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Réflexions décarbonées autour des sports mécaniques…et des sports tout court.

 

En septembre, quelques 350 motos ont bruyamment traversé (entre autres) le village de Saint-Julien-d’Intres et largement labouré les chemins de la commune, alors que la maire n’en était même pas informée…il s’agissait d’une « randonnée » organisée par un magazine de moto, dont le tracé a été, à en lire le site internet, "défini en collaboration avec des référents locaux ». Les motocyclistes du cru (très respectueux des autres usagers et soucieux de conserver nos sentiers en bon état) n’étaient pas plus au courant que notre maire : de quoi éprouver une certaine frustration face à une attitude quelque peu méprisante vis-à-vis des quelques « autochtones » (je n’irai pas jusqu’à dire « bouseux ») qui résident dans les rares villages traversés.

Mais au-delà des nuisances, que ce soit pour les oreilles des riverains et pour nos chemins (d’autant plus que de nombreux motocyclistes ayant repéré le secteur n’hésitent pas à revenir…), je m’interroge sur la pertinence de ce genre de manifestations, en nos temps de sobriété (volontaire ou contrainte, mais nécessaire), et sur le signal qu’elles envoient. Bien sûr qu’au regard de la pollution globale les épreuves de sports mécaniques n’ont qu’une contribution minime, mais faut-il continuer à organiser ce genre d’évènement alors que chacun est invité à limiter son empreinte carbone ? Pour aller dans les extrêmes, sur un grand prix de F1 on totalise environ 2500 tonnes de CO2 pour l’ensemble voitures + écuries, les spectateurs de leur côté étant responsables de 1500 tonnes pour leurs déplacements sur le site (source : carboneutre.ca). 

En y regardant de plus près, tout évènement sportif (qu’il concerne les sports mécaniques ou non) a une certaine empreinte carbone, celle-ci étant due en bonne partie aux déplacements des coureurs, de leurs familles, des organisateurs, des spectateurs,…on me faisait récemment remarquer que notre célèbre Ardéchoise doit avoir de ce point de vue un bilan carbone catastrophique ! Relativisons, peu de cyclistes viennent en avion et on est loin des compétitions internationales, mais cela vaut le coup de réfléchir sur nos pratiques, et sur les moyens de minimiser nos émissions de CO2 : de même que l’on tend à acheter « local », pourquoi ne pas essayer de pratiquer « local », en partant de la maison ? Nous avons la chance d’avoir la nature à notre porte et une infinité de possibilités, que ce soit à vélo, à pied, à moto (je ne suis pas du tout contre la pratique, du moment qu’elle reste limitée à des petits groupes conscients qu’ils ne sont pas les seuls usagers des chemins), j’avoue qu’après une quinzaine d’années à arpenter nos chemins j’en découvre encore…ne boudons pas les rassemblements non plus, mais dans ce cas covoiturons, utilisons (quand c’est possible…) les transports en commun ou des modes de déplacements doux…de façon individuelle ou au sein d’un club, ce pourrait être un beau challenge ?

Françoise Batifol

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