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  • Saint-Martin-de-Valamas : Forets naturelles, forets artificielles

           

    On dénombre de très nombreuses essences d'arbres sur le territoire de la commune, certaines très répandues (châtaignier) , d'autres beaucoup plus rares (érable), voire tout à fait exotiques (séquoia !). 

     Toutes ne forment pas des forêts: il faut pour cela une certaine étendue. De plus certaines de ces essences ont été introduites au cours du temps dans un but de culture raisonnée: ce sont les forêts «  artificielles ». Mais alors, de quoi est véritablement formée la forêt communale qui occupe une grande partie du territoire ( plus de 50 % des 2000 hectares) sur les ubacs notamment. En observant les bois et forêts , leur situation, leur configuration, et en s'appuyant sur la toponymie, on peut essayer de répondre à cette question. On peut donc scinder la forêt communale en deux catégories : les forêts naturelles et les forêts artificielles.

    LES FORETS NATURELLES : celles-ci sont des bois ou des forêts qui ont poussé ou se sont développées sans l'intervention de l'homme. Ce n'est pas si facile à déterminer, car qui peut dire qu'une forêt apparemment sauvage et ancienne n'a pas été voulue et plantée par de très lointains ancêtres? Néanmoins, et compte tenu de ces réserves, on peut estimer que certaines forêts ( de toute façon tellement anciennes qu'elles sont bien devenues sauvages ) sont composées d'essences indigènes et ayant poussé sans aucun contrôle. Voyons donc quelles sont ces essences les plus courantes.

     a) Les chênes:chêne.jpg il existe des bois de chênes, disséminés sur la commune. On peut penser que ces chênaies sont anciennes, car on en retrouve partout en France et cela se remarque dans la toponymie: si « roure »(nom du chêne très usité dans la région) est absent de Saint Martin, on trouve le terme « blache » ( ou blachette) qui désignait un taillis de chênes; d'autre part, ces bois sont dans des endroits peu accessibles, éloignés des habitations. On peut en conclure que les bois de  chênes sont les vestiges d'une chênaie primitive plus étendue.

    hêtre.jpg b) Les hêtres (ou fayards): il sont rares sur la commune, mais on en trouve alentour. Par contre, il n'existe pas de toponymes marquant leur présence  (fay, fag, faug...)

    Les frênes: le toponyme « fraysse » et ses variantes et dérivés sont absents de la commune, et on ne décèle pas vraiment de bois de frênes, seulement quelques arbres ou bouquets d'arbres isolés;

    1. vernes aulnes.jpgLes vernes (ou aulnes) : affectionnant les lieux humides, il n'existe pas vraiment  de bois de vernes (seulement des bosquets ou alignements le long des cours d'eau) mais le toponyme attestant sa présence existe (Le Vernet ).

     e) Les bouleaux (autrefois dénommés « bès », bouleaux.jpgrares aussi sur la commune, leur présence ancienne est signifiée par les termes « bessa » ou « bessac »

     f) Les pins sylvestres: forment encore quelques bois ou bosquets. Cette essence est  par ailleurs souvent mélangée à d'autres. 

    pin sylvestre.jpg

         Comme on le voit, cette liste d'essences forestières ( non exhaustive) montre que les forêts naturelles sur le territoire communal saint martinois sont plutôt restreintes. Alors d'où vient le fait que la commune soit si boisée?  C'est là un effet de l'intervention humaine, qui a été massive.

      LES FORETS ARTIFICIELLES: elles constituent la majeure partie de la surface boisée de la commune. Mais ces forêts artificielles ne sont pas forcément récentes. En fait, elles ont été implantées en deux temps et pour des buts bien différents. Elles concernent deux essences, quasi exclusivement; le châtaignier et le sapin « douglas ».

      a) Les châtaigniers: châtaigner.jpgdésormais essence emblématique de l'Ardèche, le châtaignier n'est pas indigène. Il est difficile de dire à quelle époque exacte il a commencé à être cultivé, mais en tout cas , il n'y en a pas trace dans les toponymes des Boutières, ce qui prouve bien son implantation (relativement ) récente. On peut considérer qu'il a été introduit dans la région vers les XVII°/XVIII°  siècles et que sa culture a été intensifiée au cours du XIX° siècle, permettant ainsi de subvenir aux besoins de la population, alors en forte augmentation, et qu'elle s'est poursuivie jusqu'à la guerre de 39/45. Après celle-ci , la châtaigneraie communale a été progressivement délaissée, jusqu'à être parfois totalement abandonnée dans les secteurs les plus difficiles d'accès. Mais le fait est là : la forêt communale est pour une bonne part constituée par la châtaigneraie (on peut d'ailleurs être sûr qu'elle est d'origine humaine, car de nombreux murets de soutènements sont encore là !). Cette châtaigneraie continue à produire encore pour de petits exploitants et aussi pour les promeneurs en automne. Elle fait aussi la joie des cueilleurs de champignons (cèpes, girolles). Les pins sylvestres  se mêlent parfois à elle.

      douglas.jpg b)Les sapins « Douglas »: d'origine américaine, ces résineux ont été plantés en masse vers 1960. Mais alors que les châtaigniers étaient une culture vivrière, ces sapins n'étaient destinés qu'à obtenir un rapport futur de leur bois, et plus particulièrement pour la fabrication des étais de mines ( c'est pour cela qu'ils sont plantés si rapprochés: leur diamètre ne devait pas dépasser une vingtaine de centimètres, et en conséquence, ils devaient être coupés jeunes). Les mines ayant fermé, les arbres sont restés sur pied, jusqu'à atteindre les dimensions assez impressionnantes que l'on connaît aujourd'hui. Ce n'est qu'autour de 2000 que l'on a commencé à les abattre pour du bois de charpente et de menuiserie.

     Cette prolifération de « Douglas » ( qui se  sont remarquablement adaptés au climat et aux terrains locaux) a eu des conséquences sur la flore et la faune locales:

      -Stérilisation des sols dans les sous-bois : rien ne pousse sous leur couvert: ni herbes, ni mousses, ni champignons.

    • Disparition de la faune (mammifères, oiseaux, voire insectes) qui ne trouvent pas là de quoi se nourrir.

    • En hiver, leur ombre maintient le sol froid: les routes restent enneigées et verglacées à leurs abords.

    • Lors des coupes, les branches restent sur place, encombrant le sol, sans que nul ne s'en soucie.

    • Les forêts de Douglas sont très sensibles aux tempêtes, les racines étant superficielles.

    Toutefois, l'avantage de ces forêts est qu'elles ont empêché les terrains d'être envahies par la broussaille. Les forêts de Douglas sont actuellement l'objet de coupes rases, mais nul ne semble se préoccuper d'un possible reboisement en feuillus. Comme on le voit , l'implantation de forêts artificielles pose parfois des problèmes écologiques sérieux.

      CONCLUSION: si les forêts qui couvrent le territoire communal sont essentiellement d'origine artificielle, ce n'est donc que récemment. La disparition progressive mais lente des plantations de « Douglas » doit amener à repenser le boisement: retour aux feuillus (notamment chênes et hêtres), que ce soit par plantation ou par semis naturel, et ce afin que les plaisirs et les bienfaits de la forêt nous soient (ainsi qu'à nos descendants) à nouveau pleinement accessibles.



                                                      Gilbert  Verdier



  • Garder le contact dans un environnement qui se rétrécit

    La crise sanitaire, évidemment nous sommes impressionnés par tous ces décès, par l'impuissance de tous devant ce virus qui nous oblige à prendre des précautions sanitaires, de distanciation, de non-regroupements, de port du masque et de confinement.

    Pour nous retraités ce qui est troublant c'est l'isolement, toutes ces personnes seules qui n'ont plus de lieux d'animation, qui se retrouvaient à l'Espace Senior, qui échangeaient, mais tout est fermé...les familles se déplacent en nombre restreint, les gestes barrière sont respectés mais il faut s'imposer de sortir, de marcher, de garder le contact avec cet environnement qui se rétrécit... Quand nous discutons entre amis nous disons que nous avons pu travailler, nous projeter dans un avenir sympathique et nous avons une retraite, pour la plupart ; il ne faut pas oublier les défavorisés que la crise exclut de plus en plus.

    Nous pensons à tous ces jeunes en difficultés, comment entreprendre des études, continuer, comment trouver un contrat d'apprentissage, comment avoir des activités sportives, comment maintenir les rencontres, par visioconférences ? Dur, dur et l'appauvrissement de tous, les licenciements, le chômage, le télétravail et demain ? Bien sûr ils s'adapteront, ils n'auront pas le choix, ils s'en sortiront mais quelle planète on leur laisse, le réchauffement climatique, la pollution, l'épuisement des ressources... heureusement l'espoir persiste, faisons leur confiance, acceptons d'être confinés

    Françoise B. (74 ans)

  • J'ai lu

    L'Indélébile Mémoire

    Henri Constanty

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    La lecture est parfois source de surprises. Une amie m'a récemment prêté un livre dont elle supposait qu'il m'intéresserait. J'ai mis quelques temps à l'ouvrir, la conjoncture actuelle ne m'incitant pas à me replonger dans l'histoire des camps de la mort. Et puis, ce livre exposé à mon regard a fini par avoir raison de ma résistance.

    L'auteur, Henri Constanty décrit son enfance à Marly-la Ville dans le département du Val de Loire (région Ile-de France) dans les années d'avant guerre puis il parle de la grève de 1936 puis de la montée du fascisme et de l'arrivée des Allemands. Il s'engage dans un réseau de résistance. Ayant refusé de partir pour le STO il est remis à la police allemande et est embarqué dans un train en partance pour l'Allemagne. Après quelques tentatives d'évasion, il passe par le camp de sûreté de Schrimeck, par le camp du Struthof en Alsace, puis à Dachau, à Mauthausen et à Melk en Autriche. Il décrit l'horreur de tous ces camps, les brimades, les morts,, les fours crématoires, les atrocités subies par lui même et par ses compagnons.

    Rescapé de ces camps, « Aujourd'hui, je dis avec humour que j'ai inversé les chiffres 74 kilos avant la déportation et 47 à ma libération. » il retrouve son village.

    En 1947, il fait la connaissance d'une jeune fille qui travaille à Paris.

    Bien que connaissant l'histoire des camps de concentration, le récit bien écrit et détaillé de Henri Constanty a été une piqûre de rappel toujours nécessaire afin de se souvenir de quoi l'homme est capable.

    Et puis, voilà que le récit prend une tournure inattendue, Paulette, la jeune fille dont Henri a fait la connaissance lui envoie une lettre de son pays natal : Saint-Martin-de-Valamas ! Il va s'installer à St-Martin, se marie avec Paulette, il fait partie de l'équipe de foot en 1948, s'intègre dans la vie du village, travaille chez Chomarat puis s'installe à Alboussière.

    Beaucoup de St-Martinois doivent se souvenir de lui.

    Henri Constanty est enterré au cimetière de Saint-Martin-de-Valamas

    tombe constanty.jpg

    François Champelovier