LA DEPOPULATION EST-ELLE LA SOLUTION ?
( Réponse à R. Duchamp )
Dans son article publié dans le blog de novembre 2019 intitulé « Et si nous étions trop nombreux? », notre camarade R. Duchamp s'inquiète d'un possible surpeuplement de la planète, surpeuplement qui – si l'on comprend bien sa thèse (malthusienne en diable !)- menacerait à terme la survie du genre humain.
Malheureusement pour notre camarade, les faits ne vont pas exactement dans ce sens-là. Et, comme disait Lénine, les faits sont têtus. En l'occurrence, ils apparaissent au travers des statistiques démographiques de l'ONU. Qu'on en juge: depuis 1950, la population des êtres humains a triplé sur la planète, passant de 2,5 milliards à 7,5 milliards aujourd'hui, ce qui est une augmentation jamais vue, la population croissant auparavant très lentement (0,8 milliard en 1800, 1,5 milliard en 1900...). Et croyez-vous que cela ait dégradé les conditions de vie sur la planète ? Eh bien, pas du tout ! C'est même le contraire qui s'est produit: l'espérance de vie humaine ( qui est finalement l'indicateur le plus pertinent du bien-être de la population) est passé dans le même temps -70 ans – de 46 ans à 72 ans, soit un bond considérable de plus de 25 ans! Apparemment, l'accroissement de la population n'a pas été un obstacle à l'amélioration des conditions de vie sur la Terre. Mais allons plus loin: c'est dans les pays en voie de développement (PVD)- à savoir les continents d'Afrique, d'Asie et d'Amérique du Sud- que l'allongement de la durée de vie a été la plus spectaculaire, passant de 42 à 71 ans (+29 ans) et ce, malgré leur extraordinaire expansion démographique ( ils passent de 1,7 milliard à 6 milliards (x3,5)). Mieux encore: l'Afrique, continent le plus sous-développé ( au moins selon nos critères occidentaux) a vu sa population multipliée par 6 (de 220 millions à 1,5 milliard) et l'espérance de vie de ses habitants passer de 37 à 65 ans (+28 ans).
Mais, et les pays développés, direz-vous ( Europe, Amérique du Nord, Japon, Australie)? Eh bien , eux, ils ont vu leur population progresser de 830 millions d'individus à 1,3 milliard (+470 millions) et leur espérance de vie passer de 66 à 79 ans, soit une progression de 13 ans, bien inférieure à celle du monde dans son ensemble et à celle des autres continents. C'est donc les pays où la population a le plus faiblement augmenté qui affichent la plus faible progression en termes d'espérance de vie, et , à l'inverse, les pays ayant la plus forte progression numérique qui voient l'espérance de vie de ses habitants bondir de façon considérable (1).
On peut donc en déduire que, loin d'entrer en contradiction, croissance démographique et amélioration des conditions de vie sont allées de pair, voire que l'augmentation de population a été un facteur bénéfique pour ces mêmes conditions de vie (2).
Alors, camarade Duchamp, soyons attentifs à ne pas tomber dans certains a priori, aux préjugés qui voient dans une population nombreuse une malédiction ou un facteur de danger pour la survie de l'espèce humaine.
Le danger ne viendrait-il pas plutôt d'une course délirante et improductive aux armements, d'une recherche frénétique, incontrôlée et imbécile du profit financier, facteurs de destruction de la planète et de ses ressources ?
Gilbert VERDIER
-
Eh oui, on vit plus vieux, ce qui signifie qu'on vit mieux qu'autrefois, n'en déplaise aux nostalgiques qui pensent que « c'était mieux avant ». Et ceux qui ont profité le plus de cette avancée, ce sont les pays les plus « pauvres »: y aurait-il enfin une justice en ce bas monde ?
-
Cela ne signifie évidemment pas qu'il n'y a pas de limite à l'accroissement de la population. Mais apparemment, cette limite n'a pas été atteinte et d'ailleurs, nul ne la connaît.
ANNEXE : TABLEAU « POPULATION ET ESPERANCE DE VIE »
|
1950 |
2019 |
||
|
Popul.(milliards) |
Esp. De vie(années) |
Popul. (milliards) |
Esp. De vie (années) |
Monde |
2.5 |
46 |
7.5 |
72 |
Pays développés |
0.83 |
66 |
1.3 |
79 |
Pays en voie de développement |
1.7 |
42 |
6 |
71 |
Afrique |
0.22 |
37 |
1.5 |
65 |
Gilbert