Dans les années 50 -60 le cinéma ‘le Foyer’ occupait une grande place dans la vie de Saint Martin. Il nous a permis de découvrir le 7eme art, d’élargir nos horizons de découvrir des films et partager nos émotions.
En fin de semaine on se dirigeait vers la salle du haut du patronage bien emmitouflé l’hiver ou l'été en passant devant les personnes assises devant leur pas de porte. Il y avait 3 ou 4 séances par week end .
En arrivant à la plaine, l’enseigne au néon faisait briller en rouge le mot ‘Le foyer’ sur la façade du bâtiment.
C’était l’association des familles de la paroisse qui gérait cette activité.
La programmation était faite en collaboration avec le groupement des cinémas familiaux de Lyon.
Les bobines de films arrivaient par le train.
Chaque bobine pesait au moins 3kg et il y en avait 6 ou plus selon les films. Jean Plantier alors limonadier transportait le sac contenant les bobines de la gare jusqu'au cinéma.
Des bénévoles assuraient le fonctionnement de cette activité.
Les garçons s’occupaient du bon déroulement de la projection et les filles géraient la caisse, le placement des spectateurs, les contre marque à l’entre-actes, la vente des bonbons et caramels.
Le produit de cette vente permettait de faire une sortie annuelle avec tous les bénévoles.
L'accès de la cabine était extérieur à la salle par un escalier en métal
Le format des films était de 35mm et les bobines duraient environ 20 minutes.
La projection devait se faire avec soin à cause des risques d’incendies.
Il y avait 2 projecteurs qui fonctionnaient alternativement. La lumière était produite par un arc électrique entre 2 électrodes en charbon dont il fallait surveiller la position et la changer fréquemment.
Afin de ne pas avoir de coupure de séance il fallait :
- surveiller l’annonce du changement de bobine : 2 marques en haut à droite de l’image
- lancer le second appareil avec la bobine suivante.
- préparer le premier appareil si nécessaire avec une nouvelle bobine pour continuer la projection.
- ré-enrouler le film afin qu’il soit en bonne position pour la projection suivante.
Quelquefois le film cassait et la salle était rallumée pendant que le projectionniste enlevait les bobines, recollait la pellicule et remettait l’appareil en état de marche. Ces manipulations étaient délicates à cause des produits inflammables utilisés et se faisaient sous les rumeurs de la salle ….
Les séances commençaient par un documentaire puis les actualités de « Pathé »et les réclames « cinéma et publicité » Jean Mineur.
Puis venait l’entre-acte au son de la musique de quelques 45 tours : Dalida…
Il était possible d’aller chercher des friandises chez Madame Chirossel dont l’épicerie restait ouverte pour l’occasion ou de se désaltérer aux cafés Blanc et Mathon.
Ci-dessous la liste des premiers films présentés à saint Martin :
Bien d’autres films ont marqué les uns ou les autres : Le silence de la mer, les SISSI , Ben-Hur, Laurence d'Arabie, Mon oncle ….
En novembre 53 un incendie a endommagé la salle de cinéma. Le chauffage était assuré par un poêle.
Les évolutions techniques ont nécessité la modification des appareils pour les films panoramiques puis en 1960 l'installation du cinémascope.
Puis la télé est arrivée…
Les recherches m’ont permis de voir que les femmes avaient une part active importante dans l’association des familles qui s’occupait de ‘l’entretien des écoles libres de l’organisation de cours d’enseignement ménagés ou agricole, de toutes œuvres particulières sportives, d’activités sociales, religieuses et morales, de cercles d’études, de séances récréatives, artistiques théâtrales, de séances de cinéma, bibliothèque, patronage, colonies de vacances, d’assistance et d’entraide. ‘
Il est signalé dans les statuts que les femmes peuvent faire partie du bureau. Ce qui était réalisé dès l’année 48 comme en témoigne les documents si dessous :
Ce n'est pas le projecteur de Saint Martin mais on peut voir le principe de fonctionnement
Chantal Defour (Sabatier)