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ruedespuces - Page 63

  • Val'eyrieux, deuxième pôle touristique du Département

    Au Cheylard, lors de l’Assemblée Générale de l’Association Départementale du Tourisme (Adt) d’Ardèche, tenue à La Chapelle, la question de l’eau a figuré au premier rang des débats. L’institution souhaite profiter de cette situation de pénurie pour faire sortir son tourisme de l’eau-dépendance et le diversifier. Val'eyrieux se positionne.

     

    Durant toutes ces dernières années pourtant très sèches, jamais les quatre cours d’eau observés dans le Département : l’Ardèche, l’Eyrieux, le Doux et le Chassezac, n’ont affiché des niveaux aussi bas, à fin avril. Or, depuis que le tourisme est devenu l’un des piliers de l’économie ardéchoise, c’est l’eau qui reste l’élément le plus attractif : « 50 % de nos visiteurs le placent en tête de leur choix pour venir en Ardèche, et même 70 % pour le sud du département », relève Jean-Yves Meyer, président de l’Adt. Une situation qui a cependant conduit l’Ardèche d’enregistrer, en 2022, 15 millions de nuitées, c’est-à-dire 10 % de plus qu’en 2019, l’année de référence précédente. Il est donc hors de question d’évacuer cette source de motivation qui a placé le secteur du tourisme à hauteur de plus de 12 % du Pib départemental, soit à un niveau plus élevé qu’au niveau national ou régional. « Nous devons désormais orienter nos actions pour attirer le tourisme vers d’autres intérêts que nous possédons : notre patrimoine naturel, notre environnement, notre gastronomie, nos itinéraires de randonnées… », complète Jean-Yves Meyer. 

     

    Les piscines dans le collimateur

    Car il faut aussi ménager cette ressource indispensable pour la population locale : « certains jours de pointe, notre département accueille 150 000 visiteurs par jour, ce qui représente 50 % de notre population », calcule Jean-Yves Meyer. 22 communes de l’Ardèche figurent déjà dans le décret préfectoral publié début mai, les classant en situation de catastrophe naturelle. « Un décret spécifique « sécheresse » est en cours de préparation, de façon à disposer des moyens nécessaires pour faire face à la pénurie qui se profile », annonce Jean-Yves Meyer. Il permettra de prendre les mesures adéquates pour gérer la situation. Les modalités pour la prise d’arrêtés de restriction viennent d’être publiées ce 17 mai par le ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires. Elles prévoient, entre autres, un délai de cinq jours ouvrés entre la constatation des conditions de déclenchement et l’entrée en vigueur des restrictions. Au premier rang, ce sont le remplissage des piscines, l’arrosage des terrains de sports, de parcours de golf, le lavage des voitures… qui figurent en première ligne. Grâce aux technologies modernes, 1 900 piscines ont d’ores et déjà été identifiées dans le Département, soit 20 % de collectives et 80 % de particulières. 

     

    9 600 emplois touristiques en Ardèche

    Il ne s’agit pas pour autant de tarir en parallèle cette source de revenus : « avec 670 millions d’euros de dépenses, le tourisme représente presque 20 % du chiffre d’affaires de nos commerces. Le tourisme, c’est aussi 9 600 emplois », relève Jean-Yves Meyer. Un discours qui est apprécié par Jacques Chabal, maire du Cheylard et président de Val'eyrieux, qui annonçait lors de son discours d’accueil, qu’il souhaite faire de sa collectivité plutôt positionnée sur le tourisme vert et d’itinérance, grâce à la Dolce Via, « le deuxième pôle du tourisme du département ». 

     

    Aimé DELORME                  

    Jean-Yves Meyer inquiet de la situation hydrologique

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    Jacques Chabal, à la tribune

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  • La population dans la vallée de l'Eyrieux

                            Dans la vallée de l'Eyrieux ( 75 km environ), la population n'est pas répartie de façon uniforme. Bien au contraire, il existe de grandes disparités. Grosso modo, on peut distinguer trois secteurs, de longueur sensiblement égales:

     

    1. LE SECTEUR AMONT (haut Eyrieux): que l'on ne saurait réduire à l'Eyrieux seul. Les cours d'eau affluents de l'Eyrieux (Saliouse, Eysse, Dorne) forment avec lui un secteur bien particulier, très montagneux, délimitant un bassin de réception des eaux des Hautes Boutières. Il s'étend des sources de ces cours d'eau au confluent Eyrieux/Dorne au Cheylard (soit environ 25 km). Dans cette partie, la population est regroupée essentiellement le long des cours d'eau (Arcens sur l'Eysse ; Saint Julien d'Intres sur l'Eyrieux; La Rochette, La Chapelle sous Chanéac et de nombreux hameaux sur la Saliouse; Dornas, Mariac sur la Dorne; et surtout Saint Martin de Valamas au confluent  Saliouse/ Eyrieux/ Eysse et Le Cheylard au confluent Dorne/ Eyrieux -bien que Le Cheylard se soit avant tout développé le long de la Dorne.)

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    2. LE SECTEUR MEDIAN (environ 25 km): il s'étend du confluent Eyrieux/Dorne  au          confluent Eyrieux/Glueyre à Saint Sauveur de Montagut. C'est un secteur où la vallée est très étroite, encadrée par des pentes abruptes, avec peu d'espaces plats. La conséquence est qu'elle est très dépeuplée, les villages s'étant repliés sur les hauteurs avoisinantes, plus accueillantes: Saint Michel d'Aurance, Saint Barthélemy le Meil, Beauvène, Gluiras sur la rive droite ; Saint Julien Labrousse, Chalencon, Saint Michel de Chabrillanoux sur la rive gauche...

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    3. LE SECTEUR  AVAL (environ 25 km), qui débute après Saint Sauveur de Montagut et se termine au confluent Eyrieux/Rhône , près de Beauchastel. Dans ce secteur, la vallée s'élargit, les pentes se font moins raides: la population a pu s'implanter dans la vallée et les villages se succèdent en bordure de l'Eyrieux: Les Ollières, Dunières, Saint Fortunat, Saint Laurent du Pape...

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    Dunière

    Conclusion: Comme on le voit, la vallée de l'Eyrieux offre des paysages humains contrastés, ce qui entraîne un manque d'unité territoriale, notamment entre le secteur amont et le secteur aval. En revanche, cette diversité de paysages, des activités et du peuplement fait tout l'intérêt de cette vallée pour le visiteur et constitue par là même une richesse culturelle et patrimoniale dont il serait bon de mieux prendre conscience.




                                                                    Gilbert  Verdier

  • Des vacances économiques en 1948

    En juin 1948, le quotidien L’Intransigeant offrait à ses lecteurs « 1.000 adresses pour passer des vacances économiques dans 14 départements de France » en rappelant qu’il ne s’agissait pas de publicité, « mais simplement de renseignements, donnés à titre documentaire ». Pour son choix le journal expliquait qu’il avait « délibérément écarté les régions très connues » pour « s’attacher à découvrir, dans des départements d’ailleurs très agréables et généralement bien ravitaillés, ce qu’il est convenu d’ appeler des petits coins pas cher ».

    En 1948, l’Ardèche (n°8 dans la liste) n’était donc pas une « destination touristique » comme les 13 autres départements listés : 1 : la Creuse ; 2 : la Dordogne ; 3 : le Cher ; 4 : l’Indre ; 5 : la Savoie et Haute-Savoie ; 6 : la Côte-d’Or ; 7 : la Sarthe ; 9 : le Cantal ; 10 : la Corrèze ; 11 : le Maine-et-Loire ; 12 : la Mayenne ; 13 : la Vienne ; 14 : la Haute-Vienne.  Le journal ne donnait pas d’information sur les critères d’élaboration de cette liste.

    Le numéro du 15 juin 1948 présentait des adresses ardéchoises classées suivant le prix journalier d’un séjour : pour 200 francs, pour 250, pour 300 et 350, pour 450 à 500 et pour 550 et 600. La carte de l’Ardèche jointe à l’article positionnait le département par rapport à Paris, évidemment, et concentrait des lieux de vacances dans la montagne ardéchoise ou proche d’elle.

    On relève pour les villages situés actuellement dans la communauté de communes Val’Eyrieux : 

    Pour 200 francs (par jour) :

    - Devesset, alt. 1.067 m. Chemin de fer départemental à La Voulte. Hôtel Delobre. A partir de 200 francs. Taxes et service en plus.

    Pour 450 à 500 francs (par jour) :

    - Le Cheylard, alt. 440 m, par Tournon : chemin de fer départemental. Pension depuis 400 et 450 francs. Hôtels : Chaux, Burriat, Raymond, Charra, Faure.

    - Saint-Martin-de-Valamas par le chemin de fer départemental. Départ de Tournon. Alt. 526 m. Hôtel de la Gare. Hôtel de la Poste, Hôtel du Commerce : 500 francs plus service et taxes 10 %. Pension « Au bord de l’eau » : 450 francs

    Pour 550 et 600 francs (par jour) :

    - Saint-Agrève, Par chemin de fer départemental depuis Tournon et La Voulte-sur-Rhône. Alt. 1.050 m. Hôtels : Clément, Laffont, Faurie, Boissy, Hadorn. Pension depuis 600 francs par jour. Taxes et service, 12 % en plus.

    L’hôtel de la Gare (Boyer), en face de la gare, n’existe plus, l’hôtel de la Poste, fermé, est mis en vente et l’hôtel du Commerce (Teyssier), rue du Garail, a été démoli.

    Mais où était la pension « Au bord de l’eau » ?

    JC

    Note : L'Intransigeant était un quotidien français de tendance socialiste, édité à Paris à partir du 15 juillet 1880. Il a cessé de paraître le 11 juin 1940 et reparaît à partir du 13 mai 1947 pour s’arrêter le 30 septembre 1948. Il a été absorbé par Paris-Presse qui disparaît en 1970, absorbé lui-même par France-Soir.

    Illustrations tirées de L’Intransigeant :

    - Pour illustrer le premier article, il y avait bien sûr une jeune femme en bikini ; celui-ci avait été inventé deux ans auparavant. La légende était « Même si vous n'allez pas au bord de la mer vous pourrez vous baigner dans les rivières et les lacs des quatorze départements que nous vous signalerons ».

    La légende de l’illustration du deuxième article (une jeune femme se baignant - elle aussi en bikini) était : « Tout coin de campagne a sa cascade fraîche et claire. Le petit trou pas cher, c’est bien souvent, le petit trou de verdure et de fraîcheur près d’une eau vive. La sieste sur un tapis de mousse, la flânerie à l'ombre des sous-bois, la baignade aux heures torrides. Et ma foi, l’écume de la cascade vaut bien la vague de l’océan ». Le style des vacances était défini.

    -  Carte des 14 départements sélectionnés ; ceux en grisé ont fait l’objet d’une parution quotidienne, ceux en noir ont été déclinés en deux pages entières.

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    - Carte de l’Ardèche avec une référence parisienne.