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Le monde change. La situation dans le vaste monde évolue tous les jours, heureusement, dans notre petit monde ardéchois on ne s'en aperçoit pas encore trop, si ce n'est sur l'augmentation de certains produits et par les nouvelles qui nous parviennent par les médias.
À Saint-Martin, rien ne change. Les pigeons, les crottes de chien et les chats sont encore là, les incivilités ne disparaissent pas, les voitures roulent toujours aussi vite dans la rue du Garail, les règlements de stationnement ne sont toujours pas respectés et peu nombreux sont les automobilistes à laisser la priorité sur les passages piétons. Les fêtes de Pâques ont vu revenir les motocyclistes heureux de faire vibrer leurs moteurs dans les virages et dans les rues du village.
À Saint-martin, rien ne change. Lorsque le soleil brille, les terrasses des cafés sont pleines, les associations de toutes sortes sont toujours actives et animent la vie du village, les chemins sont entretenus, le printemps de la randonnée fait le plein, les hirondelles sont revenues comme chaque année, le coucou continue de coucouler (oui, le pigeon roucoule et le coucou coucoule). Les cyclistes et les promeneurs profitent de la Dolce via, les jardiniers échangent leurs graines à la bibliothèque et « ruedespuces » continue chaque mois à trouver des idées d'article. Ce mois ci : Une explication du phénomène des épisodes cévenole, deux articles consacrés aux arbres, des expressions sur le pain, une mise au point, Le souvenir d'un enfant du pays, un photo montage et bien sûr comme d'habitude des fake news, un rébus et une citation.
Bonne lecture
Il y a 10 ans, à l'âge de 67 ans, nous quittait Jean-Pierre Moulin. Ce 8 mai 2015, Jean-Pierre s'était préparé avant de partir à la cérémonie qu'il devait couvrir en tant que correspondant du Dauphiné Libéré. Ne se sentant pas bien, il est allé s'étendre un moment dans son bureau. Il ne s'est pas réveillé. Les pompiers n'ont pas réussi à le sauver
En relisant les articles du Dauphiné et de l'Hebdo de l'Ardèche de l'époque consacrés à sa disparition on est étonné de constater combien on retrouve le Jean-Pierre qu'on a connu.
Le Dauphiné parle de « Son sourire coquin et de la musique de son accent provençal , de sa culture des mots, de sa sérénité, de son sens du partage, de sa mesure, de sa patience, de sa tolérance et de son respect pour les autres » L'Hebdo « De son accent chantant, de sa discrétion ou du vide qu'il allait laisser dans le village. » Peut être faudrait il aussi rajouter sa générosité et surtout son humour.
Enfant du pays, il avait commencé sa carrière d'instituteur à l'école de Rimande où déjà partisan d'une éducation de terrain il lui arrivait d'emmener ses élèves à la pèche. Il a continué sa carrière à Marseille où il a été directeur d'école puis responsable des sports à l'UFOLEP.
A la retraite, sa compagne Régine l'a convaincu de revenir à Saint-Martin dans sa maison familiale où elle pourrait accomplir son rêve : Elever des chèvres ! Dès son arrivée à St-Martin Jean-Pierre s'est investi dans la vie du village. Il a participé avec d'autres à la création de la médiathèque, il a fait partie des « Amis du Mézenc » et, surtout, grâce aux compétences de Pierre Hirt ( Sans Pierre nous en serions encore au pont Courion ! aimait-il à répéter) il a créé et présidé l'association « Les chemins oubliés dans les Boutières ». En quelques années, avec l'aide de bénévoles 300 km de chemins de randonnée ont été ouverts à Saint-Martin et dans les villages environnants, chaque année des randos étaient organisées dans le cadre du « Printemps de la randonnée » et l'été tous les mardis, des promenades guidées étaient proposées aux vacanciers. Jean-Pierre serait heureux que son engagement dans cette association soit aujourd'hui perpétué par une belle équipe de bénévoles. Lorsque Régine, sa compagne a envisagé de créer une association dédiée aux documentaires de cinéma, il n'y croyait pas, il disait avec humour bien sûr, qu'elle pourrait louer une cabine téléphonique pour accueillir les spectateurs ! Cela ne l'a pas empêché, lorsque l'Assoc'active a connu le succès, d'aider à l'organisation des événements proposés par celle-ci. A ce propos il disait : "Les gens croient que l'assoc'active, c'est moi ! Je ne contredis pas, ils penseraient que je suis trop modeste !".
En dehors des associations Jean-Pierre, en plus de s'occuper de Yanis, petit fils de sa compagne, ayant gardé un attachement pour son ancien métier (Une fois pédagogue, toujours pédagogue) il passait du temps à faire des activités avec des enfants. Qui ne se souvient de l'avoir croisé dans le village et échangé quelques paroles aimables avec lui. Sa position de correspondant du Dauphiné libéré lui donnait aussi la possibilité de rencontrer une grande partie de la population en participant aux nombreux événements, fêtes ou réunions du conseil municipal.
Ses nombreux amis, en pensant à lui et en se remémorant les bons moments passés à l'écouter le font revivre encore un peu.
Je suis fier et heureux d'avoir pu partager son amitié.
François