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Éditorial
Dans ce numéro, un article nous rappelle combien la place de Saint-Martin était animée dans une période allant de 1930 aux années 1970, en comparaison du calme qui y règne de nos jours. Afin de contredire cet article, le hasard veut que le jour où sortira « ruedespuces », sera le lendemain de "l'Ardéchoise" où la place de la mairie aura été pleine de monde, envahie par des hordes de cyclistes heureux d'être venus se faire mal dans nos belles routes escarpées. Cette
épreuve sportive attire chaque année toujours plus de concurrents et de nombreux bénévoles se mettent en quatre pour leur apporter quelques collations et rafraîchissements sur cette place d'ordinaire davantage occupée par les voitures que par des humains. Si ces cyclistes n'ont pas le temps d'admirer nos paysages au moins peuvent-ils profiter de notre hospitalité tout en créant de l'animation.
Certainement encouragés par un succès de plus en plus grand de ce modeste blog ou peut être inspirés par un espoir de vacances prochaines, un nombre important d'articles nous a été proposé. Nous remercions nos contributeurs.
Nous vous parlons de la place de Saint-Martin comme indiqué plus haut, de timbres dédiés au séquoia, d'un supplément aux expressions à propos du pain, de l'usine Murat et, pour rester dans l'ambiance, d'une course cycliste. Comme nous aimons bien critiquer (râler ?), nous évoquons les horaires de la maison du bijou et de l'Office de Tourisme, la tentative d'annexion du Mézenc par la Haute-Loire ou la détérioration de la flore et de la faune. Nous abordons aussi un sujet d'actualité avec un témoignage. On n'oublie pas bien sûr les fameuses fake news.
« ruedespuces » ne paraîtra pas au mois de juillet, nous sommes épuisés ! Bonne lecture.
Rendez vous au mois d'août pour le numéro 72
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Joli mois de mai
Le mois de mai, les fleurs en folie, les journées qui rallongent, les oiseaux et tous les animaux qui font leurs petits, les arbres bruissent dans le vent qui se fait plus doux, on entend le pépiement des oisillons, on s’émerveille devant le retour des papillons et des abeilles, coquelicots, boutons d’or, marguerites, myosotis, trèfles et pissenlits, il y a quelque chose de magique dans toutes ces fleurs sauvages qui colorent nos talus, nos bords de routes et de chemins, elles poussent librement, un festival de couleurs et de parfums offert par Dame Nature.
Le mois de mai est une promesse de renouveau, les beaux jours sont là pour durer (on espère), la nature exulte et tente désespérément de cohabiter avec l’humain qui, dès le retour des beaux jours, sort sa tondeuse pour tout raser !!! pourtant, tondre fréquemment empêche les fleurs sauvages de pousser. Regardez un talus tondu régulièrement et un autre jamais tondu, et voyez la différence. Le premier est stérile, l’autre plein de fleurs.
Outre le fait que parfois la tonte est tellement courte qu’on dirait un labour, elle laisse le sol à nu, moche, un désert écologique. Plus de cachette pour les insectes, donc moins d’insectes pour les oiseaux insectivores, plus de fleurs à butiner pour les abeilles et les papillons.
Plus d’insectes pollinisateurs (ils sont gravement en déclin) signifie donc moins de pollinisation, à long terme plus de tomates, plus de courgettes, plus de pommes, plus de fleurs, toute la chaine écologique s’appauvrit dramatiquement.
C’est pourquoi chaque mètre carré non tondu peut devenir un refuge précieux. Avons-nous vraiment besoin de raser tous les talus du village et tous les terrains autour des maisons, au lieu de ça ne devrions-nous pas plutôt penser à semer des graines et laisser pousser. On m’a objecté l’invasion des serpents. La règle quasiment universelle est que lorsqu’un serpent voit ou entend arriver un humain, il s’enfuit. Donc aucun risque qu’un serpent entre dans une école (par exemple) pour attaquer les enfants… Les personnes qui se font mordre sont souvent des promeneurs qui mettent les mains sur un rocher pour s’agripper.
Le mois de mai, le seul mois ou personne ne devrait tondre. Pourtant c’est en mai que
Terminator a rasé le Pré Rond, avalant dans son affreuse machine les feuillus, les oisillons dans
les nids, les petites bestioles à peine nées dans les taillis, et peut être mêmes les deux familles de canards qui nichaient sur les bords de la rivière et tous les matins venaient faire un petit tour en dessous de mes fenêtres. En quelques heures tout a été avalé, rasé, broyé, laissant un sol désertique et stérile. Pour faire quoi ? Déjà l’herbe repousse, mais aucun projet ne semble émerger.
En mai, laissons la tondeuse au garage. Voici quelques exemples d’actions initiées dans plusieurs pays :
En Grande Bretagne : avec le mouvement
« NO MOW MAY », des milliers de foyers laissent leur pelouse pousser en mai, plus de fleurs, plus d’abeilles, plus de vie.
En Suisse : des communes réservent des espaces où la nature reprend ses droits. Résultat : un retour des espèces locales et un cadre plus attrayant.
En Allemagne : plusieurs villes comme Berlin ou Munich développent des zones de tonte réduite, notamment dans les parcs, encourageant le retour des plantes indigènes, refuges pour les insectes, et prodiguant des programmes d’éducation à la nature pour les citoyens.
En Belgique : notamment en Wallonie, les initiatives de « zones sans tonte » sont très nombreuses, certaines villes laissent pousser des bandes herbeuses au bord des routes et dans les parcs.
En France : le mouvement est lent, mais gagne du terrain. Quelques villes comme Strasbourg, Lyon, Rennes laissent volontairement pousser certaines zones. Le label « villes et villages fleuris » encourage désormais la biodiversité et non pas seulement les fleurs décoratives. De plus en plus de campagnes locales incitent les habitants à tondre le moins possible.
En conclusion, de nombreux pays réduisent la tonte pour favoriser la biodiversité, dans le but de laisser la nature respirer, revenir, et continuer à nous rendre ses services.
Et à Saint-Martin ? Si cette année la tondeuse sortait moins souvent ? une pelouse de golf c’est quand même moins joli que des parcelles de fleurs sauvages, une herbe plus haute garde mieux l’humidité et la fraicheur, un jardin sauvage c’est beau et vivant !
Laissons un coin du jardin sans tonte, semons des fleurs locales , coquelicots, bleuets, trèfles, marguerites, même quelques mètres carrés ca compte, ca peut faire la différence si chacun s’y met . Ce n’est pas un retour en arrière, c’est un geste pour l’avenir. Chaque jardin compte, chaque geste compte,
ET SI ON S’Y METTAIT TOUS ?
Hélène Duchamp
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