C’est, semble-t-il, une des questions que soulevait Régis dans son article du numéro d’octobre de la « ruedespuces ». J’aurai pu la formuler autrement… mais restons politiquement correct, en référence à un autre de ses articles.
Quelle est cette « liberté » proposée par une école qui ne serait pas « de la République » puisque toutes les écoles, privées, laïques et autres, semblent être « publiques » puisque, apparemment, elles accueilleraient tout le monde ?
Il suffit de fouiller un peu notre histoire pour trouver quelques explications dans le Dictionnaire de pédagogie de Ferdinand Buisson. Ont peut le consulter sur le web de l'Institut français de l'Éducation (http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire-ferdinand-buisson/) et y trouver les textes suivants :
« Dans les pays de langue anglaise, on nomme free school une école gratuite. Des Français, insuffisamment renseignés, ont parfois traduit free school par « école libre » : ils se sont trompés. En Angleterre, les écoles créées par des particuliers ou des associations, et que la loi française de 1850 eût qualifiées de libres, ne s'appellent nullement free schools, mais voluntary schools, c'est-à-dire écoles volontaires. »
« Ce sont les auteurs de la loi du 15 mars 1850 qui ont imaginé d'appeler « écoles libres » les « écoles primaires ou secondaires fondées et entretenues par des particuliers ou des associations » (art. 17). Auparavant, le législateur désignait sous le nom d'« écoles privées », dans l'enseignement primaire, les écoles qui n'étaient pas des établissements publics ; dans l'enseignement secondaire ces écoles s'appelaient « établissements particuliers ». Le projet de loi sur l'organisation de l'enseignement primaire élaboré par la commission parlementaire dont Paul Bert fut le rapporteur, projet que la Chambre des députés adopta le 18 mars 1884 et qui est devenu la loi du 30 octobre 1886, employa de nouveau, comme l'avait fait la loi du 28 juin 1833, la dénomination d'écoles privées. »
Et la « liberté d’enseigner » ?
Le site web education.gouv.fr précise :
« La liberté d'organiser et de dispenser un enseignement est une manifestation de la liberté d'expression : elle est définie par la "loi Debré" n°59-1557 du 31 décembre 1959 sur la liberté de l'enseignement et les rapports avec l'enseignement privé.
Cependant l'État est le seul habilité à délivrer diplômes et grades universitaires : les diplômes délivrés par les écoles privées n'ont pas de valeur officielle sauf s'ils sont reconnus par l'État. La réglementation des examens se fait à l'échelle nationale. »
Une tentative d’école libre a eu lieu en 1831 : L’école, ouverte le 9 mai, est fermée le lendemain, les enfants expulsés sans violence, et les trois instituteurs poursuivis.
J.C. Ribeyre