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Le petit musée linguistique

 

                                      UN ARCHAÏSME ORTHOGRAPHIQUE




 Vous pensez peut-être que l'orthographe française est rationnelle et partant, intouchable. Pourtant, lorsqu'on se penche un peu sur elle, on s'aperçoit qu'elle recèle de nombreuses bizarreries, contradictions ou incohérences, particulièrement dans la conjugaison des verbes. A titre d'exemple, nous allons le montrer sur un point particulier que tout le monde connaît, à savoir la S finale des verbes lorsqu'ils sont associés au pronom personnel TU ( 2° personne du singulier); ex: tu chantes.

Que diable cette lettre fait-elle là ? Elle est muette, elle ne marque aucun pluriel à l'évidence. Alors? Pour comprendre sa présence, il faut remonter au latin, d'où est issu le français. On conjuguait alors le verbe CANTAR (Chanter) ainsi:

                                               1° pers. Du sing. CANTO

                                               2° pers du sing; CANTAS

                                               3° pers du sing. CANTAT

Vous notez tout de suite l'absence du pronom personnel. C'est qu'en latin, la personne était portée par le verbe lui-même (1), c'est-à-dire par la désinence (ici O, AS, AT). On remarque également qu'à  la 2° personne, la lettre finale est S. La conjugaison française, copiée sur le latin, l'a conservée, sauf qu'en français, la personne est portée par le pronom (JE, TU, IL), rendant inutile la variabilité de la désinence. Cette S, désormais parfaitement inutile n'est qu'un archaïsme orthographique, qui a pour conséquence principale de troubler les jeunes écoliers dans leur apprentissage et de leur encombrer l'esprit ( et celui de certains adultes aussi d'ailleurs). Vous noterez par ailleurs qu'à la 3° personne, le T final n'a pas subsisté, preuve que rien n'est définitivement fixé.

Bref , on est en droit de s'étonner de cet état de fait et qu'aucune autorité compétente (?) n'ait jugé bon de rectifier une telle anomalie orthographique. Ce serait pourtant extrêmement simple. Il est vrai qu'en orthographe, dans ce qu'il est convenu d'appeler les « hautes sphères », la devise semble être « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? » (2)



  1. C'est aussi le cas en italien aujourd'hui, où le pronom n'intervient que pour renforcer la déclaration : Parlo : je parle

                    Io, parlo : c'est moi qui parle

  1. En fait la conjugaison des verbes en français est un véritable foutoir, mal dégagé de l'influence du latin,qui demanderait un sérieux ravalement!



   

                                                                    Paul HYGLOTT

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