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  • Le saviez-vous ?

    L'invention du croissant, dit-on, date du 26 août 1683. Elle a eu lieu à Vienne, alors assiégée par l'armée turque.

    Cette nuit-là, une équipe de boulangers qui travaillait dans la première équipe entend des bruits suspects qui semblent provenir du sol sous leurs pieds. Ils donnèrent l'alarme, et une patrouille captura un groupe de soldats turcs en train de placer des mines sous les fortifications de la ville et l'Arsenal.

    Ce revers serait le dernier pour les Turcs. Le siège fut levé et l'armée rentra chez elle. Pour célébrer la fin du siège, les boulangers de Vienne décidèrent de fabriquer un pain en forme de croissant, comme celui figurant sur le drapeau turc.

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    Ainsi est né le premier croissant, il existe aujourd'hui uniquement en Autriche.

    Son descendant moderne, à base de pâte feuilletée, a été introduit en 1920 en France et reste depuis une spécialité française. 

     

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    Extrait du livre de Peter Mayle et Gérard Auzet : "Confessions d'un boulanger" dans la collection  Promenade Gourmande aux éditions Points. 

  • L’affaire du suicide de l’abbé Chassaing ( suite et fin ).

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            Le mois dernier j’évoquais l’affaire du suicide ou de l’assassina de l’abbé Chassaing dans le salon de sa maîtresse Alice Crespy, avec un premier extrait du journal La Bataille Syndicale Quotidienne du 6 août 1913.

            Ce même journal a publié le 9 août 1913 un court article « Mme Alice Crespy est acquittée » d’un journaliste bien connu, Rémy Roure, qui a commencé sa carrière en fréquentant, sans jamais s’engager, les milieux socialistes révolutionnaires. Il a ensuite collaboré comme pigiste à L’Information sociale puis comme rédacteur à La Bataille Syndicale Quotidienne avant la guerre de 1914. A son retour il rentre à L’Éclair tout en publiant des articles dans d’autres journaux sur des sujets syndicaux et sociaux.

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    Les jurés d’Agen ont déclaré que Mme Alice Crespy n’était pas coupable du meurtre de l’abbé
    Chassaing. En conséquence, l’accusée a été acquittée.
    On pouvait croire que l’état d’esprit des dévotes d’Agen acharnées contre la poétesse influerait
    sur le jury. Des scènes scandaleuses s’étaient déroulées. Les honnêtes dames du pays de Fallières
    étaient même allées jusqu’à adresser des lettres de menace au chef du jury.
    Sans se laisser influencer par ce débordement de haine, les jurés ont rendu un verdict négatif. Il y
    avait autant de probabilités pour et contre le suicide. Condamner dans ces conditions était s’exposer
    à une terrible erreur judiciaire.
    Mais il est une accusée qui ne se tire pas indemne du procès d’Agen : c’est l’Église, avec le célibat
    des prêtres et l’immorale confession.
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           A la lecture de ces deux articles on peut observer que la position de Rémy Roure sur certaines pratiques de l’Église est bien tranchée et critique. Il était cependant très attaché à la religion catholique. En trouverait-on l’origine dans son ouvrage Anaïs petite fille vivaroise souvent qualifié de biographique ? La mère de Grégoire, le héro de ce roman que l’on associe à Rémy Roure, lui prévoyait une vocation ecclésiastique. Mais ce n’était pas la voie qu’il souhaitait prendre et Grégoire l’a, très tôt, exprimé avec force : « Je ne veux « plus » être curé ! » ; « Je veux être comme les autres ! Je veux jouer avec Anaïs ». Et surtout goûter les joies et les misères de la vie…
    Il est cependant rentré au petit séminaire de Valence mais n’a pas exprimé de souvenirs sur cette époque dans le roman. Dans « l’affaire alsacienne » (en 1918, l’Alsace revient à la France et commence alors la longue période de l’autonomisme alsacien…) il critique le silence du Vatican et « l’alliance bizarre entre certains mouvements autonomistes catholiques et une partie du PC en Alsace ».

     

    Épilogue 


            L'Écho nogentais du 14 septembre 1913 indiquait dans un article que « Mme Alice Crespy » venait « d'arriver à Paris avec un imposant manuscrit », une autobiographie dont le titre était « Trop aimée ! », à la recherche d’un éditeur. Elle aurait été « publiée, en feuilleton, par un confrère » de L'Écho nogentais. Je n’ai pas encore retrouvé ce feuilleton, même avec l’aide d’un chat dévoué et intelligent.


    Jean Claude

     

  • Clochers de nos campagnes

    Tout le monde a vu un clocher ; c'est même un édifice emblématique des villes et villages de France, puisqu'on en trouve dans chaque localité (parfois plusieurs) grande ou petite, il est tellement commun qu'on l'oublie parfois. Pourtant tous ne sont pas identiques, loin de là : Leur aspect peut changer selon l'époque de construction, la région d'implantation, voire l'habileté des bâtisseurs. On s'aperçoit de ces différences pour peu qu'on soit attentif. Mais avant de les observer de plus près, il convient de se poser la question : Qu'est-ce qu'un clocher ?

    1.Par définition, un clocher est un édifice contenant des cloches . Celles-ci sonnent les heures, mais aussi les manifestations religieuses : messes, baptêmes, mariages, obsèques (glas) autrefois les événements graves tels que guerres, incendies (tocsin) et le rythme des journées des paysans (angélus). Certaines de ces fonctions ont aujourd'hui été abandonnées en raison de changements de mode, de vie ou de progrès technologiques, mais il n'empêche, le clocher, de par son emplacement (imbriqué dans l'église) et sa fonction demeure étroitement lié à la religion catholique, même si le lien s'est aujourd'hui distendu.

    2.Comment se présente un clocher ?

    Un clocher est généralement formé de deux parties

    - La partie inférieure est la tour, bâtie au dessus du porche de l'église, en pierre, parfois en brique. Elle peut être de hauteur variable et c'est elle qui contient les cloches, dont le son peut s'échapper vers l'extérieur grâce à des orifices latéraux, parfois munis de volets.

    Eglise du Cheylard :

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    - La partie supérieure est le toit ( couvert en tuiles ou en ardoises) qui coiffe l'édifice, permet l'écoulement des eaux pluviales à l'écart de la terre et assure la protection des cloches et de leur mécanisme. Le toit est souvent surmonté d'une croix (religion oblige).

    Il faut remarquer que certains clochers se réduisent à un pan dressé à la verticale au dessus du porche de l'église, percé d'orifices où sont logées les cloches, à l'air libre. Ces clochers particuliers sont appelés clochers-peigne.

    Eglise de Saint-Front :

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    3.Typologie des tours : Le pus souvent, une tour de clocher est de section carrée, mais elle peut aussi être au dessus du porche de l'église, plus rarement, de section hexagonale, octogonale, voire cylindrique. Certaines tours, au lieu d'être bâties sont simplement accolées à celle ci, et même parfois complètement séparées.

    Abbatiale Sainte Marie, Cruas :

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    Église de Saint Julien d'Intres :

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    B. Typologie des toits : Comme les tours ils peuvent être de formes variées,

    pyramidales (à quatre, six, huit pans) coniques, en bulbe, en dôme. Les toits en forme pyramidales peuvent être quasiment plats (faible inclinaison des pans) mais aussi très effilés ou élancés, dans ces cas là on parle de flèches. Ils peuvent être colorés, décorés (tuiles vernissées).

    Basilique St Jean François Régis Lalouvesc :

    eglise abbatiale st jean fracois regis lalouvesc.jpg

    Les clochers, outre le fait de contenir les cloches, sont parfois équipés de cadrans solaires (utiles à une époque où les pendules d'extérieur et les montres individuelles étaient rares.)

    Enfin, il faut remarquer qu'avant l'électrification, les clochers étaient actionnés à la force des bras, à l'aide de cordes, par une personne désignée à cet effet : Le sonneur.

    Les clochers des Boutières : Les clochers-peignes n'étaient pas une simple fantaisie architecturale ou caprice des bâtisseurs. Ils avaient une utilité pratique. A l'époque pas si lointaine (qui a duré dans nos campagnes jusque dans les années 1920/1930) où l'électricité était inconnue, les routes mal aménagées, la signalétique inexistante et où l'on se déplaçait souvent à pied, les cloches, battant librement au vent, permettaient au voyageur égaré dans la tempête (la bûrle) de se guider vers les villages proches.

     

    Clocher de saint-Martin-de-Valamas :

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    Gilbert Verdier