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  • Saint-Martin-de-Valamas Centre du Monde

    Salvador Dali un jour de génie a décrété que le centre du monde était la gare de Perpignan. Je ne sais pas si vous êtes déjà allés voir cette gare , mais franchement il devait tenir une belle gueule de bois le jour où cette idée saugrenue a germé dans sa tête. Mais reconnaissons lui un génie touristique , on vient du monde entier pour voir "La Gare" de Perpignan .

    Comme je suis toujours attiré par les propos iconoclastes de ce génie du 20ème siècle, j'ai fait un peu des recherches pour savoir comment il était arrivé à cette conclusion . Quelle ne fut pas ma surprise de m'apercevoir que le maitre avait fait une tripotée de calculs savants par rapport à l'axe de la terre , au nord magnétique et à la masse globale de cette dernière. Je ne suis pas mathématicien, lui non plus d'ailleurs, mais ce ne sont pas des données constantes. Si à priori l'axe de rotation de la terre ne bouge pas ( et encore c'est à voir) le pole magnétique lui évolue , et la masse globale de la terre sûrement aussi ne serait-ce qu'à cause d'une population humaine galopante , de rejets de plus en plus nombreux . J'ai demandé à un mathématicien célèbre, homme politique sur Paris, qui se fait de magnifiques nœuds papillons avec des foulards et qui souhaite garder l'anonymat , de revisiter les chiffres du maitre.  En réajustant les données de base de son calcul avec les dernières connues , on a constaté un déplacement du centre de la terre de 276 kms en direction du Nord est . A quelques mètres près il se situe à l'ancien emplacement de la gare de Saint Martin de Valamas , pour être précis à l'emplacement de l'ancienne station d'épuration .

    Je vous assure que c'est vrai , la gare de Saint Martin est le centre du nouveau monde et le nouveau centre du monde . Cette comparaison de sémantique est intéressante car elle démontre que l'emplacement de l'adjectif change totalement le sens de la phrase et de ses sous-entendus . Pour le sujet du jour disons qu'elle est le nouveau centre du monde. Beaucoup d'entre vous allez me dire que ce n'est pas une découverte et que vous le saviez depuis bien longtemps, que notre région, dont St Martin est le centre (normal puisqu'on est le centre du monde) n'en déplaise au Cheylard, est le plus beau pays du monde, que c'est prouvé , et que non nous ne sommes pas chauvins seulement objectifs !

    A propos du Cheylard , il faut que je vous dise que les cheylarois  ont essayé de soudoyer le fameux mathématicien pour que ses calculs tombent sur l'ancienne gare du Cheylard. Nous savons tous depuis les élections municipales qu'il est incorruptible, ce qui est heureux car ils avaient proposé beaucoup plus que moi ….

    Et oui donc je proposerai dans les semaines et mois à venir au conseil municipal et aux associations que :

    Le festival de musique , devienne le festival du centre du monde ; que l'USSM devienne l'USDCM etc…..

    Nous proposerons au futur locataire de l'Hotel de la gare d'appeler son établissement l'Auberge du centre du monde IMG_20200825_101750.jpg

    Le futur de Saint Martin, pardon du Centre du Monde sera radieux. Il sera ce que nous en ferons.

                                                                                                                                              

    Régis L. DUCHAMP

     

    Commentaire de Yves Oppenheim:

    « je suis assez d'accord avec Régis D. , du reste Dali également sur la question du centre du monde … «

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  • Les guitares en carton

    Avant-hier pour commenter mon histoire de premier concert avec les O7 au cinéma Le Foyer de Saint-Martin de Valamas, j’ai eu le plaisir de recevoir un mot de Chantal Sabatier, la fille du sonorisateur incontournable du village dans les années 60. J’ai nommé Lili Sabatier.

    Sa fille, Chantal (elle ne s’appelle plus Sabatier depuis des temps immémoriaux, mais comme c’est une amie d’enfance, je ne m’habituerai jamais à l’appeler par son nom d’épouse, et donc pour l’éternité je l’appellerai Chantal Sabatier) m’a remerciée d’avoir évoqué son papa.

    Il le méritait. Par ailleurs il fait partie d'une vieille famille Saint-Martinoise. Des piliers de la vie sociale, communale, associative, sportive, culturelle. Ils sont incontournables dans notre paysage Ardéchois.

    (Quand je n'arrive pas à dormir, je compte les Rey, les Ribes et les Sabatier).

    Chantal est la maman du célèbre Charly, musicien, bassiste, guitariste, technicien, organisateur, adorable garçon, jeune et beau en plus…

    Y’en a qui ont trop de la chance.

    Mais beaucoup d’entre vous le connaissent déjà, et pour ceux qui ne le connaissent pas encore je vous recommande de réparer cette erreur au plus vite.

    Chantal est aussi la cousine germaine de mon ami, mon complice, mon frère de musique, Vincent Ribes. Leurs mamans sont soeurs.

    Et elle me racontait que Vincent, tout petit avait fabriqué des guitares avec une plaque de bois et que dans les réunions de famille, avec les autres petits ils organisaient des concerts privés pour les adultes en faisant cling cling avec la bouche et semblant de jouer.

    Et cela a fait remonter chez-moi un souvenir personnel : moi aussi j’avais dessiné et colorié une guitare pour m’entraîner. Mais elle était en carton. Je n’en avais jamais parlé à personne car j’avais un peu honte, c’est trop ridicule, j’avais oublié, mais si on doit à présent tout déballer allons-y carrément.

    Je m’adresse ici aux musiciens qui me lisent : je suis sûr que vous même avez eu des arrangements crapuleux de ce genre avec votre matos personnel dans votre carrière. Dans le style ampli que vous avez fabriqué vous même en écrivant "Vox" dessus et dépourvu de haut parleur. Ou un logo "Gibson" et "Fender" rajouté à la main sur une guitare gagnée au tir au pigeons à la fête foraine.

    Ou encore micro cassé et irréparable que vous installez quand même sur scène pour faire riche.

    Une petite escroquerie sans conséquence…

    Les Rolling stones l’ont bien pratiquée eux aussi, mais à une plus grande échelle : à un moment Brian Jones, le guitariste fondateur du groupe n’a plus été en état de jouer car les substances illicites qu’ils prenaient lui avaient bousillé le cerveau. Le groupe a continué à le faire monter sur scène avec eux pour les concerts, mais en prenant soin de ne pas brancher sa guitare pour ne pas qu’il foute le bordel. A côté nous sommes des petits joueurs.

    Merci de vous dénoncer pour vos pratiques musicales malhonnêtes, je sais que vous allez le faire, maintenant que j’ai commencé.

    J’en reviens à Vincent. Pour me flatter et entretenir l’histoire musicale locale Vincent m’avait raconté que c’est en me voyant (en nous voyant) jouer que sa carrière musicale avait été initiée. Ça lui avait donné des idées et envie de jouer de la guitare.

    Je ne suis pas sûr que ce soit tout à fait vrai, mais en tout cas ça m’avait fait plaisir et flatté qu’il me le raconte.

    Chantal a épaulé par la suite la carrière débutante de Vincent en lui donnant sa guitare espagnole.

    Je vais bientôt consacrer un chapitre ou deux aux guitares des années 60, mais déjà deux petites anecdotes pour vous situer l’attirance forcenée qu’on avait pour ces instruments magiques.

    Quand j’étais pensionnaire au Lycée technique de Valence, le dimanche on pouvait sortir en permission entre 15 heures et 19 heures. Dans cette ville, sur l’avenue de la gare, il y avait un magasin de musique. Et à un moment en vitrine, il ont exposé une guitare électrique « EXTRA PLATE ». Je ne connais pas la marque, et c’était la première fois que j’en voyais une.

    On avait déjà vu des guitares avec des micros, mais elles avaient toutes des caisses plus ou moins rebondies, mais « extra-plate » c’était une nouveauté extraordinaire.

    Et invariablement, dès que je sortais du lycée je me tapais mes deux bornes à pied pour aller m’extasier devant l’instrument.

    Autre anecdote du même genre. Elle concerne mon ami Vincent. Dans la ville où il allait à l’école, je crois que c'est Aubenas, il y avait dans un magasin de musique une superbe Fender Strato de couleur bois clair sur laquelle il avait des vues.

    Comme il n’avait pas assez d’argent pour l’acheter, il essayait petit à petit de réunir la somme. En attendant, dès qu’il pouvait il allait dans le magasin voir si "SA" Fender était toujours là, la contempler et discuter avec le patron de la boutique. Et le manège a duré jusqu’au jour où le propriétaire du magasin en a eu marre de perdre son temps avec cet étudiant impécunieux, fût-il très sympathique et lui a consenti pour la Fender, un prix qui ne se refuse pas.

    Et Vincent a pu enfin repartir avec "SA" guitare.

    Un arrangement qui a satisfait tout le monde, le propriétaire du magasin, enfin libre de s’occuper d’autres clients, Vincent et tous ses fans qui ont pu apprécier l’instrument pendant des milliers d’heures à La Forge ou ailleurs.

    Et tout ceux qui l’ont empruntée pour faire le boeuf avec lui au piano-bar.

    C’est une très bonne guitare, particulière car elle est dans un bois très lourd pour une strato. Vincent avait fait installer par un luthier des réglages à lui pour avoir un « boost » immédiat grâce à un bouton magique. Le son est très « craquant » avec beaucoup de présence (c’est un terme musical).

    Il y a quelque temps que je n'ai pas vu la guitare.

    Elle doit toujours avoir beaucoup de présence (de la présence de Vincent)

    Et elle doit être de plus en plus lourde (de tristesse)

    Vincent nous manque beaucoup,

    A mon âge les blessures guérissent mal et ne se referment pas.

    Je suis devenu un hémophile du chagrin…

    Et j’ai déjà une strato, c’est celle de mon ami Thierry Clertant, que j’ai rachetée à son épouse Nicole,

    Georges Verat

  • Optimisme forcené ou optimisme lucide ?

    J’ai emprunté l’adjectif « forcené » à mon ami Jean-Pierre Moulin qui se qualifiait lui-même volontiers de pédagogue « forcené ». Suis-je une optimiste acharnée, immodérée, excessive ? Pour ceux qui m’ont côtoyée sur la place cet été, peut-être... Le contexte anxiogène, incertain, fragile que nous vivons actuellement n’est pas propice à cultiver le bon côté des choses. Nous nous sentons menacés de tous côtés : la nature est hostile et se rebelle. Un petit être vivant microscopique a raison de nos économies mondiales et libérales et est capable de tout désorganiser. Nous n’avons plus la liberté de nous déplacer de par le monde, un de nos besoin physiologique de base, celui de respirer, est entravé par les masques que l’on nous impose de porter. Et les chaînes de télévision déversent en continue leur flot de négativité 24h/24. 

    Alors comment rester positif ? Est-ce de l’angélisme, de la naïveté, du déni ?

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    Pendant un petit mois, j’ai observé la vie Saint Martinoise : les paysages immuables, la nature imposante, confiante, sereine, les arbres bien enracinés dans la terre, pas faciles à déloger et tout le petit monde des oiseaux, des insectes, des animaux, vivant sa vie, chacun à sa place dans son espèce. Vous avez-dit virus ? A part les guêpes qui nous ont gâché nos petits déjeuner sur les terrasses ou dans les cours, la vie s’est déroulée et continue de se dérouler selon un ordre bien établi, constant. Les prairies ont étalé leurs fleurs multicolores, les buissons de mûres, de framboises et de myrtilles ont donné leurs baies juteuses et sucrées. Et le ciel qui s’illumine à la nuit tombée, les discussions pour savoir le nom de la première étoile qui s’est embrasée, cette carte du ciel dont la géographie reste inchangée depuis des millions d’années.images (2).jpg Vous avez dit virus ? Les jardins ont été cultivés avec amour et il y ont répondu généreusement. Vous avez récolté, découpé, mis en bocaux, stérilisé, congelé, fait des confitures, des coulis... Les garde-manger sont pleins. Les vaches continueront de regarder passer les randonneurs en ruminant paisiblement, les chèvres de Léo donneront toujours du bon lait qui servira à la fabrication de picodons et autres fromages à s’en lécher les babines. Bientôt, vous irez aux champignons, vous récolterez les châtaignes que vous ferez griller au coin du feu. Vous avez dit virus ? images (3).jpg

    Je me souviens des propos de mon hôte amie à qui je faisais remarquer qu’elle vivait dans un petit paradis où la nature était belle et généreuse et la nourriture exceptionnelle : « Peut-être, me répondit-elle, mais comme nous c’est toujours comme ça, on ne le sait pas ! » 

    Puisse ce petit billet vous servir de miroir afin de ne pas oublier que le bonheur « il est là » (pour paraphraser la chanson d’un chanteur à succès qui vous reste dans la tête toute la journée dès que vous l’avez entendue). J’ai conscience de vivre dans un monde imparfait, mais mon optimisme s’enracine dans la confiance en ces changements qui naissent ça et là dans tous les domaines de la vie et dans le plaisir de vivre. C’est un état d’esprit qui change tout. 

    Etre constructif sans fausses illusions, éviter les absolus, rester mesuré et équilibré, c’est peut- être ça la définition de l’optimisme lucide.

    Evelyne Chomarat