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  • L'homme seul

    L'òme solet                          L'homme seul

     

    Darrier lo serre maut           Très haut, derrière le mont

    Lo solelh s'estramava          Le soleil à son extrême,

    E davan son ostau               Devant sa maison

    L'òme solet brojava...           L'homme seul songeait...

     

    Chauria, benlèu Pamens       Il faudrait bien pourtant

    Lo fornel atubar                     Allumer la cheminée

    E prene un pauc de temps    Et prendre un peu de temps

    Per faire lo sopar...               Pour faire le souper...

     

    Plan-plan, en se meirent       Petit à petit en se déplaçant

    Aidat de sa caneta                Aidé par sa petite canne

    Son miron lo seguent           Son chat le suivait

    Dintrét dins meisoneta         Il entra dans sa maison

     

    Lo fuòc léu atubat                Le feu fut allumé

    Penét l'oie au cremalh          Il prenait la marmite

    Ben-leu, gargatara               Bientôt l'eau bouillonna

    Per tot temps aquò val         Pour le moment ça va

     

    Davan que s'anar jaire          Avant d'aller se coucher

    Sonhet se lo temps,             Il regarda si le temps,

    Deman cò poira faire           Demain ferait son affaire

    Se sera pas lo vent.             Si ce ne serait pas le vent.

    M. Norcen mars 1992

  • Vacances 1946 en camping

    Le journal La Liberté du mardi 6 août 1946 publiait la photo ci-dessus avec la légende : Le camping, cette année, a fait beaucoup d'adeptes. Faudrait-il faire des commentaires sur cette photo ? Nous vous en laissons le soin….

     

    Depuis quand date le camping ? La réponse pourrait être « depuis toujours » puisque nos ancêtres étaient nomades… Pour en parler plus sérieusement, quelques dates s’imposent comme référence parmi les textes d’auteurs ou de chroniqueurs ayant traité le sujet (1).

     

    Un article du journal L’Auto-vélo du 28 juillet 1903 dirigé par Henri Desgranges, créateur du Tour de France, sous le titre Campements précise : « Les Anglais ont le génie de ces organisations en plein air. Depuis longtemps déjà le goût du camping, ou du bivouac mondain, a pris dans le Royaume-Uni des proportions considérables. Il n'est, pour ainsi dire, aucune fête sportive qui ne soit circonscrite dans des baraquements de toile solidement établis et pourvus à l'intérieur de tout ce qui est indispensable à la vie élégante. »

     

    La revue mensuelle du Touring Club de France du 15 août 1903 reprend l’information et souligne que : « Le camping se propage très rapidement, en Angleterre, parmi les touristes, chauffeurs, canotiers et cyclistes. Pour ces derniers, il existe des modèles de tentes ne dépassant pas six kilos, cordages et pieux compris. »

     

    La création du Camping-Club français date de 1910 (déclaré le 11 mai 1910 au Journal officiel). Son but est « de propager en France le goût de la vie en plein air, d'en assurer le confortable, le pittoresque et la sécurité ». Il se propose notamment d'organiser et d'aménager des campements au milieu de sites appropriés et d'encourager la fabrication, en France, du matériel que nécessite ce genre de tourisme.

     

    En 1936, le Camping Club Français et les « Campeurs de France » fusionnent pour donner naissance au Camping Club de France qui existe toujours (https://www.campingclubdefrance.fr/index.php/fr/qui-sommes-nous) et d’autres structures se sont créées en fonction de l’évolution du camping… et du temps libre.

     

    Les premiers campings dans les Boutières ?

     

    Arcens : vers 1971-1972,

    Saint-Martin-de-Valamas : un camping existait sur le stade en 1965 et en 1986 le camping de la Teyre était aménagé. Le camping municipal a été vendu à un particulier par la commune fin 2021 (décision du conseil municipal du 18 octobre 2021).

    Pour les autres communes : si vous avez des informations ou des souvenirs…. n’hésitez pas à les communiquer à « ruedespuces ». Merci !

    D’après Camping France, il y aurait 291 campings en Ardèche.

     

    Jean Claude Ribeyre

     

    (1) - Par exemple, Olivier Sirost, Les débuts du camping en France : du vieux campeur au village de toile dans Ethnologie française 2001/4 (Vol. 31), pages 607 à 620.

    Le terme vieux campeur s’impose petit à petit comme marque d’expérience puis comme une marque de magasin avec l’enseigne « Au vieux campeur ». L’histoire du magasin est évoquée dans un article de La Croix du 10 juillet 2022. Lien : https://www.la-croix.com/Economie/Au-vieux-campeur-lentreprise-familiale-resiste-geants-sport-2022-07-10-1201224286.

  • Vallée de l'Eyrieux : les cultures disparues

    Depuis 130 ans, c'est-à-dire depuis le début du dépeuplement de la région boutiérote, les terres ont été largement abandonnées à la forêt, à la lande, à la friche: c'est ce que l'on appelle la déprise agricole. Au cours de cette période ont été délaissées de nombreuses cultures spécialisées, autrefois prospères. Parmi celles-ci, nous pouvons notamment remarquer:

     

       murier.jpg1)LE MÛRIER: cet arbre n'était pas cultivé pour son intérêt alimentaire immédiat, mais pour l'élevage des vers à soie (les feuilles étant la nourriture de celui-ci. Cette culture était particulièrement développée autour de Saint Sauveur de Montagut, et alimentait ainsi les moulinages -nombreux- du secteur, avant que les importations et la soie artificielle ne ruinent cette branche de l'agriculture. Il est possible de voir encore des mûriers çà et là, vestiges d'une autre époque.

     

      2)LE CHÂTAIGNIER: la châtaigneraie s'était beaucoup développée auchataigner.jpg cours du XIX° siècle, en raison de l'augmentation de la population des Boutières. Il en reste de nombreuses forêts aujourd'hui, mais elles sont souvent laissées à l'abandon (même si quelques producteurs s'accrochent). Mais ainsi, elles fournissent aux promeneurs l'occasion de ramasser quelques châtaignes à l'automne.

     

     pecher.jpg3)LE PËCHER: cette culture s'est massivement développée dans les années 50/60 dans la basse vallée de l'Eyrieux ( des Ollières à Beauchastel) mais aussi parfois jusqu'à 500/600 m d'altitude (Le Cheylard, Saint Martin de Valamas...). La production était alors très importante, entraînant la création de coopératives (Beauchastel). Mais concurrencée par la vallée du Rhône et les importations des pays voisins, la pêcheraie de l'Eyrieux a fortement régressé depuis 1970, au point de disparaître presque complètement, sauf dans la partie la plus basse de la vallée.

     

    vigne.jpg4)LA VIGNE: on peine à le croire aujourd'hui, mais la vigne était très présente dans les Boutières, (.  jusqu'à 600 ou 700 m d'altitude) sur les pentes à la fois ensoleillées et arides des vallées. Innombrables étaient les paysans d'alors qui « faisaient leur vin » pour leur consommation personnelle. Il faut bien toutefois reconnaître que ce vin était souvent de qualité médiocre (non commercialisable) en raison des cépages  de qualité discutable, aujourd'hui disparus (bacot, clinton...) mais aussi faute d'un terroir peu adapté. Certains ont toujours qualifié ces vins locaux de « piquette »... Toutefois, grâce aux alambics, les paysans pouvaient faire à l'époque leur fameuse « gnôle » (40°).

     

    5) LE BLE : oui, on cultivait le blé dans nos contrées: la farine pouvait alimenter ainsi les boulangeriesblé.jpg du secteur. Cette farine était d'ailleurs produite dans des établissements locaux (moulins, minoteries) auxquels les paysans venaient apporter leur grain. La récolte du blé donnait lieu à des séances de battage sur des aires (avant l'arrivée des machines). Rien ne se perdait : la paille résiduelle servait à la litière des animaux. Cette culture a désormais quasi totalement disparu.

     

    1. pommes de terre.jpgLA POMME DE TERRE: tout paysan, tout petit agriculteur d'autrefois, voire tout possesseur d'un simple petit lopin de terre avait un carré réservé au fameux tubercule: il n'était pas aussi bon marché qu'aujourd'hui, et ceci explique la généralisation de cette culture. Celle-ci, sans disparaître tout à fait, a fortement régressé depuis les années 70. mais çà et là, des jardiniers amateurs font encore leurs « tartifles » (et n'oublions pas la « violine «  de Borée qui connaît un certains succès!);



                                                            Gilbert Verdier