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ruedespuces - Page 53

  • Editorial

    Pourquoi, de temps en temps, cette envie d'aller voir ailleurs ? Lorsqu'on était enfants et que nos parents ne voulaient plus nous avoir dans leurs pattes, ils nous disaient : « Va voir là bas si j'y suis ! » Depuis, on a grandi, on sait que là bas on n'y est pas. Pourtant, quand on peu, on y va quand même. On se rend compte alors que si nous n'y sommes pas, par contre là bas, il y a souvent beaucoup de monde. Surtout si là bas c'est une grande ville ou si c'est sur la côte, à plus forte raison si c'est une grande ville sur la côte !

    Mais alors, malgré la beauté des lieux, quel bonheur de savoir qu'on va repartir, qu'on va laisser tous ces gens énervés, excités, pressés, entassés, speedés, désagréables ou trop riches pour regagner l'Ardèche qu'on n'aurait jamais dû quitter. Quelle joie de retrouver le calme, le bon air, l'Eyrieux, la Saliouse, l'Eysse, les châtaignés, la Dolce via, les chemins oubliés, les caillettes et les gens d'ici.

    Mais peut-être faut-il partir pour apprécier à sa juste valeur le petit coin où l'on vit et se rendre compte qu'un bureau de poste qui ferme n'est rien en comparaison des avantages de la campagne.

    Ce n'est pas Alain Amsellem qui dira le contraire ! Voir son billet : « Le piéton des villes et le piéton des champs » ni Georges Verat qui a publié sur face book : "Et au milieu coule une rivière. Et dans notre village c’en est même trois qui se rejoignent. Tranquilles souvent. Mais quelquefois sauvages aux changements de saisons. Attendons de voir ce qu’elles vont nous dire cet automne. Et pour moi : « Ce n’est pas du sang qui coule dans nos veines c’est la rivière de notre enfance »."

    Voir dans ce numéro l'histoire de la rue Royale, celle du climat dans les Boutières, un article sur l'Ardèche en bonne place lors d'un banquet, un autre parle d'adjectifs et un autre de syntaxe, bien sûr on vous offre un nouveau rébus et comme on est gentil on vous donne la solution de celui du mois dernier.

    François Champelovier

    Bonne lecture

  • Le piéton des villes et le piéton des champs

    Pour se rendre en centre-ville

    Un piéton des villes

    Marchait tranquillement sur le trottoir

    Arrivé à une intersection de rues

    Il faillit se faire renverser

    Par une trottinette électrique

    Circulant sur le trottoir

    Bon se dit-il

    Tu as eu chaud

    Fais attention à tes abattis

    Puis, sereinement

    Continua sa route.

    Arrivé à un autre carrefour

    Cette fois,

    C’est un cycliste dopé à l’électricité

    Circulant sur le trottoir

    Qui faillit le renverser

    Ce n’est pas mon jour 

    Pensa-t-il, fais attention à tes vieux os !

    Que de risques tu prends

    En circulant pédestrement 

    Sur les trottoirs des rues de ta ville.

    Des dangers que ne connait pas 

    L’heureux piétons des champs !

    « Circulations douces ! »

    « Circulations douces, »

    « Mon c.. »

    Aurait dit Zazie 

    Si, 

    Au lieu de prendre le métro, 

    Elle avait circulé à pied !

     

    Alain Amsellem 

    Avec le secours de Jean de La Fontaine et de Raymond Queneau

  • L’Ardèche en bonne place dans le journal l’Illustration ?

    La gravure de couverture de la revue L'illustration, journal universel n° 3005, du 29 septembre 1900 intrigue et soulève plusieurs questions.

    - Que font ces deux automobilistes entre des tables que l’on dresse, dans un lieu apparemment atypique, pour y recevoir probablement un nombre important de convives ?

    - Pourquoi trouve-t-on en bonne place un panneau Ardèche ?

    - Et enfin qui est ce Sabattier qui a signé la gravure ?

    Un banquet hors normes

    l s’agît tout simplement du plus « gigantesque banquet des maires » qui s’est déroulé à Paris le 22 septembre 1900. Il a été « organisé à l’initiative du président de la République Émile Loubet et de son président du Conseil Pierre Waldeck-Rousseau à l’occasion de l’exposition universelle de 1900 qui eut lieu à Paris du 14 avril au 12 novembre ». Il a réuni 22 965 convives.

    L’installation d’immenses tentes a été réalisée dans le jardin des Tuileries pour abriter 700 tables de 10 mètres de long chacune (donc plus de 7 km de nappes) pouvant recevoir de 32 à 36 couverts. Pour transmettre les ordres de services, six bicyclettes furent prévues ainsi qu’une automobile, une De Dion-Bouton de 4 CV, pour qu’un organisateur en chef puisse surveiller les préparatifs (représenté sur la gravure).

    Le menu était le suivant : Hors-d’œuvre ; Darnes de saumon glacées parisienne ; Filet de bœuf en Bellevue ; Pains de canetons de Rouen ; Poulardes de Bresse rôties ; Ballottines de faisans Saint-Hubert ; Salade Potel ; Glaces Succès - Condés ; Dessert.

    Les journaux de l’époque ont relaté l’événement et certains les quantités impressionnantes de nourritures servies. Il s’y est aussi bu 39 000 bouteilles de vins (1,3 litre par convive en moyenne). Le journal L’Ouest Éclair décrivait, le lendemain du banquet, dans un article la fin du banquet : « de braves maires en bandes, bras dessus, bras dessous, qui s’en vont par grappes humaines, suant, soufflant, chantant, joyeux… ».

    Le journal Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire du 22 septembre 1900 s’intéressait à l’alléchante proposition faite aux maires pour qu’ils se décident à venir jusqu’à Paris. Ils ont eu une réduction de 50% sur le prix du voyage, pour eux et leur « dame », sous forme d’un retour gratuit sur présentation de carton d’invitation « visé lors du banquet ». Il fallait absolument être au banquet pour avoir une réduction.

    Mais y avait-il beaucoup de dames ? Le discours du président de la République commençait par « Messieurs » !

    Le Journal d’Annonay du samedi 29 septembre 1900, dans l’article « Lettre de Paris » écrivait « Elle a donc eu lieu cette fête des municipalités de France qui a fait couler tant d'encre dans les journaux. Eh bien !, elle a été superbe, splendide d'enthousiasme et de calme », en remarquant que l’on n’avait pas parlé « du Ministère » sans que l’on sache aujourd’hui de quoi il s’agissait en 1900…

    Un artiste ardéchoislouis sabattier.jpg

    L’Ardèche en évidence ?.L’auteur de la gravure, Louis Rémy Sabattier, est tout simplement un peintre et dessinateur né à Annonay le 23 mai 1863 et surtout connu pour sa collaboration au journal « L’Illustration » durant près de 40 ans.

    Sa biographie précise qu’il « avait gardé des liens étroits avec sa ville natale d’Annonay, y séjournant fréquemment ». C’est sûrement pour cette relation qu’il a choisit de placer le département de l’Ardèche, bien en évidence, sur sa gravure. Après son décès, en 1935 à Nice, « sa veuve a confié un grand nombre de ses dessins, esquisses et peintures au musée de la ville ».

    Soyons chauvin ! Que diable, mais sans excès.

    JC

    Quelle surprise lorsque Jean-Claude m'a envoyé cet article.

    En effet, Louis Sabattier est le cousin germain de ma grand mère maternelle ! A la maison, nous avions dans une commode quelques matériels lui ayant appartenu parmi lesquels un appareil photo dont il se servait lors de ses voyages.

    « Louis Sabattier commença par la création de panoramas, spécialement à Rezonville et à Reichshoffen.Il devient membre de la Société des Artistes Français en 1890.Ses premiers croquis de la vie parisienne paraissent dans l'Illustration en 1895.1 Pour l'Illustration il voyage au Tonkin, en RussieAbyssinie puis au Maroc avec Hubert Lyautey. En 1912, il acheva un long voyage en Chine, visitant ShanghaiTianjin et Pékin.Louis Rémy Sabattier meurt à Nice en 1935, à 72 ans. » (Wikipédia)

    Je possède un tableau peint par lui représentant le château de Thorrenc près d'Annonay.

    chateau de thorrenc.jpg

    François