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ruedespuces - Page 59

  • Les ponts de St-Martin avant le XXe siècle

    (Pour donner une suite à l’article « Saint-Martin-de-Valamas au moment de la Révolution » du mois dernier.)

     

    Il n’est pas facile d’imaginer le réseau routier du Moyen-âge et de connaître avec précision la nature des passages de rivières. Pour avoir une idée des problèmes de franchissement des cours d’eaux, on peut se référer, par exemple, à l’ouvrage de Paul Camut, Saint-Martial en Boutières et  la seigneurie de Fourchades, notamment au niveau de l’Eysse à Massas (hameau qui était rattaché alors à St-Martial) ou de l’Escoutay à Deux-Eaux.

     

    La thèse de Franck Bréchon, Réseau routier et organisation de l'espace en Vivarais et sur ses marges (1250-1450), (consultable sur https://www.academia.edu) apporte quelques précisions sur la circulation autour de St-Martin. Le pont sur l’Eysse n’est, d’après lui, pas attesté au Moyen-âge et il existait un itinéraire partant du Cheylard, passant par Brion et Trenc, et arrivant au lieu-dit Au Plancher où il y avait un « planchier ».

    Pour remonter la vallée de l’Eyrieux il y avait deux solutions suivant l’état de la Saillouse : passer à gué ou faire le détour par Limis où un pont y était attesté.

     

    La vallée de l’Eysse n’était pas un axe important de circulation ou de pénétration pourtant il y avait un pont sur l’Eysse à Arcens. Existant en 1542, il est daté du XIVe siècle par certains auteurs. Il était aussi sur un axe de circulation entre Gluiras et la Haute-Loire par Borée, pendant la guerre des Cévennes (Chemins tracés sur une carte de Pierre Mortier de 1711).

     

    Une très courte description des ponts de St-Martin est donnée par un dessin assez sommaire de 1767 : plan terrier produit à l'occasion de l'ouverture d'une route de Saint-Martin-de-Valamas au Cheylard. (AD07- collection routes et ponts d’Ancien Régime - consultable en ligne).

    pont 2.jpg

    ponts 1.jpg

     

    A l’entrée du village, il y a deux « ponts de pierres » : un l’Eysse pour arriver au village en venant du Cheylard et un sur l’Eyrieux en direction de Lavis et de St-Agrève. Le pont d’Arcens est indiqué sur le tracé d’un « chemin à faire » de St-Martin à Mézilhac. Ce chemin caladé et bordé de murets a été en partie réalisé et il vaut la peine d’être emprunté.

     

    D’une manière générale, les ponts ne sont que très peu représentés sur les cartes.

    On trouve cependant :

    - les ponts sur l’Eysse et l’Eyrieux à St-Martin, le pont à Arcens et le Pont des Lièvres sur la carte de Cassini - 1777 ;

    - les ponts sur l’Eysse, l’Eyrieux, au Plancher et sur la Saillouse, dessinés sur le plan cadastral de 1840 de St-Martin.

     

    En 1865, le pont sur l’Eysse était en mauvais état et l’agent voyer en chef déclarait, dans son rapport du 24 juillet : « Quant à la dernière partie [de la route n° 21], entre cette rivière et le village de St-Martin, partie qui comporte la reconstruction du vieux pont existant, évaluée à 30,000 fr., nous serons malheureusement obligés d'en ajourner l'exécution à quelques années, faute de ressources suffisantes ». La construction du pont de trois arches de 12 m chacune et la rectification de la route aux abords a été adjugée « au sieur Bernard le 19 mai 1869 : 30 000 fr ».

    Il a été terminé avant le 1er octobre 1871 et il restait alors 10 000 fr. à régler. (Comptes rendus des séances du Conseil général).

     

    La route n°21, du Cheylard à St-Martin en passant par Jaunac, était presque achevée, mais l’actuelle route départementale, le long de l’Eyrieux, prévue depuis longtemps, n’était pas encore commencée…

     

    Dupont et Pondut

  • Arcens … L'eau d'Arcens

    Arcens … L'aiga das Arcensarcens.png

     

    En passent vès Arcens, me faguèron tastar

    D'un'aiga que fait « pschit », los boschons fait petar.

    D'en promier creguère ? Dieu me perdone,

    Qu'aquéra de champanha... Biàu la patrona

    En tirent bevenda s'es goraa de bornéu.

    D'abans que s'en avise, agotent lo lèu, lèu.

    Sans bofar, engolère lo quart dau botelhon.

    Ai ! Mas aquès d'aiga, d'ailai d'aquel fonton.

    La dama de l'ostau, en s'espetent de rire,

    Me diguèt : Escotatz, vos dise de me creire,

    Aquela aiga d'eici, vai ben vos ramonar

    Lo fetje, los ronhons, la bofia vai panar,

    Aquò fara de bruch, lo bondonhier badar,.

    Amont-naut a Sotron...creiran que vai tronar !

     

    Arcens … L'eau d'Arcens

     

    En passant par Arcens, on me fit goûter

    D'une eau pétillante.

    Je crus tout d'abord, Dieu me pardonne,

    Que c'était du Champagne … La patronne

    Aurait pu se tromper de robinet.

    Avant qu'elle s'en aperçoive, buvons aussitôt !

    Sans respirer, j'avalais le quart du flacon.

    Hélas ! C'était de l'eau, de l'eau de la fontaine.

    La patronne en riant aux éclats, me dit :

    Ecoutez-moi, cette eau est souveraine,

    Elle va vous ramoner le foie, les reins, la vessie.

    Cela fera du bruit, les robinets ouverts.

    Là-haut à Soutron... Il croiront qu'il va tonner !

     

    Marie Norcen

  • Bénévolat et solidarité, le coeur des restos.

    Automne 1985

    Studios d’Europe 1

    Paris

     

    "Vous voulez la misère secourue, moi je la veux supprimée" - Victor Hugo

    C'était le 26 septembre 1985, lors d'une émission d'Europe 1 « Y’en aura pour tout le monde ! », un clown, un comique, fit cet appel :  

    « On a reçu beaucoup de courriers de chômeurs qui disaient : vous êtes bien gentils, vous chantez pour médecins sans diplôme, mais tout le pognon s’en va à l’étranger, quand est-ce que vous allez chanter pour les chômeurs ? 

    Quand il y a des excédents de nourriture et qu’on les détruit pour maintenir les prix sur le marché, on pourrait les récupérer et on essaiera de faire une grande cantine pour donner à manger à tous ceux qui ont faim (…) Et j’ai une petite idée, comme ça, si des fois y’a des marques qui m’entendent, (…) si y’a des gens qui sont intéressés pour sponsorer une cantine gratuite qu’on pourrait commencer par faire à Paris par exemple et puis qu’on étalerait après dans les grandes villes de France. Nous on est prêts à aider une entreprise comme ça, qui ferait un resto par exemple, qu’aurait comme ambition au départ, de faire 2000-3000 couverts par jour gratuitement (…). On est prêts à recevoir les dons de toute la France (…). Et puis on essaiera un jour de faire une grande cantine,

    peut-être cet hiver, gratos. Voilà. »

     

    En 1985, les RESTOS DU COEUR furent créés.coluche.jpg

     

    Avec beaucoup d’humilité, Coluche avait prononcé ces mots sur les ondes d’Europe 1 : « J’ai eu une petite idée comme ça… ». Petite idée très bien conçue et charpentée, qui utilisait la forte notoriété de l’artiste comme haut-parleur au bénéfice de tous ceux que nous n’entendons pas, que nous ne regardons plus …

    Il était drôle, vulgaire, provocateur, sensible, engagé mais surtout généreux...

     

    « L’appel de Coluche ça a été un flamboiement de volontariat; de bénévolat. »

    Le moteur des Restos a toujours été propulsé par le bénévolat. Les femmes et les hommes qui se sont engagés depuis 37 ans dans l’association constituent sa principale richesse. J’ai toujours été marqué par leur diversité, ainsi que la puissance et la sincérité de leur engagement. Ils demeurent fidèles à l’appel de Coluche et aux valeurs qu’il a incarné dès la première année.

    C’est sans doute cela qui fait que la “petite idée” vit toujours et qu’elle reste efficacement au service des plus fragiles de nos concitoyens. »

    « L’aventure des Restos est considérablement forte à la fois émotionnellement parlant mais aussi et surtout humainement parlant. En effet, si je devais retenir qu’une seule chose, c’est la rencontre avec les personnes accueillies, la richesse de l’échange et du partage ; la satisfaction et la joie de les voir s’en sortir.

    Elle est là la force des Restos, les sorties positives des personnes accueillies qui sont le fil conducteur de la motivation de tous les bénévoles aux Restos. »

    Le 19 juin 1986, 6 mois après la création des Restaurants du cœur, Coluche perd brutalement la vie à 41 ans après un accident de moto près de Opio, un petit village provençal. La France est plongée dans le deuil et celui qui était au volant du "putain" de camion qui l'a percuté et sombre lui dans la dépression. En effet, il a dû apprendre à vivre avec le fait d'avoir touché mortellement l'humoriste adoré des Français.

    J'aimerai citer une parole du Dalaï Lama :

    "Plus nous aurons donné de sens à notre viemoins nous éprouverons de regrets à l'instant de la mort." 

    Hiver 2021-2022

    En France

    Les restos du cœur : 37 ans de combats, 37 ans de solidarité pendant lesquels les bénévoles des Restos n’ont cessé de témoigner et de se mobiliser pour faire changer les choses.  

    Le principe fondamental d’indépendance vis-à-vis du politique et du religieux, au cœur des valeurs Restos, demeure inébranlable, tout comme la gratuité de l’aide et l’accueil inconditionnel.

    Fondée par Coluche, les statuts de l'association indiquent que les Restos du cœur, association reconnue d'utilité publique, « ont pour but d'aider et d'apporter une assistance bénévole aux personnes démunies, notamment dans le domaine alimentaire par l'accès à des repas gratuits, et par la participation à leur insertion sociale et économique, ainsi qu'à toute l'action contre la pauvreté sous toutes ses formes. »

    Quelques chiffres :

    La pauvreté touche aujourd’hui 1 personne sur 7 de la population française, soit près de 9 millions de personnes (parmi lesquelles de plus en plus de familles, de jeunes et de retraités…), les valeurs de solidarité, souvent mises à mal, n’ont jamais été aussi indispensables.

    En 37 ans, le soutien des Français ne se s’est jamais démenti : que ce soit à travers les dons financiers, de compétence ou en nature, l’engagement bénévole ou le mécénat, la solidarité de nos concitoyens est intacte, et même plus forte que jamais, comme le confirme toutes les enquêtes d'opinion qui placent largement en tête les Restos en terme d'attractivité financière. 

    Depuis l’ouverture des frigos de l’Europe en 1987 et la mise en place de la loi Coluche en 1988les enfoirés.jpg jusqu’au maintien de l’aide européenne destinée à l’aide alimentaire en 2013, sans omettre les concerts annuels des Enfoirés, les Restos ont souvent permis d’initier ces manifestations de générosité. Plus récemment encore, les Restos ont livré bataille pour l’encouragement des dons agricoles et la lutte contre le gaspillage alimentaire.

     

    Les Restos du Cœur ne sont pas seulement une association d'aide alimentaire, mais une association d'aide à la personne. 

    Au-delà de l’aide alimentaire, les Restos ont développé de nombreuses actions d’aide pour faciliter la réinsertion des personnes accueillies : Insertion par l’Activité Economique (IAE), soutien à la recherche d’emploi, conseil budgétaire, accès aux droits, à la culture, aux loisirs, au logement, …

    L’aide à la personne c'est accueillir, écouter, orienter et accompagner les plus fragiles.

    L’association ne cesse de renouveler ses actions, contribuant ainsi à la cohésion sociale du pays face à une précarité qui a explosé en 40 ans …

    A la base de cet édifice : les bénévoles

    En 1985, ils étaient 4 500 : aujourd’hui nous sommes 70 000. De tous âges, de tous milieux sociaux, de toutes catégories socioprofessionnelles. Leur engagement total et désintéressé constitue la principale énergie des Restos et se montre utile pour des centaines de milliers de personnes abîmées par la précarité.

    Après 37 ans de solidarité, le nombre de personnes accompagnées aux Restos s'est envolé.  

    • 1,1 million de personnes sont accueillies aux Restos du Cœur.
    • Dont 110 000 bébés de moins de 3 ans.
    • 70 000 bénévoles + 27 000 bénévoles occasionnels pour nos collectes.
    • 1,9 million de contacts auprès des gens de la rue par nos maraudes.
    • 142 millions de repas distribués. 
    • 2 200 centres d'activités ou antennes et 44 centres itinérants. 
    • Mais c'est aussi 811 personnes hébergées en urgence. 
    • Plus de 100 ateliers et jardins d'insertion ouverts toute l'année. 
    • 2 226 personnes en contrats aidés dans les chantiers d'insertion Restos. 
    • 4 752 personnes accompagnées dans leur recherche d'emploi dans 245 ateliers SRE. 
    • 4 814 départs en vacances. 
    • 3 109 personnes accompagnées en accès à la justice 
    • Et 8 723 personnes accompagnées en accès aux droits.

    RÉPARTITION SELON L’ÂGE DES PERSONNES ACCUEILLIES :

    • 40% Moins de 18 ans
    • 12% 18 - 25 ans
    • 41% 26 - 59 ans
    • 7% Plus de 60 ans

    SITUATION FACE À L’EMPLOI DES PERSONNES ACCUEILLIES DE + DE 16 ANS :

    • 45% En recherche d’emploi
    • 17 % Inactifs (autre que retraités et étudiants)
    • 17% Retraités et assimilés
    • 12% En emploi
    • 9% Étudiants

    RÉPARTITION SELON LA COMPOSITION DE LA FAMILLE :

    • 45% Personnes seules
    • 25% Familles monoparentales
    • 22% Couples avec enfants
    • 6% Couples sans enfants
    • 2% Ménages complexes

    Trois grandes sources de revenus.  

    46 % vient des dons et les legs. 30% des subventions publiques françaises et européennes. 

    La participation bénévole des enfoirés, les concerts, ainsi que la vente de CD/DVD, et la programmation télévisuelle représentent 13 % des ressources.

    À cela s’ajoutent les mécénats ou partenariats d’entreprises et les autres fonds privés, les produits financiers, exceptionnels et les produits divers.

    La ressource bénévole est l'un des éléments essentiels des Restaurants du Cœur. En effet c'est grâce à l'ensemble des 70 000 bénévoles que l'association peut mettre en œuvre son projet associatif et assurer ses missions sociales au profit des personnes accueillies qui poussent la porte des Restos.

    Aux Restos, l'accueil INCONDITIONNEL ET LA GRATUITE sont la base de notre action. 

    Le premier des 6 points de la charte signée par les bénévoles des Restos du Cœur précise :

     “respect et solidarité envers toutes les personnes accueillies”.

    L’accueil est réalisé au regard de critères humanitaires, qui permettent à toute personne en détresse, quelle que soit sa situation, d’être accueillie et accompagnée sans discrimination.

    Les bénévoles accompagnent et aident les personnes en situation administrative irrégulière.

    La loi qui supprime le “délit de solidarité” a été inscrite au Journal officiel le 1er janvier 2013. Il n’est donc plus répréhensible de porter assistance à un étranger sans papier, ce qui préalablement était considéré par la loi comme un délit.

    "Il ne s'agit pas uniquement de donner de quoi vivre, mais de rendre aux malheureux des raisons de vivre "

     - l'Abbé Pierre. 

    Hiver 2003-2004

    Près de l’école d’Arcens

    Tout jeune retraité de chez Chomarat dès la campagne 2003-2004, je me suis posé la question ; pourquoi ne pas donner un peu de mon temps libre à une association caritative ?

    J’ai toujours été interpellé par l’action de Coluche, son aura. En allant la première fois dans un centre de distribution de nourriture des Restos, c’est là que je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose ; moi qui n’aie jamais connu la précarité.  

    J’ai donc décidé de rejoindre en décembre 2003 les Restaurants de Cœur de l’Ardèche en participant bénévolement à la distribution du centre d’Arcens qui était, à l’époque, une « succursale » du centre de Lamastre. Une vingtaine de familles, principalement du Cheylard recevaient un colis de nourriture pour subvenir à leurs besoins. Après cette première distribution En février 2004 et en raison de l’absence pour cause de maternité de la responsable de ce centre, le bureau départemental m’en confia la responsabilité. 

    Après cette campagne d’hiver qui se déroule de novembre 2003 à mars 2004, je me suis posé la question : pourquoi ne pas ouvrir un centre de distribution au Cheylard de façon à ce que les personnes accueillies n’aient pas à faire tout ce trajet pour une distribution…



    Hiver 2004-2005

    Place du Serre au Cheylard 

    Epicerie Maria Dugas

    Pas facile de trouver un local. Après avoir questionné des particuliers, des entreprises, la municipalité, il m’a fallu plus de dix mois pour en trouver un.  Au Cheylard, c’est bien connu, il n’y a pas de pauvres… Et puis un local pour accueillir des gens dans le besoin, ce n’est pas trop… attrayant… 

    Il fallait aussi trouver des bénévoles pour animer ce nouveau centre de distribution. C’était l’automne 2004 et l’objectif de l’ouvrir en décembre approchait vite. Alors le bouche à oreille, les amis, tout le monde s’y mis. J’ai bien sûr sollicité le Dauphiné Libéré et Terre Vivaroise, qui est devenu l’Hebdo de l’Ardèche, ainsi que la Radio Des Boutières dont j’étais déjà bénévole depuis une bonne vingtaine d’années en animation de l’émission Samedi Sport Loisirs les samedis matin. 

    Là, ce fut un succès pour trouver des bénévoles. Près d’une trentaine de personnes me contactèrent pour ma « p’tite entreprise ». Des gens de tous bords sont venus ; des retraités, des gens concernés par leurs convictions religieuses, des enseignants etc…

    La question du local était toujours d’actualité et finalement, c’est le directeur des services technique de l’époque, J-P Salle, qui nous a dégoté en novembre 2004, dans le quartier de la place du Serre avant qu’il ne soit complètement démoli, le magasin de Maria Dugua. Bien sûr, il a fallu remettre en état cette épicerie et refaire quelques travaux d’électricité et autres pour sécuriser ce local. Le loyer nous étant offert par la municipalité du Cheylard

    C’était idéal cette épicerie qui allait revivre pour mettre en œuvre au Cheylard cette « cette petite idée comme ça… »  de Coluche. 

    Les rayonnages étaient encore bien pratiques pour disposer tous les produits qui allaient nous être livrés par le dépôt départemental situé à Saint Laurent du Pape.

    Et c’était parti pour la campagne d’hiver 2004-2005. J’ai retrouvé la plupart des personnes qui étaient à Arcens et qq autres qui venaient des cantons de Saint Martin de Valamas de Saint Agrève et bien sur du Cheylard. En tout une bonne quarantaine de familles se sont inscrites pour ce début. 

    Ce n’est pas facile d’ouvrir la porte des restos lorsque l’on est dans des conditions de précarité… Nous accueillions bien sûr des personnes dans le besoin mais nous connaissions aussi des personnes en grande précarité et qui n’osaient pas venir nous voir… 

    N’est pas facile non plus la rencontre, le face-à-face avec ce public nous faisait un peu peur. Comment l’aborder ? Comment faire face à la précarité ? Tout cela nous l’avons appris en formation.

    Viennoiseries que nous collections auprès des boulangeries locales et café. Le café est le point de rencontre ; c’est important. On discute de tout et de rien. Avec nous, entre eux. C’est un peu de tout, il y a une certaine chaleur.

    Dire ce qu’ils ont à dire, leurs petits malheurs. Un sourire, un mot aimable, ils repartent parfois heureux. C’est un lien, c’est beau. 

    Et puis la distribution. C’est la personne accueillie qui choisit et se sert suivant la quantité de son barème et du nombre de personnes de sa famille. Elle est accompagnée de deux bénévoles. (On part du principe que ce n’est pas nous qui choisissons à leur place mais eux qui prennent ce qu’ils veulent en fonction de leur gout et de leurs besoins.)

    Ce local nous servit pendant une dizaine d’années jusqu’à la démolition de quartier de la place du Serre.


    Hiver 2022-2023

    Ancien garage Agier

    Route de La Voulte 

    à  St Michel d’Aurance

    Il nous a donc fallu à nouveau chercher un local.

    Là encore ce ne fut pas facile mais nous avons trouvé un local qui était l’ancien garage Agier

    Route de La Voulte sur la commune de Saint Michel d’Aurance. (Ce garage est situé juste à côté du ruisseau qui délimite la commune de Saint Michel à celle du Cheylard).

    Le loyer est pris en charge par la commune du Cheylard et par notre association départementale.

    Ce local est reconduit chaque année mais fin 2024, si ce local est vendu, nous devrons rechercher encore un local…

    D’une crise à l’autre, aucune pause pour les plus modestes qui souffrent et qui ont vu leur situation se dégrader encore plus fortement, avec un accès à l’alimentation plus dur encore et une détresse mentale plus forte pour beaucoup. « C’est quand la fin de cette galère ? » est une phrase que nous entendons fréquemment. Nous ne pouvons pas nous résigner et baisser les bras.

    L’association départementale de l’Ardèche est toujours plus active pour accompagner les personnes dans la précarité. Elle dispose actuellement de 9 centres d’activités :

    • Annonay, Lamastre, Le Cheylard, La Voulte, Privas, Aubenas, Largentière, Les Vans, Bourg Saint Andéol et le dépôt d’approvisionnement de Saint Laurent Du Pape.

    Actuellement ce centre du Cheylard accueille 83 familles soit ~ 240 personnes. Il est animé par 20 bénévoles. Il est dirigé par Géraldine, secondée par Claire

    De toutes les activités y sont présentes :

    • La distribution alimentaire, bien sur
    • La collecte nationale dans les deux super marchés du Cheylard. (Qui ont eu lieu les 3 et 4 mars)
    • L’aide administrative.
    • L’aide au français. 
    • Les vêtements que nous collectons et qui sont mis gratuitement à la disposition des personnes accueillies.
    • Ainsi que le petit ménager et la vaisselle.
    • Une petite bibliothèque dont les livres peuvent être gardés par les bénéficiaires.
    • Un atelier de coiffure totalement gratuit. Cette activité permet d’apporter du bien-être, de la confiance et de l’estime de soi aux personnes accueillies. C’est aussi l’occasion d’être écouté, de se confier. C’est un véritable salon de coiffure aménagé, grâce à des dons de matériels et de produits.

    Les institutions caritative et humanitaire, telles que celle des Restos, grâce aux bénévoles, peuvent apporter leurs richesses, leur savoir et leurs valeurs aux plus démunis. Ces femmes et ces hommes, jeunes ou moins jeunes, pour qui les mots : BENEVOLAT, SOLIDARITÉ, FRATERNITÉ... résonnent en échos dans leurs cœurs. Ces gens merveilleux et humbles, qui savent que la misère et l'indifférence, sont les premiers fléaux qu'il faut annihiler et éradiquer.

    C'est une des raisons pour lesquelles j'avais décidé de m'engager aux Restos pour soutenir et accompagner ces personnes qui n'ont pas eu de chance dans leur vie car je pense aussi que la fraternité n'est qu'une idée humaine alors que la solidarité est une idée universelle.

    Richard Bach nous dit :

    "Est-ce que ta mission sur terre est terminée ?

    Si tu es vivant c'est qu'elle ne l'est pas."        


    Jean-Guy Gansoinat

    Mars 2023

    Aujourd'hui, l'équipe des restos