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ruedespuces - Page 50

  • La ZAN attitude

    En Ardèche, dans nos montagnes, où l'on a le temps de se livrer à la méditation, on connait la zen attitude. Nos gouvernants qui ne sont certainement jamais venus dans notre beau département viennent de nous inventer la ZAN attitude. On vous explique :

    L'Etat a fixé pour 2050 un objectif de « Zéro Artificialisation Nette » ZAN  qui demande aux territoires, communes, départements, régions de réduire de 50 % le rythme d’artificialisation et de la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers d’ici 2030 par rapport à la consommation mesurée entre 2011 et 2020.

    Dans un article du mois d'octobre du Dauphiné Libéré, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes faisait part de son désaccord avec cette loi ZAN qui selon lui  :  « confisque les prérogatives des maires ». Quelques temps auparavant il avait menacé de ne pas l'appliquer dans sa région ! (Ce qui, pour un prochain candidat à la présidence de la république peut poser question).

    Issue du « Plan Biodiversité » de 2018 et repris par la Convention citoyenne en 2022 cette loi consiste à réduire au maximum l'extension des villes en limitant les constructions sur des espaces naturels ou agricoles. Il est en effet certainement utile de freiner la bétonisation afin de laisser encore un peu de place à la nature car chaque année, la France perd 20 000 à 30 000 hectares d’espaces naturels, agricoles et forestiers sous la pression des activités humaines : Étalement des villes, développement d’infrastructures. L’artificialisation des terres est l'une des causes de la perte de la biodiversité.

    Mais, une telle loi prise à l'échelon d'un pays, pensée surtout pour empêcher l'extension des grosses agglomérations, semble ne pas prendre en compte le besoin de petites communes à la demande de nouveaux habitants, de nouvelles entreprises ou de nouveaux commerces.

    Il suffit de se promener dans nos vallées, dans nos montagnes pour découvrir dans beaucoup d'endroits des restes d'habitations qui sont les témoins d'une époque où notre région était beaucoup plus peuplée qu'aujourd'hui (voir l'article suivant sur les volcans d'Auvergne). Nous avons dans ce blog, plusieurs fois évoqué les pertes de population dans nos villages ou nos hameaux. Il suffit par exemple de savoir qu'au Sarret où seulement deux maisons sont actuellement habitées alors qu'au début du siècle dernier il y avait une centaine d'habitants ou qu'il y a quelques années le village d'Arcens avait encore deux écoles. On a ainsi plutôt l'impression que dans nos communes, pendant des décennies l'homme (et la femme bien sûr) a restitué à la nature beaucoup plus qu'elle ne lui avait emprunté. Dans la périphérie autour de Saint-Martin, de nouveaux quartiers ont vu le jour (La Teyre, les Horts), mais si on compare le village aujourd'hui avec des cartes postales datant d'une centaine d'années on peut s'apercevoir que peu de place a été prise sur la nature et que, au contraire c'est aujourd'hui beaucoup plus boisé.

    saint martin carte postale 2.jpg

    A l'heure où l'on parle de la désertification des campagnes, comment peut on prendre des décisions pareilles? Si nous ne voulons pas que nos villages meurent, il vaudrait mieux qu'on nous permette d'attirer quelques industries, au lieu de nous faire appliquer des lois qui sont faites pour freiner l'extension des villes. On aurait donc envie de leur dire à ces zénarques qui nous gouvernent : S'il vous plaît arrêtez vos zanneries ! Peut-être leurs parents n'ont pas eu l'occasion de lire le livre de Michel Desmurget (Voir "J'ai lu")

    Bon, on a encore le temps, c'est pour 2050 ! Mais il va falloir quand même en tenir compte dans la prochaine élaboration du PLU (Plan Locaux d'Urbanisation) qui doit être mis à jour dans les deux prochaines années. A moins qu'entre temps Laurent Wauquier soit devenu président de la République.

    François Champelovier

  • Les volcans des Boutières : Une empreinte bénéfique !

    •  Le volcanisme est souvent associé à l'idée de destructions, de catastrophes, de cataclysmes. Cependant, à y regarder de plus près, hors le moment d'éruption, le volcanisme a été un bienfait pour les régions environnantes. C'est le cas pour les volcans des Boutières (essentiellement situés sur le canton du Haut-Eyrieux) qui ont laissé une empreinte profonde, ne serait-ce que par les paysages spectaculaires qu'ils offrent encore de nos jours, après plusieurs millions d'années d'existence. Mais l'aspect esthétique, très prisé de nos jours, n'est pas le plus important et surtout pas celui que les populations vivant à proximité ont retenu au cours des millénaires passés: les habitants des Boutières, pragmatiques en diable, ont su voir tous les avantages qu'offrait une région volcanique pour leur vie quotidienne. On peut particulièrement distinguer parmi ceux-ci:
    • La profusion des matériaux de construction: la pierre volcanique (basalte) a fourni aux habitants des secteurs proches des volcans (surtout au-dessus de 1000 m d'altitude) un matériau abondant, résistant facilement reconnaissable grâce à sa couleur allant du bleu au noir, pour bâtir leur fermes, (la plus célèbre de la région étant celle de Bourlatier,bourlatier 2.jpeg qui impressionne par ses dimensions et l'épaisseur de ses murs). De même, pour couvrir ces fermes ,les bâtisseurs utilisaient les lauzes,, larges plaques de phonolite débitées finement (quelques centimètres d'épaisseur formant une toiture lourde mais extrêmement résistante aux intempéries et à l'usure « qui bien lauze pour cent ans pose » disait-on alors), encore parfois utilisées de nos jours. Ces mêmes plaques pouvaient aussi servir au dallage des voies de circulation, tout comme les graviers et sables que l'on trouve en dépôts, toujours exploités (Molines, Saint julien d'Intres).

     

    • L'abondance des sources et des cours d'eau, autour du massif volcanique (Rimande,riviere.jpg Saliouse, Eysse, Dorne, sources de Molines...) fournissant une eau de grande qualité, qui a permis l'établissement de la population dans les moindres recoins de la région. La réputation des eaux des Boutières s'est d'ailleurs étendue bien au-delà du secteur, puisqu'elle a donné lieu à leur commercialisation (sources de Dornas, de Chanéac et surtout d'Arcens, cette dernière toujours en activité. Enfin, nombre de nappes phréatiques alimentent ces sources 'Saint Martial, plaine d'Echamps...)

     

    • La fertilité des terrains volcaniques: ceux-ci sont très propices à la végétation, d'où les très nombreuses forêts qui occupent les flancs nord des édifices volcaniques (essentiellement sapinières et hêtraies) et  fournissent aussi bien le bois de charpente, de chauffage ou de menuiserie, mais abritent également du gibier et d'autres ressources alimentaires (champignons, fruits sauvages tels que myrtilles, framboises, glands...). Mais surtout, les terrains volcaniques ont été favorables à l'agriculture dans ces secteurs montagneux à l'altitude élevée (souvent plus de 1000 m), permettant à une population de s'installer, d'y survivre et d'y prospérer durant des siècles , voire des millénaires! ( vers 1900, Borée er Saint-Martial comptaient chacune plus de 2000 habitants!) (1). De plus, les pluies et les crues ont aussi entraîné les alluvions volcaniques vers l'aval fertilisant les vallées alentour (Saliouse, Eysse, Dorne ). Mais la plus grande part de ces alluvions s'est déposée bien plus bas, dans la vallée de l'Eyrieux, donnant naissance à des plaines fertiles qui se sont couvertes de pêchers au cours du XX° siècle.
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    • Ainsi, loin d'être un fléau, le volcanisme a été profondément bénéfique pour la région des Boutières. Sans lui, le développement démographique eût certainement été moindre. La région reste d'ailleurs profondément marquée dans son habitat, son agriculture, ses mœurs par ce volcanisme des temps anciens.

    (1) La dépopulation brutale au cours du XX° siècle est un phénomène complexe que l'on ne peut aborder ici, mais qui n'invalide pas ce qui a été dit plus haut.

     

                                                                Gilbert Verdier

  • Fin de vacances ardéchoises un 1er novembre ?

    Dans le Journal de Tournon du 29 juin 1924 un article de la Compagnie P. L. M. informait le public qu'un « train spécial de vacances sur l'Ardèche et la Drôme, à prix réduits, serait mis en marche de Paris au Teil et à Valence, au départ de Paris ».

    En partant de Paris le 7 août 1924, à 22 h 57, les vacanciers arrivaient au Teil le 8 août à 12 h 38 et à Valence le 8 août à 9 h 59 (aujourd’hui le voyage dure presque trois fois moins de temps).

    Ce train, à nombre de places limité, devait être composé exclusivement en voitures de 2° et 3° classes et les gares ardéchoises desservies étaient : Tournon, Privas, Le Teil, Largentière, Lalevade-d’Ardèche, St-Paul-le-Jeune, Bourg-St-Andéol.

    Cela peut faire rêver…

    Ce qui était génial, c’était le retour : il se faisait au grès des voyageurs jusqu'au 1er novembre 1924 inclus. Une date qui aurait bien intéressé les écoliers.

    Le rédacteur de l’article aurait dû aller à l’école pour éviter d’écrire une bêtise en précisant qu’il était « accordé une franchise de 30 kilogs de bagages par place ».

    « 30 kilogs » ?

    L’utilisation d’un système métrique remplaçant les unités de l’Ancien régime, à la Révolution, n’est effective qu’à partir de 1837. Différents systèmes et appellations, en fonction des unités de références (le centimètre en 1874 et le mètre en 1946), voient ensuite le jour. L’actuel « système international d’unités » datant de 1960 a été conçu à partir d’unités de base et a évolué en fonction des nécessités scientifiques. Actuellement ces unités sont : le kilogramme, le mètre, la seconde, l’ampère, le Kelvin, la mole, la candela (intensité lumineuse). 

    Bien qu’enseignées dans toutes les écoles, les unités et leurs symboles n’ont pas encore été intégrés pas tous. Dans le Journal de Tournon il y avait « kilogs » au lieu de « kg » et dans des publications récentes du Web on trouve encore « kms » (parfois « KMS ») quand il y en a plusieurs (surtout dans les textes relatifs aux randonnées, courses, trails et marathons). On peut citer, par exemple, un article de La Dépêche du 18 août de cette année titrant fièrement : « 30 kms de sentiers et coulées vertes ». Mais ce n’est qu’un exemple parmi d’autres…

    Il y a eu plusieurs initiatives illustrées pour nous apprendre à écrire correctement les unités. Les différentes affiches scolaires de Paul Vidal de La Blache, plus connu pour ses cartes scolaires murales, les tableaux muraux de la librairie Armand Collin ou les planches anatomiques de la Maison des instituteurs (MDI), pour ne citer que quelques exemples, ne sont plus là pour illustrer les leçons de « poids et mesures »… 

    Au programme des « 21kms de Casteljaloux » il y a deux distances : 10,5 km et 21 km ! C’est en novembre et le pays est magnifique (vu dans une page du site de la mairie de Casteljaloux).

    JCR