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ruedespuces - Page 55

  • Le grand Gerbier

    Sur le bord du plateau merveilleux belvédère
    Sans gerbe, le Gerbier s’élance aux feux vermeils
    Du matin nettement détaché, solitaire
    Comme pour mieux darder ses formes au soleil.

    Qu’il est beau le Gerbier, et quel champ pittoresque
    Offre à notre regard ce charme indéfini ;
    J’y vois du grand Mézenc la masse gigantesque
    Monter plus lourdement plus près de l’infini !

    Qu’y vois-je par temps clair ? C’est le Mont Blanc immense,
    Les pics, le Grau-du-roi, parfois l’illimité,
    C’est le Massif Central presqu’un quart de la France,
    Et c’est surtout l’espace avec la liberté !

    Qu’il est beau le Gerbier, même par temps de brume,
    Les brouillards, dominés au loin , ont de grands airs,
    Ils moutonnent en flots tout frémissant d’écume
    En laissant émerger les sommets les plus fiers !

    Et comme s’il n’a pas encor assez de gloire,
    Voulant mettre un fleuron de plus à son succès,
    De ses flancs rocailleux il fait naître la Loire
    Qui tient le plus long cours des beaux fleuves français.

    A ses pieds, aux milieux  d’un éden de fleurettes,
    On aime à retrouver son chalet accueillant
    Et quand dans les près verts on prend des pâquerettes
    On goutte la douceur de vivre  en les cueillant.

    Aussi lorsque je veux m’évader des tristesses
    Que dispense le monde et des gouffres béants,
    M’élever pour sentir la fraîcheur des caresses,
    Au chaud soleil d’été, du souffle des géants.

    Quand je veux m’enivrer des grandes solitudes,
    Et faire de ma vie un éternel printemps
    Je monte au Gerbier dénué d’inquiétudes
    Et je vais respirer l’air de mes vingt ans.

    Octave Rouyet*

    *Octave Rouyet : Né à Mayres où il passa toute sa jeunesse.

    De la classe 1911, il fit toute la guerre de 1914-1918, en France, en Orient et la campagne de Russie, d'où il rapporte un de ses livres intéressants et fort bien documentés : "La Révolution Russe et la fin des tsars" publié à Aubenas, à l'imprimerie Habauzit, 1940.

    Il rédigera aussi de délicieux poèmes tout parfumés de l'odeur du terroir.

    Décédé au Cheylard où il s'était fixé, sa veuve eut l'idée de faire éditer un petit recueil de ses poèmes intitulé "Les Voix du pays" publié au Cheylard, Aubenas, imp. Lienhart, 1964 : Jean des Cévennes. - Les petits ânes gris. - L'Helvie. - Le grand Gerbier. - Les vivarois. - Berceuse cèvenole. - Mes Cévennes. - Et vivent nos montagnes. - La vieille cloche. Etc.‎

  • Toponymie: quelques adjectifs

                                Les toponymes sont souvent formés d'un nom auquel est accolé un adjectif pour bien préciser le lieu par exemple « pragrand » est le « grand pré ». Si certains adjectifs parlent d'eux-mêmes, comme dans l'exemple ci-dessus, il n'en va pas de même pour tous : certains sont déformés, d'autres ne sont plus d'usage courant. Pour une personne non avertie, cela peut aboutir à des contresens. Dans les lignes qui suivent, nous passerons en revue un certain nombre d'adjectifs parmi les plus courants (liste évidemment non exhaustive), que l'on rencontre en toponymie et quelques formes sous lesquelles on les rencontre.

    Long : très courant. On le rencontre souvent en début de mot : tel est le cas dans « Longchamp », « Longeagne »(=longue rivière). Il est parfois altéré en «lang », comme dans « Langogne » (=longue rivière), « Langonèche » (= longue rivière sèche) , « Lanteyron » (=long terrain).

    Haut : on le trouve parfois sous la forme très ancienne « uxello », évidemment déformée; c'est le cas dans « Ussel », « Ucel », mais aussi « ussol », comme dans « Crussol »( = crête élevée), « Lichessol »( = le terrain inculte d'en haut) ou encore « uze », comme dans « Baruze » (= hauteur  élevée)

    Grand : on le trouve bien sûr sous cette forme mais autrefois, un autre adjectif « beau » n'avait pas la même signification qu'aujourd'hui et avait le sens de « grand , important, imposant... », tel dans « Beauchastel » (=le grand château et non pas le  beau château !) , « Mirabel » ( =vue étendue, large), « Belmont » (=le grand mont)...

    Mauvais : très courant sous la forme mal/mau : « Maupas » (mauvais passage), « Malpasset » (id), « Maupertuis » (id) ou encore « Malbosc » (mauvais bois), «  Malbastit » (bâtiment mal construit), « Malleval » (vallon peu propice aux cultures).

    Noir : on le rencontre sous cette forme (Noirétable, Noirmoutier...)mais aussi souvent sous la forme « nièr »: dans ce cas, il évoque l'obscurité : « Gournier » ( le gour -gouffre – noir, sombre), « Nonières » (=vallée sombre), « Beaumanière » (=grotte obscure). Un autre adjectif était utilisé pour noir et évoquait plutôt la couleur , à savoir « Maure »: tel est le cas dans « Rochemaure » qui marque la couleur noire du basalte.

    Humide : se marquait par « noue ». on le retrouve par exemple dans « Crezenoux » (=creux humide) ou « Bousquenoux » (=bois humide) . Dans les deux cas le « X » final est malvenu.

    Rond : on le rencontre tel quel, comme dans « Montron », mais il existe aussi sous la forme « redond/redonde » : c'est le cas dans « Blache redonde » (=chênaie ronde)

    Vieux : (au sens d'ancien, par opposition à nouveau): se marquait parfois par « seno », comme dans « Sénéclauze » (=le vieil enclos)

    Froid : on le trouve sous la forme Frey/freyde comme dans « Fontfreyde » (=source froide) ou encore « Freyde mesous » (=maison froide, située à l'ubac)

    Chaud : il se rencontre sous deux formes: Chaud, comme dans  « Chaudeyrolles » ou « Costechaude » ou calde (« Costecalde »)

    Boueux : se traduit par la finale ouse/iouse que l'on peut retrouver dans « Saliouse » (=torrent boueux) ou encore dans « Riberbouse » (=rivière boueuse)

    Petit : pour exprimer les dimensions réduites d'un lieu, on ajoute au nom un diminutif, qui est souvent ET/ETTE: « Le Mazet » (=petit mas), « Le Pradet » (=petit pré), « La Rochette » (=petit rocher), « Le Collet » (=petit col)...Mais ce peut être aussi OU comme dans « Les Pradoux » (ce ne sont pas des prés doux (!) mais des petits prés (le X est malvenu), et encore OT/OTTE : « La Chazotte » (=la petite maison) ou EIL : « Le Monteil »( =le petit mont). Tous ces suffixes sont très courants dans les toponymes.



                                                       Onésiphore Biroton

  • Rébus

    La réponse du rébus de septembre est : statue KO donc statu quo. État des choses à un moment donné ; maintenir le statu quo. Suivant la définition de ce bon vieux Larousse.rebus-01.jpg

     

     

     

     

     

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    Donc voici celui de ce mois d'octobre dans la continuité des choses, mais en plus coloré.

    rebus septembre.jpg

     

    JC