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ruedespuces - Page 63

  • Editorial

    Déjà le cinquantième numéro ! L'occasion de donner quelques chiffres : Depuis sa création, (septembre 2018) ruedespuces a publié plus de 550 articles, écrits par une vingtaines de contributeurs, 300 commentaires ont été envoyés et, chaque mois un mail est envoyé à 250 lecteurs.

    Nous remercions particulièrement tous ceux qui prennent de leur temps pour écrire des billets qui font vivre ce blog. Merci aussi à nos lecteurs dont beaucoup nous font part de l'intérêt qu'ils portent à nos articles.

     

    A l'heure où des travaux commencent afin d'embellir la place de la mairie à Saint-Martin, nous publions ci dessus une ancienne carte postale afin d'inspirer la municipalité. Mais à voir la photo ci dessous, ça a l'air bien parti.

    escalier mairie 2.jpg

    Dans ce numéro un article nous expliquera à quoi pouvait ressembler Saint-Martin au moment de la révolution de 1789, un autre nous parlera des bistrots de Pays, on y trouvera la suite des documents relatifs aux séances du conseil municipal, un poème en occitan, un récit autour du rocher de Duestre, un plaidoyer en défense des vieux, une recette de cuisine ainsi que la suite des "gens".

    Bonne lecture

    François Champelovier

  • Saint Martin-de-Valamas au moment de la Révolution (1789)

    Pour connaître l'aspect de Saint Martin de Valamas depuis 1900, nous disposons d'un nombre de documents conséquents: photos, films, cartes , plans, statistiques, témoignages écrits ou sonores...Il n'en va pas de même pour les périodes plus reculées dans le temps (au -delà de 1900): les sources se raréfient, les témoignages sont sujets à caution. Pour autant , nous ne sommes pas totalement démunis: en s'appuyant sur les vestiges de constructions, sur quelques documents, en observant notre environnement, il est possible de connaître, au moins partiellement l'aspect qu'avait notre commune autrefois. Dans les lignes qui suivent , nous nous proposons de remonter le temps jusqu'en 1789, au moment où l'Ancien régime s'effondre et laisse la place au monde moderne: quel était donc l'aspect de Saint Martin à la fin de la Royauté absolue, il y a près de 250 ans?

     

     Le recensement de 1790 (le premier de l'ère nouvelle) fait apparaître une population se montant à près de 2200 habitants, soit le double de celle d'aujourd'hui. Même s'il faut tenir compte d'une certaine imprécision (temps troublés, outillage statistique rudimentaire...), on peut dire que la commune était alors très peuplée, avec une densité de 114 hab/km2, bien supérieure à la moyenne nationale d'alors. On peut donc légitimement penser que la commune avait un visage bien différent de celui que nous connaissons aujourd'hui, tant dans la végétation que dans l'habitat.

     

     Pour se faire une idée de Saint Martin à la fin du XVIII° siècle, on peut observer le bâti du bourg aujourd'hui: les faubourgs du Garail , de la Plaine, le quartier du Cadet datent essentiellement du XIX° siècle, au vu des dates portées sur les linteaux.1714.jpg De même, les bâtiments officiels (mairie, écoles publiques sont de la fin du XIX°, et les établissements industriels (bijouteries, textiles) également ou du début du XX° Siècle. Il s'ensuit que le bourg devait être plus restreint qu'actuellement, se réduisant essentiellement à un ruban de constructions partant du quartier du Pont, suivant la rue des Puces, le haut de la rue Royale, s'élargissant autour de la Place (Presbytère, église, tour de la Varenne...) se poursuivant vers la cime du Lieu et la rue du Couvent (Arca, chapelle);arca.jpg le haut de la rue du Garail, la rue Blanchard, la Calade de la mairie complétaient cet ensemble. Le bourg ne pouvait alors donc que regrouper une minorité de la population (quelques centaines de personnes probablement). Le reste de la population était réparti, d'une part, en quelques gros hameaux, situés à une certaine distance du bourg (tels Valamas -à 2km-; Crezenoux- à 1,5km- ; Amarnas – à 1km-; Taussac -à 3km-...). On peut repérer aujourd'hui ces hameaux grâce au pâté de maisons anciennes qui existent toujours en leur sein. On trouvait aussi des hameaux plus restreints: Trenc, Albagnas, Riotord, la Pize, Nant, le Bourget... mais également une foule de fermes isolées dans la campagne environnante dont on aperçoit parfois encore les ruines ruine.jpg(elles sont parfois transformées en résidences secondaires). Mais le fait essentiel à retenir en ce qui concerne la population d'alors, c'est qu'il y avait du monde partout: point donc d'espaces vides, comme on peut le constater de nos jours. Construites à proximité d'un point d'eau , repérables de nos jours grâce aux réserves voûtées qui leur sont attenantes , ces constructions étaient avant tout des fermes,( même dans le bourg), appelées alors souvent granges , d'où de nombreux toponymes tels que La Grange, La Grangette.

     Ces constructions étaient plutôt basses , avec souvent un seul étage pour le logement (le rez-de chaussée étant réservé à l'étable) et parfois un grenier pour entreposer le fourrage. Certaines constructions abritaient toutefois des boutiques d'artisans, ( surtout dans le bourg), indispensables aux habitants: menuisiers, maçons, charpentiers, boulangers, sabotiers, forgerons...et peut-être quelques commerces pour des produits non issus  de l'agriculture locale( huile, sel, épices...); et assurément, des auberges, cabarets, tavernes, sans lesquels un village ne pouvait exister et la France  ne serait pas ce qu'elle est ... Les habitations s'entouraient le plus souvent de jardins potagers, de vergers, établis sur des terrasses appelées ici «  chambas » que l'on peut voir encore aujourd'hui souvent désertées et en ruine. Plus éloignés, s'étendaient les pâturages pour le bétail (vaches , chèvres) , les champs de céréales, les prés de fauche). Enfin venaient les bois (chênes, hêtres (appelés ici « fayards », frênes) essentiellement sur les versants ubac; mais on ne rencontrait point alors ces plantations de « Douglas » envahissantes ; qui ne datent que des années 1960. Ces bois abritaient le gibier (lièvres, lapins, faune avicole). Mais le couvert  forestier devait être sensiblement moindre qu'aujourd'hui, eu égard à la surface dévolue aux activités agricoles nécessaire pour subvenir aux besoins de cette population nombreuse .

     Quant aux déplacements, point de route bitumée évidemment, mais une foule de sentiers pour desservir hameaux et écarts: ces sentiers muletiers se situaient souvent sur les crêtes ,où la circulation était plus facile que dans les vallées (rivière, rochers abrupts): les randonneurs les empruntent encore de nos jours (entre le rocher de Brion et  Saint Andéol de Fourchades, par exemple ou encore entre Saint Martin et Borée, par Soutron); on peut voir des passages taillés dans le roc et d'autres grossièrement pavés. D'ailleurs , des chemins menaient  aussi à tous les lieux habités. Dans le bourg et les principaux hameaux, les rues pouvaient être pavées: on peut encore voir - ou deviner - ce pavage, malgré la couche de bitume dans la rue des puces, la Cime du Lieu, la rue Blanchard ou la Calade de la mairie. Le franchissement des cours d'eau se faisait difficilement  (les ponts actuels datent de la fin du XIX° siècle et du début du XX°) par des ponts sommaires  en pierre ou en planches, ou encore par des gués; on en retrouve l'existence aujourd'hui dans la toponymie : le Gua (=le gué) ou Le Planchet (= la passerelle en planches).

     

     Saint Martin d'alors présentait donc un visage bien différent de celui d'aujourd'hui: plus rustique sans doute, mais pas plus sauvage, et même moins la densité de population à cette époque devait en faire au contraire un village extrêmement animé.

     

                                                               Onésiphore Biroton

  • Et si les « Bistrots de Pays » étaient la solution ?

    Lutter contre la désertification des villages, renforcer l’attractivité touristique des territoires, favoriser les relations humaines face à leur virtualisation… l’Agence de Développement Touristique d’Ardèche compte sur ses « Bistrots de Pays » pour y contribuer. Un douzième établissement vient de décrocher ce label, à Planzolles, et d’autres vont voir le jour.

     

    La Fédération des Bistrots de Pays n’a pas tardé à se faire une place dans le paysage de la ruralité française, en quête d’un nouveau souffle. Le concept, lancé dans les Alpes de Hautes Provence il y a une trentaine d’années, n’a pas tardé à trouver une résonance particulière en Ardèche. Pour le secteur des Cafés-Hôtels Restaurants, c’est aussi une initiative qui prend aujourd’hui tout son sens, alors que celui-ci accumule tous les défis : crise sanitaire, difficultés de recrutement, crise énergétique… A cela, il faut y ajouter depuis l’épisode Covid, le recours au « rester chez soi devant les écrans ». Pour s’y adapter, les « Bistrots de Pays » ont choisi de jouer la carte de valeurs montantes qui commencent à trouver leur marché : la recherche du naturel dans un environnement préservé, la cuisine faite maison grâce à des produits du terroir et de proximité, la multiplication des services, la convivialité… Des valeurs qui finalement collent assez bien au tempérament ardéchois. 

    Un million d’euros d’investissement

    A Planzolles, après de longues démarches administratives, les collectivités locales (Commune, Région, Département…) ont réuni un million d’euros pour l’Auberge de Planzolles. Un vaste espace foncier réparti sur 5 000 m², qui comporte un bar, un restaurant (50 couverts en terrasse et 35 en salle), un espace multi-services, un gîte de 6 chambres… La commune, qui est propriétaire et chef de file des investisseurs, a confié cet outil à un jeune couple, Sofian Tabten et Agathe Deffreix, qui a investi 87 000 euros dans divers équipements et aménagements. Ils ont conclu un bail commercial pour une durée de 9 ans, «  ce qui correspond à la durée de nos emprunts », précise Agathe Deffreix. Il n’y a pas de loyer à proprement parler mais une redevance communale calculée sur l’évolution du chiffre d’affaires. Ouvert en 2021, l’Auberge de Planzolles a déjà décroché la catégorie « Trois Epis », de « Gîte de France », avant d’accrocher ce label « Bistrot de Pays », en ce début d’année.

    D’autres Bistrots de Pays en gestation

    Le cahier des charges des « Bistrots de Pays » prévoit entre autres une ouverture à l’année, soit 10 mois sur douze, avec des horaires et tarifs adaptés. La Fédération, qui contrôle cette appellation, compte à ce jour plus de 120 adresses dans le pays. Et la liste va encore s’allonger. « Nous demandons juste une cotisation de 380 euros par an, avec une offre de services complémentaires : bureau de tabac, de poste, épicerie, dépôt de pain, presse… », explique Sylvie Sebert, membre du bureau de la Fédération des Bistrots de Pays. Avec une douzaine d’implantations, l’Ardèche est l’un des départements français parmi les plus représentés. Mais l’Agence de Développement Touristique (Adt) ne souhaite pas en rester là. Elle a même confié à Ghislaine Gacon, le soin de démarcher des candidatures et de monter les dossiers. « Le label est surtout présent dans le Sud du département, nous souhaiterions en ouvrir d’autres dans le nord ou sur le plateau », envisage encore Jean-Yves Meyer, président de l’Adt Ardèche.

    bistrot de pays 1.JPG

     

    PHOTO : Jean-Yves Meyer, président de l’Adt Ardèche ici, à l’Auberge de Planzolles, vise des « Bistrots de Pays » sur le plateau et le nord du département.

    Jean François Bélanger