
Umbra par contre, du haut de ses presque trois mois, ignore parfaitement la discrétion. Elle adore les jouets, les pantoufles et autres manches de vestes qui pendouillent et par dessus tout les caresses. Un vrai chiot quoi. Alors elle fait un maximum pour obtenir des câlins. C'est avec enthousiasme qu'elle se déleste de ses croquettes à l'extérieur, car sa nouvelle maîtresse en est tellement contente qu'elle la caresse longtemps. Cet extérieur se situe la plupart du temps sur une des rues ou routes qui mènent à la forêt ou au bord de l'eau. Et oui, Umbra doit encore grandir pour pouvoir prétendre à la discrétion et la pudeur de Greta.
Sa maîtresse sort donc un petit sac de sa poche pour ramasser la raison de son grand bonheur et l'origine des caresses.
Et après, elle se promène avec ce petit sac au bout des doigts. Ou même avec deux si nécessaire. ( Ça arrive)
Pendant tout le reste de la balade.
C'est rigolo pour un chiot parce que le sac suit le mouvement du bras. Il peut essayer de l'attraper, un vrai jeu comme avec une corde. Sauf que la maîtresse n'est pas d'accord. Pourquoi se balade-t-elle alors avec un jeu dans la main?
Je vais vous le dire:
Elle a peut-être mal regardé, mais là où elle s'est promenée, elle n'a pas vu de poubelle.
Le long de la Dolce Via, entre le Payanké ardéchois et le camping, elle n'en a pas vu en dehors des conteneurs de tri.
Près du pont enjambant l'Eyrieux vers les bancs, elle n'en a pas vu.
Sur le parking à côté de la salle polyvalente, vers le pré, les bords de l'Eysse où tant de monde se prélasse en été, elle n'en a pas vu.
Dans la rue des puces, elle n'en a pas vu ni d'ailleurs dans la rue royale si joliment refaite.
Par contre, les lieux cités sont décorés de divers résultats d'une bonne digestion canine plus ou moins importants, de formes variées.
On peut donc conclure que certains propriétaires de toutous n'ont pas envie de se promener avec un petit sac très parfumé pendant leur balade.
Quel dommage!
Mais n'est-ce pas un tout petit peu compréhensible ?
Remonter jusqu'à la place de la mairie, grimper les escaliers de la salle du pont ou se rendre jusqu'à l'Office de tourisme pour se retrouver les mains libres n'est pas toujours évident car parfois assez loin du "lieu de crime".
En plus, les visiteurs d'été ne connaissent pas forcément ces emplacements discrets.
Par contre , si la maîtresse s'est trompée, si aux endroits énumérés il y a des poubelles, elle serait très heureuse de l'apprendre. Elle pourrait se délester d'un drôle de sac bien plus vite et profiter autrement de toutes ces belles promenades à faire avec un chiot - ou un chien adulte.
Christiane Behnke